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Vieux lucide, donc sans illusions, mais toujours pas encore sans espoir quoi qu'il écrive.

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Billet de blog 12 avril 2020

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Journal d'un amoureux de la vie au temps du Corona Virus

27e jour de confinement Samedi 11 avril Et les vexations policières contre les citoyens pris en défaut de strict confinement commencèrent...

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Ah ! Quelle merveilleuse époque nous vivons. Le printemps du renouveau de la vie sur terre. A condition que nous nous réunissions pour protester contre le système suicidaire qui nous a conduits à cette situation absolument invraisemblable où un petit virus, salopard comme pas deux, a mis à genoux les plus grandes puissances de la planète.
Ou bien, comme d’habitude, les grands de ce monde en profitent pour nous imposer une aggravation de leur manière de voir la vie, et nous retombons dans «  la stratégie du choc », telle que décrite par Naomi Klein,
ou bien nous résistons. Je l’ai déjà écrit, il y quelques jours, et j’en trouve la confirmation avec l’article de Serge Halimi dans le Diplo de ce mois.
Reste, comme dirait Lénine « Que faire ? »


Il semblerait que les partis de gauche, chacun de leur côté, cogitent et nous proposent des solutions autres que celles que l’on voudra nous imposer. Soit ! IL est plus que temps de redonner de la valeur à la « politis », soit la gestion de la cité, et l’imposer aux forces de l’argent, aux obsédés de l’enrichissement infini, à l’égoïsme pervers et suicidaire de ce darwinisme social qui écrase les peuples et ne donnent tout leur épanouissement qu’au 1% de la population mondiale qui domine et pourrit tout.
Mais si chacun demeure en sa chapelle, la nef principale demeurera vide, et la grand messe ne sera suivie que par des « marcheurs à reculons », soumis viscéralement aux diktats de l’Empereur Orange, Trump premier, que l’on soupçonne déjà de reporter les élections prochaines devant la crise dont il est pourtant l’un des responsables en chef. Des bruits, des « fake-news » dont il est lui-même si friand ? Peut-être. Mais en attendant, ceux qui souffrent le plus, et dans leur chair et dans leur esprit, ce sont les couches populaires, mises au chômage, sans couverture sociale, devant payer leurs remboursements de dettes, et incapables d’aller se faire soigner.

Le vieux continent avec ses restes d’État-providence pas encore complètement en lambeaux va peut-être mieux s’en tirer sauf, si les ayatollahs du néo-libéralisme en profitent pour exploser définitivement la sécurité sociale, les assurances sociales, afin de les remplacer par une privatisation de toutes nos couvertures protectrices, comme c’était prévu et en cours de réalisation depuis quelques quinquennats, avec accélération du processus sous le règne de Manu l’Amiénois.


Chacun ne cotiserait plus que pour lui-même, en passant par les fonds de pension, que la crise va secouer au point que les vieillards survivants au Sras-Cov-2 se retrouveront ruinés en tout ou en partie.

Je me suis permis un aller et retour en voiture de quarante kilomètres pour aller me ravitailler chez mon producteur de légumes. Avec contrôle par la gendarmerie, à Martainville sur la RN Rouen Compiègne Reims. La diretissime pour le grand Est. Contrôle sans agressivité, par de jeunes gendarmes, polis, sans masque, sans gants, auxquels on présente son Ausweiss, avec question : « Où allez-vous ? » « Me ravitailler chez un producteur à St Denis le Thibout » « Parfait, vous pouvez y aller ».
Et au retour, au même rond-point, car en ce week-end de Pâques, ce sont les gendarmes qui tiennent les ronds-points, un autre, gentil aussi, auquel je déclare « Suis sur le le retour déjà contrôlé à l’aller ! » «  Alors allez-y ! » Sourire et grand geste pour rouler carrosse.
Ont reçu des ordres du préfet. Ils font leur boulot. Impression de pays occupé, surveillé, soupçonné. Mais pays sauvé ! Enfin, il paraîtrait que les services d’urgence n’explosent pas et que si les décès se poursuivent, le nombre de gens en réanimation diminue. Et il y en a de plus en plus, guéris. Soit !

Quant aux masques pour tout le monde, c’est le même coup que les armes de destruction massive de Saddam Hussein. On en parle beaucoup, mais ils ne sont pas encore disponibles en pharmacie, exclusivement réservés au personnel de santé. Et encore, chichement. Merveilleuse inefficacité du système ultra-libéral face aux fléaux qui peuvent s’abattre sur nous. Il n’y a qu’à regarder le peloton de tête des pays contaminés.

