Troisième tribune/« Tshilombo, les 5 visages d'une diplomatie dispendieuse »/#DiplomatieDuParaître #MainDorée#MallettePleine#CadeauxauxPilleurs duCongo #FatshiBudget #Rétrocommissions #Détournementdel’Aide #Peuplecocufié #PrioritésRenversées 🧠 5 volets, 5 angles d’analyse, 1 appel à la conscience citoyenne. 👉 À lire, à partager, à discuter. # RDC #Tribune # Diplomatie # Tshisekedi # Tshilombo # les 5 visages d'une diplomatie dispendieuse # LwakaleMubengayBafwa
Le coût du goût du paraître : des millions pour une poignée de poignées de main ! Le régime dépense sans compter pour des rencontres sans contenu. Des millions pour des photos, des voyages pour des promesses, et des budgets pour des illusions. Pendant ce temps, les hôpitaux manquent de tout :
® Cas emblématiques de dépenses diplomatiques inutiles ;
® Comparaison avec les besoins sociaux urgents…
L'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en République Démocratique du Congo (RDC) a marqué une nouvelle ère, caractérisée notamment par une forte présence et une activité diplomatique accrue sur la scène internationale. Il privilégie notamment une stratégie de visibilité internationale ; multipliant les sommets, rencontres diplomatiques et annonces spectaculaires sur la scène africaine et mondiale. Cependant, derrière cette vitrine de diplomatie du paraître, la réalité quotidienne de la majorité de la population congolaise demeure marquée par une pauvreté extrême, un accès problématique aux infrastructures de base et une précarité chronique ; laissant sa population croupir dans une misère infrahumaine injustifiable. Ce contraste soulève une question fondamentale sur les priorités de sa gouvernance et sur les perspectives d’amélioration réelle des conditions de vie au Congo. Quand Tshilombo investit dans le paraître, qui, finalement, sauvera le peuple congolais en investissant concrètement dans l'amélioration de ses conditions socio-économiques de vie ?
La diplomatie de paraître : un choix politiquement assumé ?
Pour un pouvoir donné, la diplomatie de paraître, ou « diplomatie de l’image », consiste à soigner sa posture et sa reconnaissance à l’international, parfois au détriment de l’action concrète prioritaire sur le terrain. En effet, sous le régime de Félix Tshisekedi, les déplacements à l’étranger, les discours lors des forums internationaux, et la quête de partenariats stratégiques avec les grandes puissances sont autant d’illustrations de cette option politique. Depuis 2019, le président Tshisekedi a multiplié les voyages et les rencontres internationales, cherchant à redorer l'image du pays, certes, longtemps ternie par l'instabilité, la corruption et les conflits. La RDC a notamment assumé la présidence de l'Union Africaine (UA) de 2021 à 2022, une plateforme qui a permis à Kinshasa de jouer un rôle central dans les discussions continentales et de s'affirmer comme un acteur régional majeur.
Selon le régime lui-même, cette diplomatie active vise surtout à :
- Sécuriser les frontières nationales, sensibiliser et mobiliser la communauté internationale contre les agressions étrangères et les groupes armés (notamment dans l'Est du pays) ;
- Attirer les investissements directs étrangers (IDE) pour financer des projets d'infrastructure, de développement et de modernisation de l’exploitation des ressources naturelles ;
- Plaider pour la « dépatrimonialisation » de l'État et lutter contre le pillage des ressources naturelles du pays, thèmes souvent mis en exergue lors des sommets internationaux…
L’objectif ainsi affiché est de redorer l’image du Congo, d’attirer des investissements et de renforcer la légitimité du régime. Cependant, cet éclat international recherché contraste sensiblement avec les réalités quotidiennes de la majorité des Congolais. Les accords et les poignées de main ne se traduisent pas par des bénéfices tangibles pour la base. S’ils sont sincères, ces efforts restent symboliques ; masquant mal l’absence de retombées tangibles pour la population.
