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retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 30 janvier 2015

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Deux remarques critiques sur le dernier article de Médiapart concernant le vol MH17

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Compte tenu de l'importance du sujet, je reprends ci-dessous le commentaire que je viens de publier sur cet article:

L'analyse présentée dans ce papier est grossièrement erronée sur un point crucial: le pré-rapport d'enquête que vous citez ne mentionne aucune demande de déroutement de la part des pilotes pour raison météo (et les cartes météo du jour de l'incident montrent que les orages se situaient nettement plus à l'ouest et non pas au -dessus de Donetsk).

J'avais d'ailleurs relevé dans ma rapide analyse de ce rapport l'absence de toute indication précise sur la situation opérationnelle dans la période précédant la chute de l'avion. (voir http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-delarche/090914/le-rapport-preliminaire-concernant-le-mh17)

L'interprétation que j'en fais est que le contrôle aérien ukrainien a sciemment dérouté l'avion vers la zone de combat à la demande de ses militaires afin que la chasse ukrainienne puisse l'utiliser comme "bouclier humain" pour mener ses attaques air-sol. Ceci expliquerait le secret absolument sans précédent imposé sur l'enquête et le refus des autorités ukrainiennes de rendre publics les enregistrements des communications entre contrôleurs sols civils et/ou militaires d'une part, et entre les contrôleurs et les pilotes du MH17 d'autre part, ainsi que les images des radars primaires qui permettraient de voir d'éventuels avions militaires volant avec leurs transpondeurs éteints. Le pré-rapport limite sa transcription des échanges aux deux ou trois minutes précédant l'arrêt des communications ce qui ne permet évidemment pas de comprendre ce qui a pu se passer en amont.

En ce qui concerne la dernière conclusion, il faut rappeler que chaque État signataire de la charte de l'OACI est responsable d'établir ou non des NFZ (No-Fly-Zone) au-dessus de son territoire. Imposer une NFZ dans un pays tiers sans l'accord des autorités de ce pays ne se fait qu'en situation de belligérance déclarée ou après un vote à l'ONU (par exemple les NFZ en Irak ou en Yougoslavie).

Si l'Ukraine, pour diverses raisons tant financières que militaires, n'a pas voulu interdire le survol de l'est du pays par les avions de ligne, c'est à chaque compagnie de prendre ses responsabilités (et cela permet de distinguer les compagnies sérieuses comme British Airways de celles qui le sont moins), comme je le rappelais dans ma toute première réaction à l'annonce de la catastrophe (voir: http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-delarche/180714/quelle-idee-de-survoler-lukraine-en-ce-moment).

À ces deux importantes réserves près, je partage globalement les trois conclusions de cette enquête concernant la co-responsabilité de tous les acteurs, même si l'éventualité d'une co-implication plus directe de la chasse ukrainienne dans la destruction de l'avion ne peut pas être complètement exclue tant que l'Etat ukrainien ne lèvera pas le secret scandaleux qui pèse sur l'ensemble du dossier d'enquête.

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