Du coup, Paris-Normandie, le journal local vient de nous donner un patron pour fabriquer nous-mêmes nos masques de protection approximative en tissu, si possible coton, pour pouvoir être lavé à 60°. On n’a pas de masques mais on a des idées.
La prochaine « fashion week » ou en français, la prochaine semaine de la mode, verra sûrement un défilé de modèles chics. Masque du soir en coton et organdi avec dentelle d’Alençon, masques de matinée en coton doublé filtre à particules pour faire le ménage, masque d’après-midi, coton vichy ou fleurs printanières, masque de travail en bureau avec porte-crayons, et trou de caoutchouc pour paille de couleur assortie, indispensable pour une pause machine à café, ou à midi et 18 h , apéritif en espace décontaminé…

Lu, dans le même quotidien, le récit d’une jeune maman, « prunée » pour avoir mis trop de temps à la recherche de couches pour son bébé prématuré. Du 1, pas facile à trouver. Elle en était au troisième magasin… « Vous n’avez qu’à le langer ! Les couches, ce n’est pas un produit de première nécessité ! » (sic) Invention de journaliste en mal de copie ? Réalité d’aujourd’hui ? Allez savoir…

Le gros problème des forces de l’ordre, on ne le dira jamais assez, c’est le niveau de recrutement. On y trouve de tout. Des bacheliers et parfois avec + 2, et des petites frappes pas assez couillues pour rester dans le milieu. En marge. Détenteurs de l’autorité étatique, il y en a qui chantent plus haut que leur luth, abusent et mettent leur imbécillité au service du gouvernement, quel qu’il soit, en prenant un plaisir sadique à martyriser leurs semblables. Ils oublient qu’ils sont payés avec leurs impôts et que leur rôle est d’aider les gens à vivre en harmonie. Encore faudrait-il qu’eux-mêmes soient bien dans leur tête.
Métier difficile, puisqu’ils sont au contact de ce qu’il y a de pire dans la vie : femmes battues, crimes de sang, accidents en tous genres, coups de folie, enfants martyrisés, drogués en manque, migrants errants sans espoir, trafiquants à large spectre, exploiteurs de prostitué(e)s, macs à la manque, gangs de quartier, fous de Dieu et j’en passe… Il y a de quoi péter les plombs. D’où une formation qui devrait être longue, solide, surveillée constamment. Ce qui coûte, et n’a guère lieu. Eux aussi manquent parfois de moyens pour l’ordinaire, l’extraordinaire, la gestion des colères légitimes des humbles étant doté d’armes létales, mais déclarées non meurtrières par le pouvoir macronard. Ben voyons ! L’exception française, une fois de plus.
Mais les bavures et les excès de pouvoir policier, ça suffit !
Le récit du fils qui vient chercher sa maman qui arrive du Sénégal et qui se fait engueuler par deux flics dans l’aérogare est typique de cette tendance à abuser du pouvoir qu’on leur attribue.
Quitte à me répéter, je me demande, et chaque jour des faits le confirment, si l’actuel gouvernement n’est pas dépassé par ses forces coercitives. Et ils essaient de concocter une système de surveillance des quidams en nous obligeant à nous balader avec un smartphone piégé nous renseignant sur la bonne santé des gens que nous croisons et, le plus extraordinaire, en nous garantissant l’anonymat et la non conservation des données… Comment mon smartphone immatriculé auprès d’un serveur à mon nom, peut, miraculeusement, demeuré anonyme ? Je suis confiné, mais pas encore complètement con fini. Et le plus beau, suite à la propagande médiatique, il y aurait 80 % de pétochards pour être volontaires à subir la bienveillance de Big Brother… Non ! Mais c’est le cauchemar éveillé !

Quand on place à la tête de l’Intérieur un type indigne de sa fonction, les troupes ne sont pas tenues. Les « affaires » Lallement en constituent le pinacle. L’énergumène n’est même pas encore démis de ses fonctions après avoir donné la preuve de son incapacité à dominer une situation dans le respect des lois de la République et des citoyens. A croire qu’ils en ont peur.

Il est le Hara Kiri de la Police parisienne : bête et méchant.
Pardon à Cavanna et au professeur Choron, feus mes amis par lecture interposée auxquels je dédie cette complainte de Rutebeuf, qui m’est de plus en plus d’actualité.

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’Amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Me convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est advenu

Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

Rutebeuf (1230-1285) Et la version chantée par Philippe Léotard, musique de Léo Ferré.

Et pendant ce temps-là, les courbes s’étalent dans certains pays avant de redescendre, tandis que d’autres montent inexorablement : les USA, toujours loin devant, ce qui doit satisfaire leur désir d’être partout les premiers, un début de stabilisation pour les pays européens, et ailleurs, ça va, ça vient… Mais tout cela ne nous donne toujours pas matière à faire péter le champagne.
Pas de petits enfants, demain, pour aller à la chasse aux œufs en chocolat. Les deux petiots du voisin en profiteront. On ne va tout de même pas leur dire que les vols de cloches sont annulées par Coco Rona.
Le printemps est là et bien là avant une semaine plus triste selon les prévisions. Vivons donc la résurrection annuelle de la nature en toute quiétude.

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