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Cela fait plus de deux ans que j’avais écrit ce billet "Au bal des menteurs". Et deux ans, hélas, que la propagande avait marché, et qu’une partie de mes amis m’avait reproché d’inciter au fascisme parce que je tentais d’alerter sur le fait que le candidat Macron était un pur produit de la finance. A l’époque, tout ce qui pouvait être dit contre E. Macron était censé être de la propagande pour l’extrême-droite…
Je disais aussi que, si ce dernier voulait être Président de la République, c’était pour ancrer définitivement le pouvoir des financiers sur le destin de la France et des français. C’est-à-dire casser notre système social pour ouvrir la porte au privé afin que celui-ci, mais surtout les multinationales, se saisissent de tous les biens publics et de toutes les institutions sociales de notre pays.
Constater que de plus en plus de personnes sont conscientes de la duplicité des discours de l’équipe au pouvoir, et que cela amène de plus en plus de monde dans la rue, ne me comble pas d’aise. Même si je me sens soulagée que notre peuple ouvre les yeux sur tous les mensonges dont on l’abreuve depuis des années (mais les deux dernières ont été particulièrement riches dans ce domaine) je regrette le délai que certains de mes concitoyens ont mis à se réveiller. Et cela, parce que la politique néolibérale et antisociale de E.Macron est en train de casser notre pacte social, notre démocratie, les valeurs de notre République, mais aussi l’équilibre de notre économie.
En effet, quand les retraités seront considérés comme « riches », parce qu’ils auront une retraite de 1000 euros (puisque la majorité des personnes à revenu modeste, dont beaucoup de femmes, seront loin d’avoir une retraite de ce montant) quel manque à gagner pour l’économie française que tous ces consommateurs qui n’auront pas de quoi vivre..! Tandis que les fonds de pension pourront utiliser les sommes versées par les salariés plus aisés pour spéculer à l’international, ce qui ne sera d’aucune utilité pour notre économie… De même le climat d’insécurité sociale va freiner la consommation.
Mais ils s’en fichent, les pro-finance qui sont au pouvoir: ce qu’ils veulent, c’est que ceux dont ils sont les fondés de pouvoir soient contents et opèrent la razzia prévue de longue date sur notre système social.
Privatisations des services publics, étranglement financier de ceux de ces services publics qui ne sont pas encore privatisés (dans la santé par exemple) pour justifier une prochaine privatisation, casse du droit du travail et de la protection des chômeurs, destruction de notre système de retraite, puis de la Sécurité sociale… Aucun domaine ne va résister à la néo-libéralisation de la France que notre Président a commencé à mettre en place. Mais beaucoup de ses électeurs, et notamment de deuxième tour, ne voulaient pas du tout ça.
Pendant la période préélectorale, le double-langage et les propos contradictoires tenus par le candidat Macron permettaient de deviner qu’il s’agissait de cacher un projet néolibéral sous l’apparence d’un projet progressiste.
Maintenant nombreux sont les citoyens qui n’ont plus aucun doute sur le fait que la politique de notre gouvernement est une politique au service des ultra-riches, et au détriment des plus en difficulté et de notre système redistributif : chômeurs, travailleurs précaires, handicapés, futurs retraités… On sait. Les Gilets-jaunes, puis maintenant les grévistes et les manifestants contre le projet de réforme des retraites, nous informent sur le fait que le crédit du Président est désormais épuisé : game over. Quoi qu’il dise, on ne le croit plus, et pas plus lui que son premier ministre.
Mais eux ne le savent pas. Ceux qui ont réussi en mentant méprisent en général ceux qu’ils ont réussi à berner, et vont souvent un peu trop loin dans la manipulation. Or un mensonge une fois révélé ne peut plus opérer. Même si les médias continuent de donner des informations à la présentation tout-à-fait partisane. Au contraire, cela ne fait qu’augmenter le clairvoyance de ceux qui ont été dupés et qui ont commencé à ouvrir les yeux, dans un cercle dont le pouvoir ne peut plus sortir (à moins d’une catastrophe-ou d’un tournoi de foot-venant détourner l’attention de l’opinion publique). Le peuple en colère n’est donc pas entendu par une équipe qui ne connaît que la manipulation et le rapport de force comme outils de gouvernance, et ne remettra jamais en question un projet de destruction qu’elle n’a même pas conçue elle-même mais qu’elle ne sait qu'appliquer.
Or le peuple s’est réveillé et dit « Non ».
Le bal des menteurs risque donc de se transformer en bal tragique…