Si je mets “les femmes” en premier, “les hommes” en second, et si vous mettez “les hommes” en premier, “les femmes” en second, nos priorités divergeront. Il va me falloir trouver moyen de vous amener à voir l'ordre des choses selon mon point de vue. Il ne s'agira pas de vous amener à l'adopter mais, comme on disait dans les années 1970, de voir “d'où je parle”. Je parle de la position où “les femmes” est premier, “les hommes” second. Je ne sais trop ce que “les femmes” signifie, et pas plus “les hommes”, par contre je constate la séquence “les femmes” dans la langue, de même la séquence “les hommes”, et sais que certains, que beaucoup, ont une compréhension assez précise de ces séquences. Je vois l'ensemble sémantique que recouvre “les femmes” et de même pour “les hommes” et j'ai tendance à préférer l'ensemble “les femmes” que celui “les hommes”. Dans ma réalité, l'ensemble sémantique que recouvre “les femmes” pointe sur n'importe quoi, des êtres humains, des automobiles, des arbres, des ordinateurs portables, l'univers entier et le moindre de ses atomes, idem pour “les hommes”.
Partant du fait que la majorité de mes semblables, qu'on peut à-peu-près déterminer “les humains” (même si ça n'est pas aussi limitatif, loin de là, mais ici c'est cet ensemble de mes semblables dont je discute, ceux de mes semblables en état de me lire), attribue une valeur assez stable au segment linguistique “les femmes” et au segment “les hommes”, l'un concernant les êtres humains ayant des caractéristiques morphologiques ou sociales où domine l'ensemble sémantique associé, l'un les êtres humains ayant des caractéristiques morphologiques ou sociales où domine l'ensemble sémantique associé, bref, l'un et l'un concernant les êtres humains ayant des caractéristiques morphologiques ou sociales où domine l'ensemble associé, ça explique pourquoi j'ai des difficultés à voir exactement ce que ça désigne, apparemment ça désigne deux objets de la réalité très similaires et pour tout dire, indifférenciables.
Par le fait, je privilégie l'ensemble sémantique associé à “les femmes” en considérant que cet ensemble s'applique très bien à “les hommes”, de même l'ensemble sémantique associé à “les hommes” s'applique très bien à “les femmes”. Il me faut donc trouver un truc pour que qui me lit voie les choses comme je les vois. Non pour que l'on prenne mon point de vue parce que c'est impossible, une et une seule personne peut occuper mon point de vue, moi, mais pour qu'on puisse discuter de la question en réglant nos points de vue. D'où ce titre. Car si les mots n'ont pas d'ordre privilégié, du moins en ont-ils un conventionnel. Dans une phrase de la forme «le/la [...] est une/un [...] comme les autres», le premier [...] est un cas particulier du second [...]. La convention veut que “la femme” soit dans toute phrase assimilant “les femmes” et “les hommes” un cas particulier de “l'homme”, dès lors que je change la convention je crée une rupture qui change les habitudes de la majorité de mes semblables, et permet instantanément de mettre les lecteurs sur mon point de vue. Que mes lecteurs acceptent ou non mon point de vue importe peu, importe seulement qu'ils sachent quel est le mien et le cas échéant que le mien n'est pas le leur.
Et voilà. Cela dit, je pense réellement que l'homme est une femme comme les autres, que l'homme comme être humain de sexe masculin est un cas particulier de la femme comme être humain de sexe féminin, pour la raison très objective qu'on a de longue date et un très grand nombre de fois vu des femmes donner naissance à des hommes mais jamais l'inverse, sauf dans les romans et les contes, et les romans et les contes, et bien, ce n'est pas la réalité.
Texte repris de mon site personnel,
série «La femme est l'avenir de la femme»
On peut lire cette série dans le document PDF
Élucubrations & autres coquecigrues
(autres documents en divers formats sur cette page).
Pour les lecteurs hâtifs, je souligne: «La femme est l'avenir de la femme»...