Une population abandonnée à la misère
Pendant que la diplomatie brille, la misère s’épaissit. Le Congo, malgré ses immenses richesses naturelles, reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Les indicateurs sociaux sont alarmants : malnutrition, accès limité à l’eau potable et à l’électricité, système de santé défaillant, infrastructures de transport et communication complètement délabrées et impraticables, chômage massif, insécurité endémique, notamment dans l’Est du pays. Les Congolais font face à une vie quotidienne marquée par l’incertitude et la survie. Ce décalage entre le discours officiel et la réalité vécue nourrit un sentiment d’abandon et une profonde défiance vis-à-vis du régime. Le contraste entre l’étalage d’opulence affichée par les délégations diplomatiques congolaises et la misère infrahumaine populaire est saisissant. La RDC illustre ainsi le paradoxe d’un pays doté de richesses minérales colossales (cobalt, cuivre, or, coltan, etc.) essentielles au développement et à la transition énergétique mondiale ; mais dont la population reste l'une des plus pauvres du monde. Les indicateurs socio-économiques sont alarmants :
- Pauvreté Extrême, une grande partie de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté avec moins de 2,15 dollars par jour. Les signes concrets de cette précarité, tels que l’accès à de l'eau salubre, sont multiples et touchent directement le quotidien de l'immense majorité de la population ;
- Manque d'Infrastructures, le faible niveau d'assainissement aggrave les problèmes de santé publique, l’accès à l'électricité, à des soins de santé de qualité et à l'éducation demeure un luxe dans de nombreuses régions. L'état des routes et des voies ferrées entrave la circulation des biens et des personnes, isolant des provinces entières et tuant le secteur agraire ;
- Insécurité Alimentaire, malgré un potentiel agricole immense, l'insécurité alimentaire est endémique, aggravée également par les déplacements de populations dus aux conflits armés…
D’où les critiques d’incurie et prévarication adressées au régime ; qui alloue des ressources financières inouïes à des missions diplomatiques pléthoriques ; négligeant de réinvestir les fonds issus des recettes minières dans la rénovation et modernisation de l’appareil de production et de les affecter judicieusement aussi bien à des investissements structurants qu’à l'amélioration des services sociaux de base. En somme, la précarité en RDC n'est pas seulement mesurée par un faible PIB par habitant, mais se manifeste par l'impossibilité pour la majorité des Congolais d'accéder aux conditions minimales de survie et de développement humain : une nourriture stable, de l'eau salubre, de l'électricité et un accès facile aux services essentiels d'éducation et de santé.
Qui pour sauver le peuple en investissant dans l’amélioration de son quotidien ?
La question de savoir, qui doit prendre en charge le salut du peuple pour l’orienter vers un autre avenir que les écueils actuels, ouvre divers angles d’approche stratégique et sémantique :
1. La Responsabilité de l'État Congolais
La responsabilité première incombe au premier chef à ceux qui jouent les rôles d’autorités nationales. Il leur appartient d’adopter une vision politique centrée sur le développement humain, de lutter contre l’incurie, la prévarication, la corruption, le paraître pour garantir la sécurité et le minimum de bien-être à tous en lançant de véritables programmes d’investissement dans l’éducation, la santé, l’emploi et les infrastructures. La charge principale incombe donc, de jure, au gouvernement central et aux institutions congolaises. Il est impératif d'opérer un changement de paradigme :
- Priorité aux infrastructures et services sociaux, débloquer des fonds massifs pour la construction d'écoles, d'hôpitaux, l'électrification et l'accès à l'eau potable, en particulier dans les grandes villes ainsi que dans les provinces les moins en vue. Le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T) est une initiative qui tente d'y répondre ; mais, sa mise en œuvre effective et transparente est sujette à caution ;
- Lutte contre la corruption et mal-gouvernance, l'évasion fiscale et la corruption siphonnnent des milliards de dollars, privant l'État des moyens nécessaires pour investir dans le décollage et développement. Une gouvernance redevable et transparente est la première étape vers le salut du peuple…
Certes, c'est à l’Etat d’opérer ces investissements judicieux et massifs dans l'humain et dans les infrastructures que réside l’espoir de salut de la nation. Cependant, dans un contexte où l’État a failli et peine à remplir ses missions régaliennes de base, l’élite[i] du pays doit s’assumer. Ainsi, la société civile, les acteurs religieux, les entrepreneurs et la diaspora sont-là pour jouer des rôles moteurs.
