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Billet de blog 11 avril 2022

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Lendemain de premier tour : bonjour tristesse

Tristesse de se réveiller devant la perspective de cinq ans d’une extrême violence sociale, de classe ou ethnico-religieuse, selon que la peste ou le choléra l’emporte le 24 avril.

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Illustration 1
© Fred Sochard

Tristesse d’avoir entendu les trois candidats de la gauche castor se précipiter dès 20h01 pour appeler à voter pour le candidat de la droite extrême après avoir tout fait pour que le candidat de gauche ne parvienne pas au second tour.

Tristesse de constater que ce qui fut le parti de la classe ouvrière a préféré saboter la possibilité d’une politique qui défendrait enfin, ne serait-ce qu’un tant soit peu, les intérêts des exploités, des opprimés et des précaires au profit de ses petits intérêts de boutique.

Tristesse de penser à ce qui attend ceux qui manifesteront pour s’opposer à la guerre sociale : combien de blessés, combien d’éborgnés, combien de morts supplémentaires dans les cinq ans à venir sous les coups de forces de l’ordre auxquelles l’impunité sera garantie.

Tristesse d’imaginer ce qui subsistera de l’hôpital public, de l’éducation nationale et des services publics en général après cinq années de plus de démolition méthodique.

Tristesse pour les chômeurs dont les allocations vont encore baisser, pour les précaires dont les allocations vont être soumises à des conditions encore plus restrictives, pour les actifs âgés de plus de 60 ans dont plus une entreprise ne veut et qui devront attendre encore plus longtemps l’heure de la retraite.

Tristesse pour les jeunes qui ont pour perspective les petits boulots sous-payés, les soupes populaires, les galères de Parcoursup et l’Université bientôt payante.

Tristesse pour les réfugiés que la police continuera de harceler et de pourchasser à Calais, à Paris ou à la frontière italienne car leur couleur de peau n’est pas conforme aux « valeurs de la République » En Marche.

Tristesse d’entendre ceux qui nous conduisent droit dans le mur de la catastrophe climatique et environnementale nous expliquer qu’ils ont l’intention d’y aller encore « plus vite et plus fort ». Le GIEC nous donne trois ans pour bifurquer et nous venons d'en perdre cinq.

A moins que…

Si la tristesse nous assaille aujourd’hui, la lutte reprendra demain. « L'Histoire est à nous, c'est le peuple qui la construit. (..) Bientôt s'ouvriront les grandes avenues sur lesquelles passeront les hommes libres pour construire une société meilleure. » (Salvador Allende, discours à Radio Magallanes).

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Mes remerciements à Fred Sochard à qui j'ai emprunté le dessin.

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