(En ouverture à «Je hais les salauds et je crains les cons»
– ou en fermeture, si ça diffère...)
Qui me lit sinon régulièrement du moins assez souvent, disons, au moins un billet par semaine en moyenne, sait que j'use des termes “con” et “salaud” en précisant le plus souvent que ça désigne des modèles de comportement, des “fonctions” et non des “états” ou “natures”. On peut dire que “dans la nature” 'il n'y a ni cons ni salauds, ou du moins ne le sont-ils pas longtemps, les premiers sont impotents, des proies faciles donc rapidement éliminées, les seconds sont incommodants car tout leur est proie et qu'arrive toujours pour eux le moment où ils font l'erreur de s'attaquer à une proie qui n'est pas à leur portée, spécialement quand cette proie est elle-même un prédateur.
Dans les sociétés humaines on fait son possible pour réduire le nombre de cons et de salauds “naturels” comme “fonctionnels”. Des premiers elle fait des “contrôlés”, des seconds des “contrôleurs”. Pour que ça fonctionne le processus de contrôle doit être centralisé, ce qui rend les uns et les autres dépendants du “centre de contrôle”. Conclusion: les contrôleurs sont aussi des cons trollés, mais ils ne le savent pas. Ou s'ils le savent, ils ne savent pas comment ils le sont. En général ils croient le savoir mais comme je dis aussi, “croire savoir” est un oxymore, soit on croit, soit on sait, si on croit savoir alors on ne sait pas, ce qui est le but du centre de contrôle: maintenir les contrôlés, y compris les contrôleurs, dans l'ignorance du mécanisme permettant d'exercer ce contrôle.
Ce billet pour alerter les contrôleurs: méfiez-vous des contrôlés, le contrôle que vous croyez exercer sur eux n'est qu'une apparence de contrôle.
Bien sûr, le savoir ne change rien à la situation, chers “contrôleurs”, ce n'est pas parce que, même si vous savez interpréter un discours (ce qui n'a rien de certain), et savez désormais, si vous l'ignoriez, que votre “contrôle des contrôlés” est illusoire, que vous y pouvez quelque chose, quand on est dans la croyance, difficile de sortir de cette ornière, difficile pour un contrôlé, se supposerait-il contrôleur, de ne plus être contrôlé, car cela ne dépend pas de lui de l'être ni de ne pas ou plus l'être.
C'est triste à dire mais le savoir sans le savoir-faire est d'une cruelle inutilité...