La violence et la grossièreté des propos tenus par hier par M. Macron dans un entretien au Parisien ne surprendront que celles et ceux qui croient encore aux contes pour enfants qu’aime à raconter de temps à autre le président de la République. Comme par exemple lors de son entretien télévisé du 16 décembre quand, à la question « Qu’avez-vous appris ? », il répondait : « J'ai appris au côté des Français... sans doute à mieux les aimer. » Ou lors de ses vœux du 31 décembre quand il déclarait : « Restons unis, bienveillants, solidaires. »
Avant d’être élu et depuis qu’il l’a été, M. Macron n’a pourtant cessé de mépriser et d’insulter ses concitoyens (voir ici). Des « illettrés », des « fainéants », des « gens qui ne sont rien » et ne se donnent pas la peine de travailler pour « se payer un costard » ni de « traverser la rue » pour trouver un travail. Aujourd'hui, tel un enfant de quatre ans trépignant de rage parce qu’il n’obtient pas ce qu’il veut, le voilà qui se déchaîne contre les récalcitrants : il a « très envie de les emmerder ». Et il le fera « jusqu’au bout ». Cette dernière saillie relève à vrai dire autant de la psychiatrie que de l’analyse politique. Jung disait : « Quand tout va bien, les fous sont dans les asiles. En temps de crise, ils nous gouvernent. » Bienvenue en France.
Mais il est une autre phrase dans cet entretien qui est lourde de signification politique et de menaces pour ce pays. « Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen » affirme en effet M. Macron.
Il nous faut bien prendre la mesure de ce qu’il se passe dans ce pays et et de l'extrême gravité des propos tenus par le président de la République. Le Parlement examine en ce moment et les députés Playmobil de la majorité vont s'empresser d'approuver une mesure - l’instauration du passe vaccinal - dont le Conseil d’État, dans son avis du 26 décembre, « souligne en particulier qu’elle peut limiter significativement la liberté d'aller et de venir et est de nature à restreindre la liberté de se réunir et le droit d'expression collective des idées et des opinions ». La Défenseure des droits, dans un avis du 4 janvier, affirme que « ce projet de loi vient confirmer les craintes précédemment exprimées (…) en accentuant encore un peu plus le rétrécissement progressif des libertés ».
Dès que cette loi sera promulguée, des citoyens n'ayant pas enfreint la loi - puisque le gouvernement n’a pas rendu la vaccination obligatoire - seront donc privés de la liberté de fréquenter des lieux publics. Et il n’y a rien là que de très logique puisqu'aux yeux de M. Macron, ces gens-là « ne sont plus des citoyens ». Dans sa mansuétude, le monarque consent à ne pas (encore) les jeter au cachot : « Je ne vais pas les mettre en prison ». Au passage, dans un État de droit, c’est la loi qui définit et la justice qui prononce les peines de prisons, pas le chef de l’État, mais tout cela c’est « l’ancien monde », n’est-ce pas ?
Alors, quelle est la prochaine étape pour ces citoyens qui n’en sont plus ? La relégation ? L’indignité nationale ? La déchéance de la citoyenneté ?

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