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Billet de blog 6 juillet 2017

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Macron invite la presse à marcher au pas

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Le 3 juillet, dans son discours devant le Parlement réuni en congrès, le Président de la République, s’exprimant à propos de la loi sur la moralisation de la vie publique, déclarait :

"La loi du gouvernement sera votée, je n’en doute pas, mais après qu’elle l’aura été, j’appelle à la retenue, j’appelle à en finir avec cette recherche incessante du scandale, avec le viol (sic) permanent de la présomption d’innocence, avec cette chasse à l’homme où parfois les réputations sont détruites et où la reconnaissance de l’innocence des mois, des années plus tard ne fait pas le dixième du bruit qu’avait fait la mise en accusation initiale".

Pour une fois, le phare de la pensée complexe (voir ici) a été on ne peut plus clair. Il ne visait évidemment pas la presse à scandale, et encore moins les magazines qui ont fait leur une pendant un an avec des photos d'un ministre de l’économie et de son épouse. Les paparazzis ne le dérangent pas.

En revanche, la litanie des affaires qui éclaboussent ses ministres (Richard Ferrand, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard, François Bayrou et maintenant Muriel Pénicaud) est gênante pour un gouvernement qui se voulait irréprochable et un Président si prompt à donner des leçons de morale au "vieux monde politique". On a bien compris que ce qui le gêne, ce ne sont pas tant les actes potentiellement délictueux de ses amis politiques que le fait qu'ils soient rendus publics.

La presse française est déjà contrôlée à 90% par les patrons des grandes entreprises ... et amis du Prince. Les rares médias indépendants qui subsistent seront donc priés de regarder ailleurs et, par exemple, de disserter sur le port de la cravate dans l’hémicycle. Et, comme l'a montré la plainte déposée par le ministère du travail sur les fuites concernant le projet de loi d'habilitation des ordonnances sur la réforme du code du travail, les lanceurs d'alerte seront poursuivis pour que silence soit fait.

Un Parlement aux ordres, une presse invitée à "ne pas chercher à affaiblir" les membres du gouvernement (voir ici), bientôt une loi pour inclure les dispositions de l’état d'urgence dans le droit commun: tout se met en ordre pour la marche au pas.

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