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Billet de blog 3 septembre 2024

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De A comme Alice, à Z comme Zeniter...

... ou comment embrasser fougueusement tout l'alphabet, en plagiant une idée de l'Animation du club de vacances.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En temps normal, j'eusse usé de mon entregent auprès de Sabrina Kassa, pour que malgré le hors-sujet elle inclue (inclut?) le retardataire dans l'édition de l'Abécédaire. En insistant sans lourdeur, genre c'est bientôt mon anniversaire, j'aurais peut-être obtenu qu'elle truque (truquât?) à mon profit le tirage au sort. Et pourquoi donc? Hé bien voici, cher concitoyen et nonobstant concurrent...

Si j'étais un quelconque inspecteur de série TV pas trop quelconque, je dirais : - "MacGuffin, il me faut tout sur Alice Zeniter, et je veux le dossier sur mon bureau pas plus tard qu'hier". Original, n'est-ce pas? Mais je ne suis qu'un vague lecteur psychopathe manquant de la plus élémentaire autorité, et qui n'a même pas de bureau à lui. De fait, à part notre média à part, qui a sa place à part sur une part de disque dur de ma bécane (à part aussi, d'une certaine manière profondément agaçante), je dévore tout ce qui me tombe sous la prothèse dentaire debout sur mes pattes arrière. Avec la férocité sanguinaire du lapin blanc de "Sacré Graal", que ses études n'ont pas poursuivi très longtemps... Déjà trop loin devant, en sachant à peine parler, écrire et encore moins digresser.

Ce que je sais de cette femme bien plus qu'écrivaine, désignée à la sagacité compilatoire de MacGuffin, c'est un moteur de recherche qui me l'a dit. Plus romantique que Francis Lalanne et Carla Bruni en même temps, je trouve. Un an de moins que ma fille aînée... Alice. Six de plus que ma benjamine, qui me l'a prescrite impérativement... "Papa, tu DOIS lire ça". Kabyle par son père, costarmoricaine d'adoption, un minois sympathique (minois c'est pas désobligeant, au moins?) et à ma grande confusion, un de ces parcours artistiques (background est désobligeant) à rendre plus vert de jalousie que Hulk quand sa copine le trompe avec Goldorak. Je ne parle pas pour moi, je ne suis pas artiste.

Par contre, ne jamais avoir entendu parler d'elle avant dredi dernier, c'est carrément la honte. Pour unique excuse, j'avancerai timidement que dans les bibliothèques à petit budget d'investissement, les Z se trouvent sur les étagères au ras du sol. Vous avez beau être souple de hanches, de genoux et de nuque, si votre vue est plus taupe que top c'est en reptation avant, suivie d'un rétropédalage frénétique (et meeeerdeû, j'ai dû la rater! ...chuuuuut monsieur enfin!), sur le flanc pour bien voir les dos, que vous devez accéder à tout ce qui se situe après Zantrop. Hum... pas clair, tout ça (sauf ce nouveau placement de produit en deux jours, non rémunéré).

Bon, cette fois je n'ai pas eu à me déplier, ni m'épousseter avant d'attaquer la lecture, et j'en suis à la page 480 de "L'art de perdre". Ne comptez pas sur moi pour spoiler, ni pour s'poiler bêtement... c'est un blog sérieux, ici. Et le mot dévoiler est ad hoc, en plus d'offrir la même terminaison nerveuse. Leçon d'histoire, torrent d'émotions, et phénomène d'identification garantis. D'ailleurs, c'est grâce à Hamid que je peux publier plus tôt que prévu, choukran khouya! Parce que Hamid c'est moi, et qu'il n'y a pas à en dire beaucoup plus... même si M.A.L. ose venir prétendre sans vergogne que c'est lui ;)

Le véritable déraciné c'est le patriarche Ali, vivant comme une déchéance, un arrachement dans toute sa fibre, son sort de harki à partir de 1962. Son fils a le même âge que moi, la même aînesse protectrice de fratrie pléthorique, les mêmes conflits et conneries de jeunesse collégienne puis lycéenne (juste un chouïa de lycée, en ce qui me concerne) puis au turbin (glandeur et des cadences), la même descendance exclusivement féminine. Dont Naïma, belle rebelle qui semble d'abord se foutre éperdument du passé familial, mais en devient peu à peu le fil conducteur. Par désir de comprendre, et sans plus de concessions sur la terre de ses aïeux le cul entre deux chaises, que sur celle qui les a si mal reçus, si méprisés la bouche en cul de poule.

Livre de perte des illusions, à tous les étages générationnels, et pourtant lumineux par la dose d'amour authentique qu'il contient. Maternellement tendre, paternellement inexprimé (pudeur, quand tu nous tiens), réciproquement vache dans la multiplicité des caractères en présence, et englobant parfois les camarades qui devraient être de lutte, mais sont déchirés par leur perception différente (évolutive toutefois) de ce qu'est l'indépendance, à tous égards.

Or donc, et voyez comme tout se tient, la une du Club propose aux participants à l'édition sus-citée de gagner cinq bouquins, dont le dernier de mon tout nouvel amour, "Frapper l'épopée". Impossible de le voler comme à 16 ans dans les librairies briochines. Entre temps, et autres activités, j'ai été bibliothécaire parisien, et y ai gagné une déontologie. J'ai bien une carte de lecteur (psychopathe retraité), rouge sang alors que de mon temps elle fut bleue outremer, the times they are a-changin' bro...

Mais j'aimerais tellement recevoir un cadeau de Mediapart après-demain!

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