🧭 Tshilombo, « De menaces sans effet à la manche sans dignité » ! Pourquoi y consacrer une série de tribunes ? Pourquoi maintenant ? Parce que le verbe présidentiel, lorsqu’il se vide de sens, ne devient qu’un symptôme. Parce que l’histoire politique du Congo ne peut se contenter d’un récit d’impuissance et de gesticulations. Parce que le peuple congolais mérite une parole lucide, une analyse sans complaisance, et une mémoire active. Parce que le régime Tshisekedi, à force de menaces sans effet et de postures sans dignité, semble amorcer une descente que nul ne veut nommer - mais que tous pressentent. Cette série de tribunes n’est ni une vendetta, ni une lamentation. Elle est un acte de lucidité. Un miroir tendu à un pouvoir qui s’égare. Un appel à la conscience citoyenne, à la vigilance stratégique, à la reconquête du sens.
🎯 Tribune 2 : Peut-on construire la paix avec le bourreau en effaçant ses victimes nationales ?

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À Bruxelles, Félix Tshisekedi a tendu ostensiblement sa main à « son ami & frère » Paul Kagame, invoquant un appel à « la paix des braves ». Mais derrière les applaudissements feutrés du Global Gateway Forum, une question brûle : cette main est-elle tendue pour construire ou pour confondre ? Entre calcul diplomatique et mise en scène à dessein de simple communication, cette tribune se veut une interrogation sur les ressorts voilés d’un geste aussi spectaculaire qu’ambigu. Car, dans l’art de faire la paix, chaque mouvement est un message, chaque silence une stratégie. Et dans les coulisses croupies de Bruxelles, les braves sont-ils toujours ceux qu’on croit ?
👇 La main tendue n’est pas forcément un geste de paix, elle dissimule parfois une lame…
En fait, à Bruxelles, Félix Tshisekedi a su avec aplomb et astucieusement surprendre son monde. Devant un parterre, en bonne partie embarrassés, voire déconcertés, de diplomates et de bailleurs pour cette Afrique sempiternellement en panne de développement, il a appelé à « la paix des braves », en tendant ostensiblement sa main au chef d’Etat du Rwanda, Paul Kagame, bourreau de millions de Congolais innocents et martyrs, arrogant pilleur reconnu des ressources du Congo dont il est fournisseur attitré de l’Union européenne. Un geste fort, presque théâtral, dans un contexte où les tensions entre la république démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda restent vives, et où les victimes congolaises sont encore bien loin de trouver justice.
En effet, que signifie alors réellement cette main tendue ? Est-ce une stratégie de désescalade ou une opération de communication ? Est-ce l’aveu d’un rapport de force défavorable ou l’illusion d’un apaisement sans vérité ? Entre bravoure et naïveté, le fil est mince. Tshisekedi l’a-t-il franchi à Bruxelles ?
🎭 Une scène bien réglée
Néanmoins, le Global Gateway Forum offrait un décor idéal, disons opportun pour cette sortie accusatrice : Bruxelles, ville des compromis, des financements, des sourires diplomatiques, Kagamé et la délégation rwandaise en force y était pour négocier des contrats juteux sur des ressources multiples qu’ils pillent allègrement à un Congo inoffensif depuis des lustres. Malgré ses affligeantes allures de supplication, la très solennelle dénonciation congolaise ne pouvait que faire mouche et désarçonner plus d’un. Tshisekedi y a joué son rôle donc avec brio, évoquant la paix, la coopération, l’avenir. Mais derrière les mots, les silences sont lourds. Aucun mot sur les massacres de Kishishe ! Aucun rappel des multiples rapports de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) et des Organisations non-gouvernementales (ONG) ! Et, surtout, aucune exigence claire et ciblée à l’égard de Kigali ! La paix des braves ne s’improvise pas : elle exige mémoire, justice et courage ! Car, si la diplomatie coûte cher ; mais l’oubli coûte plus encore. Une paix sans clarté est une paix sans avenir !

🧮 Le coût politique de l’oubli
En tendant la main sans poser de conditions, le l’usurpateur et receleur des fraudes électorales semble également à même de troquer la mémoire des victimes congolaises contre des promesses de soutien à son chancelant régime. Mais aussi contre des promesses, sous couvert d’investissements et de soutien international à la stabilité régionale, plutôt d’emprunts et d’aides à détourner à des fins privées. Certes, belle audace diplomatique ! Mais, à quel prix a-t-il cherché à braver les habitudes protocolaires ? Celui du silence sur les crimes des concitoyens, de l’effacement des responsabilités, de l’impunité malgré de massives destructions, de la dilution du deuil national dans les eaux tièdes de la diplomatie ? Au Congo, la complicité avec des puissances étrangères n’a pas un visage, mais plusieurs.
🧠 Une paix sans justice est-elle durable ?
Il est devenu plus difficile pour les Congolais de rester continûment dupes ; de ne pas s’apercevoir de ces connivences et trahisons instituées. De si puissantes effusions solennelles d’affection jadis aux très officielles scènes de conflit aujourd’hui, la trame de scenarii théâtraux de diversion semble désormais évidente aux yeux des certains. Beaucoup de Congolais savent, en effet, que la paix ne se décrète pas dans les salons feutrés de Bruxelles ; mais, elle se construit plutôt ouvertement sur la vérité, la reconnaissance des torts et l’acceptation formelle publiquement de réparation. Certes, la main tendue, proposant « la paix des braves », peut donc être authentique, noble et édifiante ; cependant, pour convaincre les sceptiques, elle doit s’accompagner d’une parole ferme, d’un cap clair, d’un refus de l’impunité à l’égard d’innocentes victimes de la gourmandise avérée des nouveaux colonisateurs.

