L'Épistoléro (avatar)

L'Épistoléro

Prof, surtout, et auteur, un peu (La Ville brûle, Ellipses, Actes Sud Junior, Le Murmure, Densité, Le Boulon, Arléa, Umami, Klincksieck…)

Abonné·e de Mediapart

380 Billets

2 Éditions

Billet de blog 24 décembre 2023

L'Épistoléro (avatar)

L'Épistoléro

Prof, surtout, et auteur, un peu (La Ville brûle, Ellipses, Actes Sud Junior, Le Murmure, Densité, Le Boulon, Arléa, Umami, Klincksieck…)

Abonné·e de Mediapart

24/25 Daniel Belanger « Qu'un de ces quatre / Qu’un de ces jours, la folie »

Le temps de l'Avent et d'une chanson

L'Épistoléro (avatar)

L'Épistoléro

Prof, surtout, et auteur, un peu (La Ville brûle, Ellipses, Actes Sud Junior, Le Murmure, Densité, Le Boulon, Arléa, Umami, Klincksieck…)

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Calendrier de l’Avent 2023. Chaque jour, une chanson.  « J’écoute uniquement les chansons parce qu’elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. D’ailleurs, elles ne sont pas bêtes. » (Fanny Ardant dans La Femme d’à côté de François Truffaut).

Illustration 1

Depuis les années quatre-vingt-dix, Daniel Belanger est devenu une grande figure de la chanson québécoise. Sa notoriété, ici, n’est pas à la hauteur de ce qu’elle devrait. Cela viendra bien…
Tout a commencé dans une ville qu’on appelle Montréal. Trente ans plus tard sortait son premier album, « Les insomniaques s’amusent », puis quatre ans plus tard, « Quatre saisons dans le désordre ». Les deux albums peuvent s’écouter intégralement, la qualité est de mise. « Quatre saisons dans le désordre ». Quatre, comme un chiffre fétiche ?

Une chanson du premier album s’intitule « La Folie en quatre ». C’est la première piste. Incontournable, dès la première écoute.
Chanson d’amour. Et pas seulement. 
La chanson parle de la perte de repère, de la faillite mentale qui peut faire perdre l’être cher. Entre Eros et Chaos. Le mot qui n’est pas dit est « Alzheimer ».

La chanson est reconnaissable à son picking intime. Chanson touchante au toucher délicat qui prend de l’ampleur avec la contribution du saxophone. Titre singulier aussi du fait des temps de silence qu’il marque soudainement (un public non averti applaudit parfois prématurément). Une première fois, au bout de quarante secondes. Une deuxième fois, au bout d’1mn21. Une dernière fois, à 2mn22

« Qu'un de ces quatre » ou le jour où. Après avoir été fou d’amour, avoir connu l’amour fou, brusquement devenir fou, finir fou, sans avoir eu le temps de dire une dernière fois qu’on aime.

La peur de la folie. « S'il fallait qu'à cause d'elle / Ton nom s'efface de ma mémoire / Que si facilement ma cervelle / Se répète du matin au soir ».
Au soir de la raison. « Alors avant qu'un de ces jours la folie... / Je t’aime »

Dans cette célébration pudique de l’amour, il y a l'écho de Ronsard.
« En somme, si mon âme oublie ton âme / Et que mes yeux oublient tes yeux / Ce sera le fruit de la démence / Et non la violence / D’un aveu »

Sujet inépuisable. Aujourd’hui sera fête. De quoi demain sera fait ?

La folie en quatre © Daniel Bélanger - Topic

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.