En réponse à Vingtras, à la suite de son dernier billet "Mass médias, mass médiocres" (voir ICI), sommes-nous vraiment "condamnés" à regarder encore la télévision, ou seulement d'en posséder une ?
Vingtras a cependant raison de déplorer, hélas, que celle-ci n'est plus, la plupart du temps, que "société du Spectacle" (tous les animateurs ne parlent plus maintenant qu'en faisant leur "show") aux mains et aux commandes des grands groupes privés, alors qu'il y a encore quelques années, notre télévision publique nous offrait des émissions de grande qualité ; je pense notamment à "Apostrophe", "Au théâtre ce soir", "Des chiffres et des lettres", "5 colonnes à la une", "Les Shadoks", ...
Cependant, n'étant encore pas complètement d'accord avec Vingtras, Marc Lavoine serait-il de la "mass médiocre" ?... N'y a-t-il pas encore aujourd'hui des grands moments de télévision, quand il nous est donné d'entendre parler certaines personnes - et qu'elles appartiennent au "Showbizz" importerait-il ? -, d'être témoins en direct d'une grandeur d'âme, quand Marc Lavoine retient ses pleurs avec autant de retenue et de dignité ?
Et en écoutant parler cet homme, j'ai pensé à ces mots de Céline dans Voyage au bout de la nuit :
"C'est peut-être cela qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir."
Et cette émission, grand show, grand spectacle qu'est "On n'est pas couché", ne serait-elle donc, encore une fois, qu'une "machine à décerveler", ou ne représente-t-elle pas aussi quand même, au delà du spectacle, le grand intérêt d'aider le spectateur à prendre conscience, grâce au renvoi qui est fait par l'animateur, de ses propres sentiments et émotions qui peuvent, comme chez Marc Lavoine, avoir depuis toujours été retenus ?
"Que faut-il attendre de cette énième réforme de l'audiovisuel public ? ", interroge donc Vingtras. Mais au delà de cette question : que voudrions-nous ou que serions-nous donc en droit d'attendre, aujourd'hui, de la télévision ; que voudrions-nous qu'il soit réformé, pour les générations futures ?
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