Faut les voir, les flics, la gueule qu’ils tiraient. La mâchoire en vrac, comme si le réel venait de les gifler.
Les @inverti.e.s en plein cortège contre l’islamophobie, ça leur rentrait pas dans le crâne.
Et que dire des slogans à deux balles — “queers for Palestine = chicken for KFC” — piétinés par quelques drapeaux colorés.
C’est ça l’antidote, le vrai, y’en a pas d’autre : notre solidarité. L’homonationalisme, lui, fait mine de nous couvrir, prétend nous défendre, mais faut voir le piège. Il nous veut Vigilant·e·s : craintif·ves, vulnérables, toujours en alerte.
Comme si notre survie dépendait d’un repli. Comme si on ne pouvait exister qu’en rampant pour le regard de l’État, à distance des autres minorisé·es. Tout ce qui dépasse, tout ce qui s’unit, il l’étouffe. Car c’est ça, son ordre : docilité et isolement. Et nous, on se tient debout, ensemble — ça il ne peut l’avaler.
La solidarité antiraciste, contre l’islamophobie, c’est relever la gueule — et foutre en l’air dans le même élan cette connerie qui traîne partout : que les LGBTQIA+, ce serait un caprice blanc, une invention chic de l’Occident. Foutaise raciste qui efface la colonisation européenne, celle qui a plaqué ses genres, son hétérosexualité obligatoire, sur les corps, sur les vies. Foutaise qui piétine aussi les histoires queer racisées, tout en justifiant l’oppression de nos adelphes au sud. Et qui, enfin, sert la compétition nationaliste qui prône pour chaque état-nation sa chasse aux déviant·e·s, afin de prouver qui est plus civilisé que l’autre….
Dès l’instant où l’on écoute plus leurs conneries, leurs sirènes à se flinguer entre nous par peur, là, c’est plus nous qui baissons les yeux. C’est l’oppresseur qui rase les murs.

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