Cinq ans de plus à cracher du sang. C’est ce qui attend les plus pauvres.
La retraite à 65 ans, c’est l’assurance qu'ils seront déjà morts au travail ou au chômage avant d’atteindre cet âge.
Une assurance chômage « plus stricte », c’est l’annonce d’une nouvelle baisse des allocations perçues par les chômeurs. En attendant sans doute la fusion avec le RSA.
Conditionner l'attribution du RSA à une activité à mi-temps, c’est accentuer la pression à la baisse sur les bas salaires en contraignant les allocataires à travailler à temps partiel pour une « rémunération » inférieure au SMIC.
« Monétiser les RTT », c’est faire comprendre à ceux dont les salaires sont faibles qu’ils n’ont qu’à sacrifier leurs jours de congés pour boucler leurs fins de mois.
« Poursuivre la modernisation du code du travail », c’est achever sa destruction afin de donner aux entreprises la possibilité de revoir les salaires à la baisse et le temps de travail à la hausse.
« Transformer l’État par le numérique », c’est rendre les services publics un peu plus inaccessibles aux plus précaires sous couvert de « simplifier les procédures ». Rappelons que les verbes « simplifier », « transformer » et « moderniser », tant prisés de la Macronie, se traduisent par « détruire » en bon français.
Cinq ans de plus à sabler le champagne. C’est ce qui attend les plus fortunés.
L’exonération des droits de succession jusqu’à 150 000 € par enfant permettra à un couple avec deux enfants de transmettre 600 000 € sans payer un centime, à quoi il faut ajouter 100 000 € d’exonération pour les autres membres de la famille. Cette mesure ne bénéficiera qu’aux 10% les plus riches (plus de 90% des ménages ont un patrimoine net inférieur à 600 000 € - voir ici).
La suppression de la CVAE pour toutes les entreprises, c’est un n-ième cadeau fiscal qui permettra une nouvelle hausse des dividendes versés aux actionnaires.
Toutes les mesures visant à réduire les prestations sociales (retraite, chômage) et à faire pression sur les salaires (RSA, droit du travail) se traduiront par une réduction supplémentaire de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et donc par une augmentation de celle des profits et in fine des dividendes.
Cinq ans de plus à mourir dans l'indifférence. C'est ce qui attend les réfugiés qui n'ont pas la bonne couleur de peau.
« Créer une force des frontières » (en complément à Frontex ?), c’est faire le choix de laisser mourir en Méditerranée toujours plus de gens qui ne cherchent qu’à fuir la guerre, la misère et la faim.
« Expulser plus efficacement ceux qui ne sont pas éligibles au droit d’asile » tout en promettant un « accueil facilité des combattantes et combattants de la liberté », c’est institutionnaliser le racisme d’État que l’on observe à l’occasion de la guerre en Ukraine. Il y a d’un côté ceux qui fuient une guerre menée par le « camp du mal » et de l’autre ceux qui fuient une guerre menée par le « camp du bien », parfois avec les armes que la France leur a vendues. Les premiers sont blancs ; les seconds ne le sont pas.
Ce qui précède ne donne qu'un aperçu du programme le plus anti-social et le plus réactionnaire qui ait jamais été présenté par un candidat à l'élection présidentielle ayant de grandes chances d'être élu. C'est le moment de rappeler les mots de Brecht : « Ceux qui se battent peuvent perdre, ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu. »
