Le 27 octobre 2023, Mme Sylvie Retailleau , ministre de l’Enseignement Supérieur, annonçait à plus de 2000 étudiants logés dans les résidences du CROUS que leur chambre serait réquisitionnée pendant les mois de juillet et août et qu’ils étaient invités à aller voir ailleurs. Ces privilégiés recevront 100 euros et 2 places pour assister à des épreuves des JO à titre de compensation. Royal ! Quelque chose me dit qu’ils seront invités aux matchs de poule de badminton plutôt qu’à la finale du 100 mètres d'athlétisme. Eh bien, ces ingrats ont fait part de leur mécontentement au point que Mme Oudéa-Castera, alors ministre des Sports, a dû leur rappeler que chacun doit faire « des efforts pour que l’organisation des JO puisse être la plus fluide possible. » N’y aurait-il pas quelques piaules disponibles dans l’internat de Stanislas pour aider à fluidifier ?
Le 25 mars 2024, Mme Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, prodiguait ses conseils aux franciliens qui seront présents pendant les Jeux Olympiques : « Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c'est bon pour la santé. On est au mois d'août. » Tous les usagers constatent depuis des années la dégradation continue des transports en commun dans la région que préside Mme Pécresse depuis plus de huit ans. Notre Marie-Antoinette de la mobilité a trouvé la solution au problème qu’elle a largement contribué à créer : « S’ils n’ont pas de bus ou de métro, qu’ils marchent ! » Quant au bénéfice que les franciliens peuvent en attendre pour leur santé, on ne saurait trop leur recommander d’éviter les jours de concentration excessive en ozone, ceux où sont dépassés les seuils en particules fines et les journées de canicule. Bonne chance ! « On est au mois d’août. »
Le 28 mars 2024, le ministère des Armées annonçait que « plusieurs nations étrangères » allaient envoyer des soldats en France pour renforcer la sécurité lors des JO. On apprit à cette occasion que le ministère de l’Intérieur avait sollicité en début d’année 46 partenaires étrangers pour un peu plus de 2000 agents. La France est donc incapable d’assurer seule la sécurité des JO (qu’elle a eu sept ans pour organiser) mais elle est prête à « envoyer des mecs à Odessa dans l’année qui vient » comme le confiait M. Macron en février à quelques courtisans. Vladimir Poutine en rigole encore.
Face à des concurrents d’un tel niveau, Madame 1,75%, alias Notre-Drame de Paris, a su prouver ces derniers temps qu’il faudrait compter sur elle dans l’épreuve de crétinerie olympique. En octobre 2023, elle se rendait en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie pour une visite du site olympique de surf à Tahiti. Qui ne comprend l’impérieuse obligation d’une inspection de ce site par la maire de Paris ? Finalement, la visite du site dut être décalée et Mme Hidalgo ne jugea plus nécessaire d’y assister. Elle avait en effet mieux à faire ce jour-là puisqu'elle alla retrouver sa fille qui vit à Tahiti et auprès de laquelle elle passa deux semaines de vacances bien méritées après un déplacement aussi harassant qu'indispensable. Le Parquet National Financier a ouvert une enquête préliminaire en novembre 2023 pour « prise illégale d'intérêts » et « détournement de fonds publics » et une perquisition a eu lieu à la mairie de Paris le 5 mars 2024.
Le 8 décembre 2023, le Comité International Olympique (CIO) décida que les athlètes russes et biélorusses ne pourraient participer aux JO de Paris que sous bannière neutre. Le 19 mars 2024, le CIO ajouta qu’ils ne pourraient pas défiler lors de la cérémonie d’ouverture. Décisions pour le moins contestables car on ne souvient pas que les athlètes des États-Unis aient été soumis aux mêmes restrictions quand leur pays massacrait les populations du Vietnam, d'Afghanistan, d'Irak et d'autres pays dont les habitants ont eu le privilège de mourir sous les bombes du « camp du Bien » . Mais cela ne suffisait pas pour Madame 1,75%. Elle s’est donc rendue le 28 mars dernier à Kiev où il n’y a pourtant ni site olympique à visiter ni membre de sa famille, c’est dire le sens du devoir qui est le sien. Elle y fit cette déclaration tonitruante : « Je veux dire aux athlètes russes et biélorusses qu’ils ne sont pas les bienvenus à Paris. »
C’est bien connu, tout athlète russe ou biélorusse est un complice des crimes de guerre commis par la Russie de Poutine en Ukraine. De même que tout athlète israélien est complice du génocide commis par son pays à Gaza. Ah… non non non, cela ne marche pas dans ce cas-là. Le 13 mars, Mme Hidalgo affirmait au contraire son « soutien » à la « démocratie » israélienne et jugeait qu’il était « hors de question de sanctionner Israël par rapport aux Jeux olympiques et paralympiques ». Et elle s’indignait : « [Que Netanyahou] soit considéré comme un Poutine qui est un dictateur dans son pays, non. »
Un dictateur avec lequel la maire de Paris s’affichait pourtant tout sourire il y a quelques années lors d'une visite de la cathédrale orthodoxe de Paris. A l'époque, il avait déjà rasé Grozny, copieusement bombardé Alep et envahi la Crimée. Souvent Anne varie...
Le « démocrate » Netanyahou verra donc les athlètes israéliens défiler sous leurs couleurs et sous les applaudissements de la maire de Paris. Pourvu qu’ils n’oublient pas de nettoyer les taches de sang sur le drapeau israélien, ce sang des Palestiniens que Mme Hidalgo ne saurait voir.
Dans un message de la porte-parole du ministère des Affaires Étrangères, la Russie a réagi hier aux déclarations de Mme Hidalgo en menaçant les produits français d’un boycott. « Encore une déclaration de ce genre et les représentants du monde des affaires français prendront d’assaut la mairie de Paris, à la suite des agriculteurs », a-t-elle ajouté. Un triomphe ! Si l'insipide Stéphane Séjourné ne fait pas l'affaire au Quai d'Orsay, M. Macron sait qui nommer pour restaurer la grandeur de la diplomatie française.
Plus de trois mois nous séparent de l’ouverture des Jeux Olympiques. Malgré tous les talents dont dispose la macronie dans cette discipline, il va leur être très difficile de dépasser Notre-Drame de Paris dans l’épreuve de crétinerie olympique.