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Il y a plus de deux ans, le 1er juillet 2020, l’AAGT a tenu et enregistré, à l’initiative du philosophe Bernard Stiegler et de moi-même, Victor Chaix, un entretien autour du livre Bifurquer : Il n’y a pas d’alternative, publié un mois auparavant aux éditions Les Liens qui Libèrent.
Cet entretien se voulait être le premier d’une longue série, sur chaque chapitre du livre. Entre ses auteurs principaux – soit des membres du collectif Internation – et des membres activistes de l’Association, dont l’une des vocations était de diffuser les idées sédimentées dans le livre au sein des mouvements de jeunesse pour le climat et la justice sociale.
Le livre Bifurquer servait alors de base théorique et scientifique pour nous autres, étudiants et activistes dans l’AAGT, dans le cadre des réflexions et activités de la jeune Association, lancée à l’aube de l’année 2020. Cet entretien devait en faire ressortir les enjeux d’économie politique, notamment, de par un dialogue et une réflexion collective sur les grandes thèses du livre. Plus largement, nous voulions éclairer les concepts phares du livre, par un format différent et dans le cadre d’une discussion ouverte, mieux à même d’expliciter les contenus et enjeux du texte en question.
C’est ainsi que Bernard Stiegler, Maël Montévil, Marie Chollat Namy et moi-même nous sommes donnés rendez-vous dans les locaux de l’Institut de Recherche et d’Innovation et de l’Association, cet après-midi de juillet, pour ce moment de dialogue critique et intergénérationnel, avec le soutien technique précieux, pour l’enregistrement, de Riwad Salim et Giacomo Gilmozzi.
Bernard Stiegler était alors président des deux structures. Il avait dirigé le livre Bifurquer au côté du collectif Internation, qu’il avait constitué deux ans auparavant. Maël Montévil était membre de ce collectif, interdisciplinaire et international, ainsi que l’un des rédacteurs principaux du chapitre que l’on allait traiter du livre, en tant chercheur en biologie théorique. Il a également été thésard sous la direction de Giuseppe Longo, qui a également contribué au chapitre et est à présent président de l’Association.
Marie Chollat-Namy et moi-même, nous étions des membres de l’Association, étudiants respectivement en science du vivant et en sciences humaines, et nous étions alors tout deux activistes au sein du mouvement écologiste de désobéissance civile, Extinction Rébellion.
Nous voulions diffuser cette discussion aujourd’hui, sous forme de podcast et de retranscription, car ce fut notre dernière rencontre et discussion avec Bernard Stiegler, avant son décès le 5 août 2020, et l’une de ses dernières interventions. Nous estimons que ses mots restent d’actualité, tout comme le projet philosophique, scientifique, technologique et politique qu’il portait durant ses dernières années.
Bien que le contexte de son décès, couplé à la pandémie, nous a contraint à ne pas poursuivre la série d’entretien autour du livre Bifurquer, nous vous invitons à visionner les séminaires en ligne autour du livre organisés par Anne Alombert et Michał Krzykawski, qui fut une autre suite donnée au livre, pour sensibiliser à ses savoirs et confronter les différentes idées qu’il recèle.

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Après un état des lieux du cadre épistémologique actuel et historique par Maël Montévil, Bernard Stiegler poursuit l’introduction en l’inscrivant dans le contexte du projet scientifique et politique du collectif Internation. La discussion se poursuit ensuite avec les interventions et questionnements de Marie Chollat Namy et moi-même. D’Elon Musk à une économie soutenable, de la question de l’efficience à celle de la théorie, du vivant à l’informatique, du calculable à l’incalculable : la discussion est riche, quelques fois ardue.
Elle s’inscrit dans une période d’intenses réflexions de Bernard Stiegler et de l’AAGT, autour du projet de l’Archipel Des Vivants, devant donner une suite concrète aux propositions du livre Bifurquer de constituer des « territoires laboratoires », ainsi qu’autour du thème de l’informatique théorique, sur lequel le philosophe travaillait en printemps 2020 et projetait des évènements et publications futures.
Ce dialogue a pour approche de ne pas séparer ce qui est de l’ordre du scientifique et de ce qui est de l’ordre du politique, car nous estimons au contraire que les deux doivent s’articuler – ce que nous souhaitions montrer, au travers du contenu de nos discussions tout autant que par nos intervenants, au croisement entre le monde scientifique et activiste.
N’hésitez pas à commenter cet entretien dans le flux de l’audio, comme la plateforme SoundCloud le permet, et selon une pratique d’annotations de contenus audio-visuels qu’encourageait Bernard Stiegler, dans ses différents projets de développements technologiques.
Vous pouvez également lire la retranscription écrite de l’entretien, faîte par Arnaud Goujon, ici.