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Billet de blog 7 juillet 2022

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Espoir et cynisme, de l'habit à l'habitus.

Où le devenir est un revenir.

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Je regardais le temps passer.

Déjà le 7 juillet.

Je pensais écrire, plus vite.

Le weekend dernier, j'avais l'envie d'écrire quelque chose.

La page blanche.

Et puis soudain, l'évidence immaculée, un flash.

C'est en regardant dans la semaine, l'intervention du philosophe et économiste Frédéric Lordon, dans le cadre d'une conférence à Lausanne, et d'avoir gardé sous le coude depuis plus de 10 jours ce texte sur le cynisme et son habitude, en cherchant la différence entre Diogène Laërce et Diogène de Sinope, que l'éclair a jaillit.

Regardant, les vidéos du youtubeur Louis-San, repensant, aux différentes vidéos de Greg Tabibian sur sa chaine J'suis pas content TV, à la dernière vidéo de Tatiana Vantose1 et de celles de Juste Milieu2 3 4 j'ai pensé que ma propension à vouloir une meilleure visibilité pour mes écrits constituait un problème profond.

Médiapart m'a fait réfléchir aussi.

C'est la première fois que je suis autant ce journal, et donc, que je suis exposé autant à ses fonctionnements. Fonctionnements qui semblent assez proches de la recherche du buzz médiatique. Pour en définitive, entretenir la cotisation des abonnés.

Aussi suis-je tombé sur des considérations inhérentes au milieu capitaliste et mercantile du divertissement, avec tous ses travers.

Cela me fait penser à tout ce qui semble se retrouver dans ce microcosme qu'est en définitive, l'internet 2.0 : une redite.

Comme le rappelle si bien l'avant dernière vidéo de monsieur bidouille, la reproduction est un mode commercial définitivement établi sur internet. Parfois, un concept est recyclé, parfois un autre est remis au goût du jour, parfois seulement adapté, comprendre par là qu'il est traduit, codé, le langage étant la principale barrière qui permet, une fois maitrisé, de s'affranchir un nouveau marché.

Ce qui me conforte totalement dans mes considérations morales.

Louis-San et ses allers-retours au Japon sont intimement liés à la problématique de l'avion dans sa dimension écologique, à l’énergie. Problématique qui lui semble, à lui comme à d'autres, étrangère. Après tout n'est ce pas déjà là son travail ?! Frédéric Lordon dit d'ailleurs de l’écologie (vert, transition, durable) qu'elle est mal-dite (maudite) voir contre l'écocide un écolocide ?5 ; pensant donc aux nombreux youtubeurs qui font des placements de produit, des partenariats, de ce rapport à l’argent, de ces fameux projets et donc à la consommation comme autant de rouages siglant tout-à-fait le cercle vicieux de ce qui nous tient à plus grande échelle.

Petite pensée émue pour Aurore Stephant lors de son passage sur Thinkerview, qui dira son aversion des réseaux (sociaux) comme conforme à la posture qu'elle défend, qu'il n'est pas audible de prôner la décroissance (par la réduction drastique des extractions minières) si c'est pour par ailleurs concourir à servir - en se servant - les moyens du discours inverse (les premiers consommateurs de minerais et composés primaires des infrastructures numériques sont les éléments microéléctroniques).

Au final, les influenceurs Twitch et YouTube sont autant les capitalistes en puissance d'aujourd'hui qu'il seront les grands magnats de demain. Et ça, c'est assez désespérant.

Comprendre, les progressistes d'aujourd'hui seront les réacs de demain.

Je pense d’ailleurs à cette petite blague, qui fait l'objet d'une vidéo, de Linguisticae sur le terme streameur, qui francisé devient substitué par joueur en direct. Qui donc connait un minimum l'usage de ce mot, comprend la partialité manifeste de ce remplacement.

Je repense à Denis Robert, à mon article, à celui de Médiapart et à cette nouvelle vidéo de Le Media tout à son sujet...

