Commentaire de vidéo d’actualité politique : https://www.youtube.com/watch?v=a4twmjNFcRA
Commençons par le positif. A partir de la 15e minute environ, la vice-présidente de l'Assemblée nationale parle de ce qu'elle connaît : des revendications à traduire en lois, des tactiques politiciennes en vue des prochaines élections, le militantisme de terrain... Mais avant cela, en guise d'analyse de la situation politique de la France et de contextualisation idéologique de la cause défendue, son propos se résume à un gloubi-boulga de mots creux, dont on fait semblant de croire que, juxtaposés, ils constituent un système philosophique.
Lénine aurait défini le gauchisme comme la maladie infantile de la Révolution. Dernièrement, L'Humanité a diffusé une affiche qui portait le slogan "Queer de tous les pays, unissez-vous". Je crois que Jaurès, Lénine et tous les autres se sont retournés dans leurs tombes. S'agissant du bolchevik, vu avec quelle légèreté il demandait de fusiller par centaines, nul doute que les communistes actuels feraient les frais des anciens. C'est bien gentil de rappeler la généalogie partisane des adversaires, mais il ne faut pas perdre de vue que, dans une famille politique comme dans toute famille, nul n'est à l'abri d'avoir des aïeux tarés ou des rejetons dégénérés. De ce point de vue, l'hérédité et les alliances matrimoniales réservent des surprises dans tous les "lignages" politiques.
Je me demande parfois si je prendrai le temps de développer l'idée suivante : comment la gauche, qui se dit humaniste, se discrédite-t-elle à soutenir toutes sortes de thèses, au sens propre, inhumaines ? On pourrait croire que le léninisme et le stalinisme ont été inhumains parce qu'ils ont été sanguinaires, mais verser le sang n'est pas chose rare dans l'histoire. D'autres, comme R. Aron, ont jugé que le communisme soviétique était voué à l'échec parce qu'il niait une dimension essentielle de l'humain, à savoir l'aspiration à la liberté. Là, nous entrons dans le type d'inhumanité que je désigne ici, à savoir une représentation de l'humain tellement contre-nature qu'elle ne peut survivre aux décennies autrement que comme bulle spéculative destinée à éclater et à être moquée par les générations futures ; quitte à, entre-temps, inspirer des politiques néfastes pour le corps social.
Il y aurait beaucoup à dire sur l'humanisme dont se revendique le gauchisme urbain et bourgeois actuel. Pour faire bref, il se résume à un ensemble de postures dont le méli-mélo introductif donne la consistance, là où les humanistes du XVIe siècle étaient supposés se fortifier en humanité par l'étude des humanités : histoire, langues anciennes... Voire imitatio christi. Bref, quitte à être un peu injuste, mais au moins est-ce clair : entre une discipline universitaire et personnelle observée pendant des années, et l'achat d'une carte de parti, notre époque a choisi un humanisme à sa mesure.
D'un point de vue aussi bien stratégique qu'intellectuel, ce gauchisme s'engage dans une impasse. S'agissant de ces minorités qu'il prétend représenter en les confortant dans leurs "identités", toutes se haïssent entre elles. La seule personne que j'ai entendue dire un très politiquement incorrect "les transsexuels sont des tarés", c'est un homme qui se définissait comme transgenre et prenait l'apparence de sa sœur. De plus en plus, LGB tolèrent mal TQIA+ tout le reste. Le simple intitulé suffit à mesurer le caractère spéculatif et délirant de ce parisianisme.
Le pire, pour cette gauche marginalisée dans les institutions et obtenant des scores dérisoires aux élections ( 2024 < 1993 ; https://www.youtube.com/watch?v=r_hEvnBnh-s ), ce n'est pas que les milieux ouvriers vomissent et vomiront toujours ce progressisme autoproclamé qui ne dépasse pas le niveau de la ceinture... Le pire, c'est que ce gauchisme assigne à l'extrême droite réactionnaire et autres noms d'oiseau ( Cf ratatouille idéologique ) tous ses détracteurs. Au fil des décennies, il lui a donné des millions d'électeurs ( https://blogs.mediapart.fr/edition/chroniques-electorales-france/article/040325/legislatives-2024-front-republicain-republique-et-separatismes-de-gauc ). A court terme, ce gauchisme parvient à couper l'herbe sous les pieds des candidats d'extrême droite. A long terme, il est leur allié objectif.
Que cela plaise ou non à ces gauchistes, qu'ils redoutent ou non que cette réalité soit exploitée dans le sens d'un discours de domination sexuelle, "patriarcale" ; la réalité de l'humanité, c'est d'exister sous deux formes. Ce dimorphisme sexuel fait qu'hommes et femmes sont les deux réalités irréductibles de l'humain, et qu'aucun humain ne peut prétendre incarner ni récapituler l'humanité à lui seul. Cela leur est presque aussi insupportable que l'idée que les garçons ne naissent pas dans les choux, ni les filles dans les roses, tous livrés sur le pas de la porte par des agences de cigognes en partenariat avec le Père Noël.
Certes, ce gauchisme n'est pas sanguinaire, mais il véhicule des théories, au sens propre, inhumaines. Son négationnisme doit s'entendre comme le refus de réalités, non pas par incapacité émotionnelle à les assumer ( on parle alors de déni ), mais par rejet idéologique, par une construction intellectuelle destinée à donner du sens à la communauté politique, quitte parfois à nier le réel. L'idéologie n'est pas un mal en soi, elle est le soubassement nécessaire de toute politique consciente d'elle-même. La Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen est un soubassement idéologique, parmi d'autres, de notre République. Les œuvres de Marx et Engels ont été idéologiques sans être idiotes, qu'on les approuve ou qu'on les réprouve. Mais là, nous atteignons un stade où la guimauve doucereuse remplace la matière grise.
Dans l'article "Inquisition" de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, L. de Jaucourt, en s'appuyant sur Voltaire, affirmait : "Jamais la nature humaine n’est si avilie que quand l’ignorance est armée du pouvoir". C'est paradoxalement avec l'appui de nombreux universitaires que notre gauchisme ( tel que défini supra ) donne à voir un tel spectacle dans l'espace politico-médiatique. Leurs autodafés, actes de foi, sont moins sanguinaires, mais tout aussi néfastes pour le corps civique qu'ils ont entraîné dans leur régression puérile.