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Billet de blog 16 mars 2022

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Emmanuel Macron ne comprend que la violence

Que ce soient les manifestations des gilets jaunes en décembre 2018 ou celles qui ont lieu en Corse en ce mois de mars 2022, ce n’est que face à la violence que le président de la République finit par bouger.

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10 décembre 2018 : dans une allocution télévisée, M. Macron annonçait un certain nombre de mesures « sociales » que son gouvernement refusait d’envisager jusqu’alors. Que s’était passé ? Depuis le 17 novembre, le mouvement des gilets jaunes se développait avec l’occupation des ronds-points et les manifestations dans les grandes villes. Le 1er décembre, la manifestation sur les Champs-Élysées et sur la place de l’Étoile avait donné lieu à de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Les familles des vitrines des beaux quartiers prenaient peur. Le 8 décembre 2018, redoutant un climat insurrectionnel à proximité du palais présidentiel, un hélicoptère avait été pré-positionné pour permettre au chef de l’État de quitter rapidement l’Élysée. Au cas où... (*)

16 mars 2022 : le ministre de l’Intérieur se rend en Corse après avoir annoncé dans un entretien à Corse-Matin qu’il allait engager « une discussion sans précédent autour de la question institutionnelle » et se disant « prêt à aller jusqu'à l'autonomie ». Un statut d’autonomie, c’est ce que demandent les élus autonomistes depuis qu’ils dirigent le Conseil exécutif de la Collectivité de Corse et c’est ce que le gouvernement avait jusqu’ici refusé de discuter. Quelques jours plus tôt, le Premier ministre avait annoncé la levée du statut DPS de deux détenus corses condamnés pour l’assassinat du préfet Érignac, mesure à laquelle le parquet s'était toujours opposé jusqu’à présent. Que s’est-il passé ? Depuis deux semaines, de violentes manifestations ont lieu en Corse à la suite de l’agression d’ Yvan Colonna par un codétenu dans la prison d’Arles.

Sous la présidence de M. Macron, le Parlement est devenu une chambre d’enregistrement. Le « dialogue social » avec les syndicats consiste à les informer des mesures déjà décidées et qui seront votées par une majorité de députés-godillots. Les élus sont ignorés voire méprisés, à l'exception de ceux qui se livrent avec assiduité à la flagornerie (comme le maire de Poissy qui a récemment organisé un « débat » entre M. Macron et des figurants triés sur le volet). Les médias sont à 90% dans les mains des oligarques qui soutiennent le régime et lui fabriquent des faire-valoir. Pour se faire entendre, les citoyens n’ont donc plus que les manifestations de rue qui ont toutefois fait l’objet durant ce quinquennat d’une répression policière inconnue en métropole depuis la guerre d’Algérie.

Mais de temps en temps, la violence dans la rue atteint – ou menace d’atteindre - un niveau tel que M. Macron et son gouvernement sont contraints de reculer. Appliquant une politique d’une violence sociale sans précédent depuis des décennies, ces gens ne « comprennent » et ne bougent que sous la menace de la violence physique.

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(*) Le rappel de ce glorieux épisode du quinquennat permet d'apprécier à leur juste valeur les séances de photos organisées à l’Élysée ces derniers jours par ce président devenu comédien qui joue au chef de guerre en sweat à capuche.

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