Comment ne pas repenser à la politique. A la sensation que le Macronisme6 va pouvoir faire alliance, non seulement de gouvernement, avec le Rassemblement National mais, presque, dans une moindre mesure - c'est dire - avec Les Républicains.

A Jean-Luc Mélenchon, qui grand stratège et dernier véritable homme politique se retire, les autres, ceux qui lui succèdent semblant donner l’impression de quelque chose de bancale, quelque chose d'incertain.

Comme si les opportunités d'un Far West7 à nouveau dépossédé de son shérif allait mener au pire. L'alliance NUPES ? Au sein même de la France Insoumise ? Que penser de ce député Louis Boyard ? Quid de l’affaire Eric Coquerel8, quid de l’affaire Taha Bouhafs, quid encore des répercutions sur la motion de censure (voir la formidable chronique de Serge Faubert à ce sujet) ?

Je repense à Pierre-Yves Rougeyron qui avait pressenti la bagarre intestine à venir au sein des LR, au sein de la LFI et donc aussi entre les différentes alliances législatives qu'elles composent. C'est la politique après tout... je suis certainement trop idéaliste. Il ne peut y avoir, comme à l’échelle de la géopolitique que d’alliances de circonstances, d’intérêts convergents ou divergents, que d'allié-s ou d'ami-s.

Faites mieux n'est-ce pas ? Cela sonne d'autant plus durement, en repensant à ce que j'ai dit ci-avant, que le monde dans lequel nous vivons, ce monde qui a dépassé les 6 seuils sur 9, des limites planétaires résumant sa soutenabilité, semble être ce monde qui convient parfaitement à nombre d'entre-nous. Il faudrait faire mieux, oui, mais avant, il faudra, je le crains, faire pire.

Encore9.

Je repense à Frédéric Lordon et à son anecdote sur l'exposition10 à Beaubourg et son thème : l'objectivisme des années vingt, ses problématiques d'intersectionnalité et de genre - tellement d'actualité.

Copain.

Je me demande vraiment, avec tout ce qui se trame, inflation, guerre de la faim dans certains pays du globe (ce qu'on garde bien de nous dire de peur, sans doute, de nous donner des idées), quand et comment cela va se finir. A part faire l'autruche, continuer à vivre replié sur soi, comment cela va se finir. La fin des institutions c'est la guerre, mais les institutions renferment la guerre en leur sein - elles sont gardiennes de la violence, elles sont les exutoires de la violence - sont construites des suites de la guerre pour les fonder. Comme ça !

Il faudrait aller en Ukraine pour se rendre compte à quel point la guerre est quelque chose de terrible et qu'il faut par tout moyen l'éviter. Mais vous me direz, facétieux que vous êtes, il faudrait habiter une planète qui se meurt pour comprendre que ce n'est pas elle qui se perd mais ceux qui vivent en son giron.

Coquin.

Mais si un système ne rééquilibre pas, par la loi, ne se fait pas le garant de l'équilibre des forces, par la force publique, la dérégulation du marché fait le lit de la guerre, elle revient. Car les institutions, à défaut d’être seulement mise à mal par les forces obscures à l’œuvre, finissent corrompues de l’intérieur. Elles deviennent Potemkine, évidées, fantoches.


1 Ne pas oublier son lien avec Le Fil d'Actu

5 timecode vidéo : 9mins22

6 = Tous les Macron compatibles = PS dissident (penser Printemps Républicain/Carole Delga, Hollande...), Horizon, Modem, Renaissance (LReM) des écolos (frange Jaddot), des "communistes" (frange Roussel), des LR (Sarkoziste type Jean François Copé). 

7 Notons l'usage anglais de Far-Right/Far-Left pour Extrême Droite/Gauche. Et West, c'est l'Ouest donc, à Gauche n'est ce pas !?

8 Actuel président de la commission des finances

9 Voir la mémorable vidéo de Vincent Lindon sur Médiapart : https://www.youtube.com/watch?v=EdZBZUN2t-4

10timecode vidéo : 1h25:35

Note : Stéphane Foucart, journaliste du journal LeMonde semble avoir les bonnes grâces de Frédéric Lordon

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