La rédaction de Mediapart (avatar)

La rédaction de Mediapart

Retrouvez ici les actualités de la rédaction de Mediapart.

Journaliste à Mediapart

576 Billets

29 Éditions

Billet de blog 28 novembre 2025

La rédaction de Mediapart (avatar)

La rédaction de Mediapart

Retrouvez ici les actualités de la rédaction de Mediapart.

Journaliste à Mediapart

Mediapart sur WhatsApp, pour le meilleur malgré le pire

Mediapart a désormais sa chaîne sur WhatsApp. Nous y publions quotidiennement une sélection d’articles et billets à ne pas manquer. Explications et invitation à nous y rejoindre, si vous êtes un adepte de la messagerie.

La rédaction de Mediapart (avatar)

La rédaction de Mediapart

Retrouvez ici les actualités de la rédaction de Mediapart.

Journaliste à Mediapart

Votre journal est désormais disponible sur WhatsApp via une chaîne dédiée, à laquelle plus de 10 000 personnes se sont abonnées depuis deux mois que nous l’expérimentons. Cela fait plusieurs années que l’application de messagerie privée propriété du groupe Meta propose un onglet « Actus » destiné aux médias et organisations qui souhaitent communiquer par ce biais, comme le font déjà de nombreux titres de presse français et internationaux.

Nous avons choisi d’expérimenter cette fonctionnalité pour porter les nouvelles auprès des utilisateurs et utilisatrices de WhatsApp. Vous pouvez dès maintenant vous abonner à cette chaîne (et partager le lien avec vos groupes d’ami·es) en cliquant ici.

Depuis septembre, nous y publions chaque jour à la mi-journée une sélection d’articles et de billets du Club à ne pas manquer et publiés depuis vingt-quatre heures. Que vous soyez abonné·e ou non à Mediapart, vous pouvez nous suivre directement depuis l’application de messagerie.

Comme pour l’ensemble des réseaux sociaux sur lesquels nous publions déjà, être sur WhatsApp est un moyen de faire connaître nos informations aux utilisateurs et utilisatrices des plateformes là où elles et ils se trouvent. Sans être dupes de ce qui peut s’y jouer.

Encore un réseau ?

Certain·es lecteurs et lectrices n’ont pas manqué de nous le faire légitimement savoir : cette décision d’utiliser WhatsApp ne va pas de soi. Il y a quelques mois à peine, nous faisions en effet le choix mûrement réfléchi de quitter le réseau social X, celui-ci ayant muté en une véritable arme de désinformation massive depuis son rachat par le libertarien d’extrême droite Elon Musk. Ce dernier ne s’est jamais caché d’utiliser son réseau comme une arène d’influence pour faire élire Donald Trump et porter ses idées mortifères au cœur du champ médiatique.

Illustration 1

Au-delà de X, le retour au pouvoir de Donald Trump a révélé la bascule des Big Tech à l’extrême droite, dont l’une des traductions les plus visibles a été les millions versés à la cérémonie d’intronisation du nouveau maître des lieux – cérémonie qui a été le spectacle, rappelons-le, du double salut nazi d’Elon Musk. Cette scène récente du dîner à la Maison-Blanche des patrons de Meta, Microsoft et Apple, entre autres, illustre jusqu’à la caricature le phénomène d’allégeance en cours.

Dans le sillage de ce rapprochement techno-réactionnaire, le groupe Meta, propriétaire de WhatsApp (mais aussi d’Instagram, Facebook et Threads), s’est immédiatement illustré en janvier dernier par un changement de sa politique de modération, tout à fait ignoble, autorisant ses utilisateurs et utilisatrices à considérer l’homosexualité comme une « maladie mentale » ou une « anomalie ». Comme pour X, les fonctionnalités de vérifications des faits (fact checking) ont aussi été arrêtées, de même que la politique salariale interne d’inclusion de Meta.

MMA et testostérone

Le patron de Meta, Mark Zuckerberg, n’est pas le dernier des soutiens à Donald Trump, loin de là. Celui qui a trouvé Trump opportunément « badass » (« il déchire ») parce qu’il a réchappé d’une tentative d’assassinat s’est créé un personnage qui ne cesse de flatter les idées rances et virilistes. Le MMA est devenu son nouveau passe-temps favori, et il aime tellement cela qu’il est allé jusqu’à confier à Dana White, illustre représentant trumpiste de ce sport de combat violent, un siège au CA de Meta.

« Je pense qu’une culture qui valorise un peu plus l’agressivité à ses mérites », a déclaré Mark Zuckerberg dans le talk-show de Joe Rogan, célèbre podcasteur conspirationniste et masculiniste pro-Trump. Bien entendu, entretemps, Donald Trump a pu voir ses comptes réhabilités sur Meta alors qu’il en avait été banni il y a quatre ans, à la suite de l’invasion du Capitole (il a même été dédommagé financièrement). L’alliance Trump-Zuckerberg est scellée.

Quatre ans après les révélations de Frances Haugen et les « Facebook Files », qui ont mis au jour le climat délétère chez des salarié·es parfaitement conscient·es des dangers représentés par la plateforme en matière de santé mentale, des documents judiciaires viennent de révéler, vendredi dernier, que Meta a de nouveau cherché à dissimuler une étude interne sur les dangers de ses plateformes sur la santé psychique des mineurs. La lente dérive du groupe se poursuit.

Expérimentation

À Mediapart, nous n’ignorons rien de tout cela. La dépendance aux plateformes est un danger, plus encore lorsqu’elles sont en situation de quasi-monopole au niveau mondial. À eux seuls, les réseaux du groupe Meta comptent plus de 4 milliards d’utilisateurs et utilisatrices. Plus de 70 % des followers de Mediapart sont sur un réseau du groupe Meta (20 % sont par ailleurs sur YouTube, c’est-à-dire Google).

En quittant X en février dernier, nous rappelions les dangers de ces plateformes commerciales qui ont pour objet « l’extractivisme des données personnelles » et qui ont pour corollaires d’autres périls : désinformation massive, extrême-droitisation du débat public, nouvelles formes de domination nord-sud, exploitation des ressources naturelles, etc.

Néanmoins, nous choisissons d’expérimenter WhatsApp, car c’est là qu’une partie de notre lectorat se trouve. À la différence des réseaux sociaux publics, il s’agit d’un réseau de messagerie privée, à l’instar de Signal, Telegram ou Messenger. On espère y trouver une autre façon d’informer nos audiences.

Nous faisons aussi l’hypothèse – qu’il faudra vérifier – que nous pourrions toucher des lecteurs et lectrices à l’étranger, notamment en Afrique francophone.

En matière de réseaux sociaux, à la fois lieux d’émancipation et abîme désinformationnel, nous ne sommes pas l’arbitre des bonnes pratiques. Mais nous vous encourageons, si vous le pouvez, à explorer d'autres réseaux émergents respectueux des utilisateurs et utilisatrices et de l’information, tels que Bluesky ou Mastodon… pour reconstruire une nouvelle « rue numérique » pluraliste et démocratique.