Les invités de Mediapart (avatar)

Les invités de Mediapart

Dans cet espace, retrouvez les tribunes collectives sélectionnées par la rédaction du Club de Mediapart.

1363 Billets

15 Éditions

Tribune 10 mars 2021

Les invités de Mediapart (avatar)

Les invités de Mediapart

Dans cet espace, retrouvez les tribunes collectives sélectionnées par la rédaction du Club de Mediapart.

Les intermittents hors spectacle demandent 500000 signatures

Depuis mars 2020, des secteurs d’activité entiers sont totalement à l’arrêt. Plusieurs collectifs d’« extras » de l’hôtellerie, la restauration, l’événementiel et du tourisme lancent une pétition pour demander la reconnaissance de leurs métiers et de véritables mesures d’urgence. « Si rien n’est fait rapidement, ce sont des secteurs entiers qui s’effondreront et ne seront pas en mesure de reprendre après la crise », alertent-ils.

Les invités de Mediapart (avatar)

Les invités de Mediapart

Dans cet espace, retrouvez les tribunes collectives sélectionnées par la rédaction du Club de Mediapart.

Depuis mars 2020, des secteurs d’activité entiers sont totalement à l’arrêt. C’est notamment le cas de l’hôtellerie, la restauration, l’événementiel, le tourisme et la culture, des secteurs qui emploient couramment des milliers de salariés à la mission, dont nous faisons partie.

Les guides conférenciers, extras de l’hôtellerie-restauration, salariés en contrats courts de l’événementiel ou de la culture pour ne citer que nous, sommes dans l’impossibilité de travailler et sans aucune perspective de reprise dans les prochains mois. Premiers touchés par la crise, nous serons probablement aussi les derniers à pouvoir reprendre dans des conditions normales. Or, nous sommes toujours privés de réelles mesures d’urgence.

En effet, en l’absence d’une prolongation de notre droit à l’assurance chômage au-delà des seules périodes de confinement, notre indemnité s’épuise inexorablement depuis plus de dix mois. De plus, nous ne bénéficions pas du chômage partiel : étant employés à la mission nous n'avons, de fait, plus de contrats.

En outre, la récente réforme d’assurance chômage a déjà privé un grand nombre d’entre nous d’indemnisation depuis son entrée en application fin 2019, une année marquée par des mouvements sociaux qui ont fortement ralenti nos secteurs.

Quant au soi-disant « coup de pouce » de 900 euros destiné aux salariés alternant contrats courts et chômage, il arrive bien trop tard et est insuffisant pour vivre dignement. Accordé pendant seulement quatre mois, d’un montant inférieur au seuil de pauvreté pour une personne seule, il est soumis à des critères impossibles à réunir pour l’immense majorité des salariés.

Depuis le début de la crise sanitaire, nous ne cessons de faire connaître notre notre situation et nos demandes avec le soutien de nombreux élus, associations, chercheurs et personnalités de la société civile. Pourtant, l’exécutif refuse toujours d’apporter une réponse équitable et à la hauteur de l’urgence et de la crise vécue par plus de 2 millions de salariés intermittents.

Alors que, depuis mars, un million de Français supplémentaires a rejoint les neuf millions de personnes qui vivaient déjà sous le seuil de pauvreté, et qu’une personne sur six a maintenant besoin de l’aide alimentaire pour vivre, force est de constater que l’exécutif, dans sa volonté de maîtriser l’épidémie « en même temps » que sauver son modèle économique, persévère dans son aveuglement.

En laissant sur le bord de la route une catégorie entière de travailleurs qualifiés, dont la flexibilité, en temps normal, renforce un système économique désormais menacé, il contribue à alimenter le flot grandissant de citoyens sombrant dans la pauvreté et augmente ainsi, de fait, le nombre de personnes plus vulnérables face au virus. Si rien n’est fait rapidement, ce sont des secteurs entiers qui s’effondreront et ne seront pas en mesure de reprendre après la crise.

Dès fin juin, un Comité de suivi interparlementaire de l’assurance chômage dirigé par la députée Elsa Faucillon, auquel nous participons, a été mis en place afin d’effectuer un travail de réflexion sur des mesures d'urgence adaptées à l’emploi discontinu et sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage.

Il nous apparaît flagrant que l’absence de mesures spécifiques adaptées à nos emplois discontinus par nature est liée au besoin urgent d’une reconnaissance de nos professions comme professions intermittentes.

C’est pourquoi, par l’intermédiaire des collectifs et syndicats que nous avons créés, nous appelons à signer massivement la pétition n°296 « Pour la mise à l'ordre du jour de la proposition de loi n° 3552 du député Jean François Mbaye » déposée sur le site de l’Assemblée Nationale, qui demande l’examen en urgence d’une proposition de loi visant la reconnaissance de nos professions et la mise en place de mesures adaptées à nos emplois discontinus.

Afin que ce projet de loi soit examiné au parlement, notre pétition doit obtenir au minimum 500 000 signatures.

Lien vers la pétition : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-296

Co-rédacteurs :

Collectif des Précaires de l’Hôtellerie, Restauration, Événementiel,
Fédération des Métiers Intermittents Tourisme Événementiel Culture,
Fédération Nationale des Guides Interprètes et Conférenciers,
Syndicat Professionnel des Guides Interprètes Conférenciers,
Fédération des Guides Interprètes de Provence-Côte d’Azur,
Le Collectif Les Matermittentes,
Luttons Pour ne Pas Mourir,
Les Freelances De l’Evénementiel,
Coordination Nationale des Intermittents et Précaires,
Les Gens Du Spectacle,
Union des Artisans des Spectacles Vivants

Signataires :

Elsa Faucillon, Députée GDR
Mathilde Panot, Députée LFI
Marie Georges Buffet, Députée GDR
Laurence Dumont, Députée PS 
Stéphane Viry, Député LR 
Frédéric Hocquard, Adjoint à la Maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne
Léa Filoche, Adjointe à la Maire de Paris en charge des solidarités, de la lutte contre les inégalités et contre l’exclusion
Gérard Filoche, syndicaliste et homme politique
Chantale Gauthier, Militante MNCP
Philippe Ratineau, Militant AC !
Janie Arneguy, animatrice Ensemble !
Nabil Azzouz, Secrétaire Fédéral FGTA-FO
Luc Chevallier, délégué SUD-Pôle emploi 
Collectif Fakir de Lyon et la région
CNNR
Stop Précarité
Changer de Cap
Droit Au logement 
Mathieu Grégoire, Sociologue
Claire Vivès, Sociologue
Samuel Churin, Comédien
Ahcène Azem, Maître d’hôtel
Alain Fontaine, Chef propriétaire et Maître-restaurateur
Carine Francart, Traiteur événementiel
Régine Ritzenthaler, Directrice générale, Agence Stylma
OPRE
SYNPASE
LÉVÉNEMENT Association
Collectif des artistes-auteurs indépendants pour une intermittence des Arts & des Lettres.