Voir le billet de M. Parisot ci-joint.
Que Mme Elizabeth Badinter soit présente m’interroge.
Et quand je vois les photos de toutes les personnalités présentes, je suis désespéré.
Ah ! La belle brochette d’hypocrites !
Pourquoi notre Président fait-il entrer Badinter après le couple Manouchian au Panthéon ?
Sans doute pour s’entendre lire un beau texte qu’il n’a pas écrit, apparaître une fois de plus à la télévision en maître de cérémonie, montrer combien il peut être sensible aux héros d’une France des Lumières.
Faire entrer un couple de « terroristes », qui plus est « étrangers », et le voilà absout de sa politique anti-migratoire, de sa police qui traque, bâtonne, expulse des gens venus d’ailleurs et qui rêvaient de ce pays à la si belle devise « Liberté, Egalité, Fraternité » qu’ils ont la surprise de découvrir bafouée par le pouvoir en place.
Faire entrer le Ministre de François Mitterrand qui, conformément aux promesses du candidat qui avait un beau passé de guillotineur derrière lui, a réussi à effacer de notre Droit, cette peine de mort, soit « « l’assassinat légal » comme l’avait défini A. Camus bien avant lui, ce serait se faire pardonner ce rapprochement infâme avec le FN-RN qui ne manquerait pas de la rétablir si, par malheur, ce parti devenait majoritaire.
Ah ! Saint Badinter, gloire à Lui ! Et tous d’avoir la larme à l’œil.
Quels sont ceux, dans cet aréopage de « personnalités », qui ont dénoncé le génocide palestinien ? Qui, parmi eux ont fait pression sur Netanyahu et ses « amis » ultra-orthodoxes pour cesser d’écraser sous les bombes un peuple auquel ils ont volé la terre ? Tous complices de l’infamie, tous complices des milliers de morts et de blessés, tous coupables.
Oui ! J’ai applaudi lorsqu’enfin, nous sommes sortis de la barbarie et que l’échafaud a été remisé dans le profond des caves. Mais, je subodore qu’on en a jamais brûlé les bois ni fondu les parties métalliques. Car les sentences étaient prononcées « au nom du peuple français » et qui faisaient de nous, « tous des assassins ». Et l'on peut compter sur la justice, la police pour conserver dossiers et "veuve" car qui sait si un jour on ne la ressuscitera pas.
Oui ! J’ai approuvé et défilé, et manifesté au côté de mon épouse AVEC les féministes soutenues par Elizabeth Badinter. Mais, qu’a-t-elle dit à propos de ces femmes qui voient leurs enfants mourir de faim sur leurs genoux ? Elle, épouse et mère, lorsque, pendant 733 jours nous avons eu droit d’entendre que des dizaines voire des centaines de morts étaient tombés au cours des dernières vingt-quatre heures dont plus de 75% étaient des civils, ça ne lui a pas trop gâché son petit-déjeuner ?
Ah ! Il est vrai que ces femmes sont voilées. Et ça ! Ça les efface de la communauté des femmes. Des soumises, machines à fabriquer des gosses dans cette « guerre des ventres » qui sévit dans cette région du monde. Guerre à laquelle participent les femmes des colons ultra-orthodoxes, elles aussi affublées d’un uniforme « décent », et d’une moumoute avec chapeau, bonnet, fichu.
J’ai un an de plus qu’Elizabeth, donc même génération. Mais, en ce qui me concerne, jamais je n’aurais cru revoir ce que j’ai découvert dans mon enfance, la Shoah cette horreur absolue, pratiquée à l’égard des Palestiniens, trois générations après par les descendant de ceux qui en furent les victimes.
Je suppose que Mme Badinter, n’a pas dû trop connaître les années d’après-guerre avec les tickets de rationnement, la nourriture distribuée au compte goutte et n’a pas appris à marcher dans les ruines de Rouen et du Havre, comme aujourd’hui, les enfants de Gaza. Moi, si !
Elle aurait pu se permettre de venir assister à la cérémonie avec un keffieh sur les épaules afin de revendiquer cet humanisme indispensable à tout philosophe qui se revendique des Lumières.
Et nous autres vieux citoyens, attachés à notre devise républicaine, nous aurions été un peu moins honteux d’appartenir à cette macronie complice d’un régime génocidaire, dont l’Occident ne se relèvera jamais, même si ce n’est pas le seul que nous ayons à notre compteur.