michel serotino

Ex-navigateur solitaire ,gardien de phare. Retour au port…

Sa biographie
D’un fruit “ tardif ” on dit en italien qu’il est “ serotino “ (dire sé ). Cela me convient. J’ai eu 80 ans en 2021. Je peux dire que je suis un intellectuel tardif. En effet depuis 50 ans j’ai rendu public très peu de tout ce que j’ai étudié et écrit.Et pourtant j’ai beaucoup étudié et écrit… J’ai1 travaillé 30 ans en usine comme ouvrier et j’ai pu ainsi suivre et étudier toutes les modifications survenues dans l’espace de la production. J’ai vécu 30 ans au coeur de la banlieue lyonnaise qui a symbolisé, au début des années 80 , ce qu’on a appelé “la question des banlieues”. Dans les deux cas – je dis souvent “les deux chantiers”- j’ai vu le mouvement de l’ancien et du nouveau, les ruptures et les continuités, le refus et l’acceptation. Je n’ai pas été spectateur mais acteur. Pas activiste. Je suis un intellectuel de formation qui a bifurqué définitivement après le mouvement de mai 68. Sur la page de garde d’un livre ( Nizan/ Les chiens de garde ) j’avais inscrit ceci: Juillet 66.Paris. J’étais venu passer l’agrégation... Cette lecture , à cette époque , inscrivit en moi l’esquisse d’un avenir personnel, inattendu et pas simple. Tout avait changé depuis la parution de ce livre en 1932. Il fallait chercher son propre chemin… J’ai étudié le marxisme en commençant à l’envers: d’abord les textes de Mao , puis Lénine, Rosa Luxembourg, Gramsci et ainsi jusqu’aux fondateurs, Marx et engels. Dès les années 70 il n’y avait plus grand chose de reconnaissable dans le paysage. Le PCF était en voie d’assèchement, le marxisme se réduisait peu à peu à un paragraphe et finalement ce fut la mise hors jeu , sous des formes multiples, de cette théorie fondamentale de la lutte de classe du prolétariat. Je n’avais ni le temps, ni l’envie de crier dans le désert. J’ai donc poursuivi ma navigation solitaire, attenfif aux tempêtes, aux bonaces, aux signaux des phares et scintillement constellations . Rentré au port j’avais de quoi dire et de quoi étudier. Ma découverte des immenses possibilités d’Internet avait été, au début, plutôt prudente puis de plus en plus enthousiaste. Les possibilités de donner et de recevoir se sont élargies de manière démesurées. On pouvait se libérer du filtre éditorial, être indifférent à “l’audience” académique ou pas, se détacher des modes intellectuelles éphémères . Les sources, les recoupements, les recensions abondaient quels que soient les sujets etc . Au port, sans bouger de chez soi, on pouvait- avec de la réflexion - se confronter à une masse de faits touchants tous les domaines du monde actuel et construire une connaissance rigoureuse pour tout intellectuel soucieux de comprendre le temps présent et d’y agir. J’avais occasionnellement jeté la sonde dans le blog de Médiapart (en ignorant systématiquement les commentaires). Il me sembla qu’il y avait là un lieu d’échange intéressant, pourvu qu’on définisse (pour soi-même et pour les autres) quel objectif on se fixe. Cela m’ a demandé un travail préparatoire aujourd’hui achevé pour l’essentiel. Il faut commencer.
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