2. La force de la société civile et des citoyens 💪
On y fait de moins en moins cas ; pourtant, le salut du peuple réside aussi dans sa propre capacité de mobilisation et de surveillance :
- Contrôle Citoyen, la société civile, les ONG et les médias doivent continuer à jouer leur rôle de contrepouvoir pour dénoncer la mauvaise gestion, ’incurie et prévarication la corruption et exiger la transparence dans les budgets adoptés ;
- Pression démocratique, par le biais du processus démocratique, les citoyens ont le pouvoir de choisir des leaders qui placent la qualité de vie de la population et les infrastructures de développement au cœur de leur agenda, au-delà de la simple représentation diplomatique…
- Formation de leaders sociaux, la mobilisation citoyenne est corrélée à la formation de leaders intègres et la pression populaire comme levier pour exiger un véritable changement.
3. Le rôle de la communauté internationale et des partenaires 🌍
Certes, l'aide extérieure ne peut se substituer à la volonté politique nationale ; néanmoins, continûment sollicitée, la communauté internationale peut également accompagner le processus. Il faut alors que l’aide reçue soit orientée vers des projets concrets et contrôlés, loin des logiques d’assistanat et de détournement :
- Investissements conditionnels, les institutions financières internationales et les partenaires bilatéraux doivent conditionner leurs aides, prêts et investissements à des progrès concrets en matière de bonne gouvernance, de respect des droits humains et d'investissements sociaux ;
- Redevabilité des entreprises minières, les multinationales, exploitant les ressources congolaises, doivent être tenues à une redevabilité sociale et environnementale accrue, garantissant que les communautés locales bénéficient aussi directement des richesses extraites de leurs terres…
Effectivement, si la diplomatie est un précieux outil nécessaire pour la stabilité et l'attractivité d'un pays, elle ne saurait devenir un but en soi. L’enjeu et le véritable succès diplomatique du régime de Tshilombo ne se mesurera pas aux poignées de main multipliées dans de grands meetings et sommets à l’international ; mais à la sortie effective de millions de Congolais de la misère. Et, pour cela, le Congo doit investir massivement et durablement dans les infrastructures : agriculture, routes, écoles, hôpitaux, réseaux d’eau et d’électricité etc... Ces investissements sont le socle du décollage économique, d’une croissance inclusive et d’une société plus juste. Il s’agit de restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés, en démontrant que l’action publique sert l’intérêt général et non des ambitions personnelles ou des fascinations diplomatiques.
Une question de survie et de dignité
Le régime de Tshilombo est aujourd’hui face à un choix historique : continuer à privilégier la diplomatie de paraître, au risque de perdre toute crédibilité aux yeux de son peuple, ou engager une politique audacieuse de transformation sociale et économique. La survie et la dignité du peuple congolais en dépendent. Il appartient à chaque acteur, du sommet de l’État jusqu’au citoyen lambda, de prendre part à cette œuvre de salut public, pour qu’un jour, le Congo brille par le bien-être de sa population, et non seulement par les projecteurs sur les fastes, outrances et luxure des délégations diplomatiques pléthoriques au moindre meeting international.
Des millions de dollars pour des rencontres sans contenu ! Des voyages présidentiels pour des photos sans lendemain ! Des budgets faramineux pour des poignées de main qui ne nourrissent personne. Le régime dépense sans compter pour frimer, mais qui s’abstient de compter pour soulager… Les Congolais attendent des maternités, des écoles, des routes. Mais, ils reçoivent des selfies diplomatiques.
Cette diplomatie du paraître est une insulte à la dignité populaire. Elle est le miroir d’un pouvoir qui préfère l’image à l’impact, le prestige égoïste de kleptomanes à l’équité pour tous. Il est donc temps de dire stop. De réclamer des comptes. De rappeler que chaque dollar dépensé pour le paraître est un dollar volé à l’avenir.
Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa
[i]. Dans une communauté donnée, l’élite est ce qu'il y a de meilleur ; donc, ses membres les plus intelligents, les plus talentueux, les plus vertueux qui, par ces particularités, sont destinés à prendre conscience que c’est à eux qu’il revient l’assignation de guider, de gouverner l'ensemble de la communauté.