🔍 Entre bravoure, naïveté ou trahison…
Félix Tshisekedi a choisi d’oser de l’impertinence certainement calculée dans un meeting international. Reste également à savoir s’il en assumera les conséquences. Car, dans l’histoire des peuples meurtris, les gestes sans justice deviennent vite des trahisons. Et la paix des braves, qu’il a prônée avec aplomb, risque de n’être qu’un piège pour les naïfs, s’il n’entreprend rien pour donner sens et suite à ses déclarations. Car, ce « frappeur » patenté nous a habitués à semer machiavéliquement des crises pour prendre des mesures autoritaires et consolider nettement son pouvoir. Stratégie de chaos pour rester au pouvoir et orchestrer le glissement, voilà la constance du régime de Tshilombo[i]. Si tel est la tendance qui se profile à l’horizon, il urge alors que ceux qui ont l’« auto-reconnaissance d’élites[ii] »[iii] jouent le rôle qui leur échoit.
Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa
- 🧠 « La paix des braves ne s’improvise pas : elle exige mémoire, justice et courage. »
- 📢 À Bruxelles, Félix Tshisekedi tend la main à Paul Kagame. Geste diplomatique ou mise en scène pour la communication ?
- 🎯 La paix sans justice est-elle durable ?
- 🔖 Pas un mot sur Kishishe. Pas une exigence envers Kigali.
- 🎭 « À Bruxelles, Tshisekedi a tendu la main. Mais à qui profite le geste ? »
- 🕊️ « Une paix sans vérité est une paix sans avenir. »
- 🔍 « Le silence sur Kishishe est un bruit qui dérange. »
- 🧮 « La diplomatie coûte cher. Mais l’oubli coûte plus encore. »
- ⚖️ « On ne construit pas la paix sur les cendres du mensonge et de l’impunité ! »
- 🧩 « Entre bravoure et naïveté, le fil est mince. Tshisekedi l’a-t-il franchi à Bruxelles ? »
[i]. Gouverner par le chaos, une stratégie sécuritaire aux relents politiques, dans Le Club de Mediapart, Billet de blog 11 septembre 2025. Avec une série de tribunes sur ce thème, nous explorons comment l’instabilité dans l’Est de la RDC ne serait pas une fatalité, mais une stratégie politique de conservation de pouvoir. Notre hypothèse : Derrière les discours de pacification, Tshilombo orchestre un chaos aux relents politiques. Nominations controversées, silences tactiques, alliances militaires opaques… Tout concourt à une mise en scène de la crise, utilisée comme levier pour étouffer le débat démocratique et préparer un glissement institutionnel…
[ii]. Dans une communauté donnée, l’élite est ce qu'il y a de meilleur. Donc, ses membres les plus brillants, les plus talentueux, les plus vertueux qui, par ces qualités, sont destinés à prendre conscience que c’est à eux qu’il revient l’assignation de guider, de gouverner l'ensemble de la communauté. (L-M Bafwa, « Au faîte de l’infamie, Tshilombo doit dégager ; promouvoir Kanambe est une vilénie », Le Club de Mediapart, 21 mai 2025.
[iii]. Par l'auto-reconnaissance, nous entendons la conscience de soi-même, l’aptitude à identifier et comprendre ses propres capacités, qualités, compétences, ses propres forces ; à les de reconnaître soi-même, sans dépendre d’une quelconque validation externe, pour les valoriser, développer, appliquer et mobiliser au profit des causes sociales.
Et, pour l’« auto-reconnaissance d’élites », l’accent est à mettre sur un processus individuel d’acceptation et légitimation de son rôle d'élite. Ce qui implique la prise en compte du temps, énergie et émotions mobilisés pour s'acquitter bénévolement de cette mission. In fine, cela permet aux élites ainsi mobilisés, de mieux prendre soin d'eux-mêmes et de comprendre qu'ils ont également besoin de soutien, même s'ils n'en ont pas le statut juridique, de solliciter cette reconnaissance socialement. Des initiatives d’« auto-reconnaissance d’élites » et de leur mobilisation corrélative sont déjà parlantes dans le domaine du journalisme : « journalistes engagés ». A l’instar du Docteur Dennis Mukwege, Kerwin Mayizo, Patrick Mbeko, Timothée Tshaomba Shutsha ou Fabien Kusuanika, les modèles d’élites conscientes et mobilisées dans la cause congolaise sont déjà et désormais légion !