Interrogé le 29 août dernier par un journaliste de France 3 à propos d'une tribune d’une députée du Modem sur l’utilisation de la manne financière des aides de l’État, le ministre de l’Économie a jugé intéressante l’idée de transformer les aides publiques aux entreprises en bons d'achat pour les patrons afin de s’assurer que ces subventions ne puissent servir à autre chose qu'à créer des emplois ou à investir.
Ses propos ont immédiatement soulevé une vive polémique. D’aucuns y ont vu une nouvelle expression du mépris de classe vis-à-vis de ces « premiers de cordée » qui « prennent des risques » et « créent des richesses » et ont dénoncé la stigmatisation dont ils faisaient une fois de plus l’objet. Une partie de la classe politique et de la presse prétend en effet que le CICE, mais aussi le crédit impôt recherche et de manière générale les baisses de cotisations sociales patronales ou de l’impôt sur les sociétés, sont détournés de leur objet et sont avant tout utilisés pour augmenter la rémunération des dirigeants d’entreprises et les dividendes versés aux actionnaires.
La proposition de la députée Modem sur laquelle a rebondi le ministre de l’Économie consisterait donc à transformer les aides financières accordées par l’État en bons d’achat dont l’utilisation serait strictement encadrée. Ces bons d'achat ne pourraient servir qu’à augmenter les salaires, à financer de nouvelles embauches ou des investissements en France. En aucun cas, ils ne pourraient permettre de verser des dividendes supplémentaires aux actionnaires ou à augmenter la rémunération des dirigeants.
Ainsi, alors que des millions de nos compatriotes perçoivent sans aucun contrôle une allocation annuelle de plusieurs dizaines de milliers de centimes d’euros qu'ils dilapident en achats d’écrans plats, ce sont une fois encore les plus méritants de nos concitoyens, souvent contraints de vivre dans les ghettos d’Auteuil-Neuilly-Passy, qui sont désignés à la vindicte populaire par un gouvernement et une majorité qui mènent contre eux une véritable guerre de classe.
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Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

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