Raison pourquoi les prophètes sont presque toujours confirmés par les faits alors que les devins ne le sont que rarement. Et raison pourquoi on croit plus facilement les devins que les prophètes: dire le certain revient à dire que le futur a toutes chances de ressembler fort au passé et au présent, ce que souvent on ne peut croire, alors que dire l'incertain revient à dire que l'avenir ne ressemblera ni au présent ni au passé, ce que souvent on croit. Un exemple de prophétie que je cite souvent explique la chose:
«Comme quelques-uns parlaient des belles pierres et des offrandes qui faisaient l’ornement du temple, Jésus dit: Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
Ils lui demandèrent: Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que ces choses vont arriver? Jésus répondit: Prenez garde que vous ne soyez séduits. Car plusieurs viendront en mon nom, disant: C’est moi, et le temps approche. Ne les suivez pas. Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne soyez pas effrayés, car il faut que ces choses arrivent premièrement. Mais ce ne sera pas encore la fin.
Alors il leur dit: Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel.
Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et l’on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous arrivera pour que vous serviez de témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit de ne pas préméditer votre défense; car je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ou contredire.
Vous serez livrés même par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis, et ils feront mourir plusieurs d’entre vous. Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom. Mais il ne se perdra pas un cheveu de votre tête; par votre persévérance vous sauverez vos âmes.
Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n’entrent pas dans la ville. Car ce seront des jours de vengeance, pour l’accomplissement de tout ce qui est écrit. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.
Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche» (Luc, 21, 5-19, traduction Segond 1910).
Je cite le début pour donner du contexte, ces “quelques-uns” mentionnés sont les disciples du nommé Jésus, la partie prophétique commençant à «Prenez garde que vous ne soyez séduits». Ce qui suit tire les leçons du passé pour dire le futur, car le moment de l'énonciation est un moment de changement, un moment où l'on se prépare à passer du “monde ancien” vers un “monde nouveau”, et chaque fois que le cas se présente on entend parler de guerres et de soulèvements, on voit les rues investies par les armées, on voit se lever les jours de vengeance, et oui, en ces périodes cette parole,
«Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là!»,
Se révèle toujours vraie. Que nous dit cette prophétie? Que le moment de la “peur de l'inconnu” généralisée est la prémisse de la peur du connu et même du proche, la peur du frère envers le frère, du parent envers l'enfant, de l'ami envers l'ami, et avec la peur vient la colère puis la haine. Elle nous dit aussi que ce moment n'est qu'une étape avant la fin, car cette fin est la dernière phrase du passage:
«Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche».
Contextuellement, ce sont les tenants du “monde d'hier” qui sont la cause de ce qu'on “entend premièrement”, qui répandent des bruits de “fin du monde” car il s'agit bien de la fin d'un monde, celui d'hier. Leur logique est: luttons aujourd'hui contre “la fin du monde” pour que demain advienne un “monde meilleur” qui sera le monde d'hier “en mieux”. Quelque chose comme “le monde d'aujourd'hui” en plus grand, gros, rapide, en “mieux” sous l'aspect quantitatif. Aujourd'hui le pire pour demain le meilleur.
Ce billet m'est venu à l'esprit en constatant l'évolution du discours de nos gouvernants et de leurs relais médiatiques à propos de “la crise pandémique”. Il y a quelques mois, en juillet-août 2021 et jusqu'au début d'octobre ils nous expliquaient qu'on allait sortir sous peu de “la crise” et que très vite il y aurait un “retour à la normale”, c'est-à-dire à la situation d'avant décembre 2019. Toute personne raisonnable pouvait dès juillet 2021 anticiper sur l'évolution prévisible de la situation entre la mi-octobre 2021 et la mi-janvier 2022 – en fait on le pouvait dès septembre-octobre 2020 pour son évolution en 2021 et 2022 mais je me limiterai ici aux prophéties à très court terme. Entre autres choses, on pouvait dès août à coup sûr prévoir l'apparition de variants du SARS-COV-2 n'ayant pas une bonne réponse aux vaccins actuels, parce que c'était déjà advenu et que tous les coronavirus ont une tendance certaine à produire beaucoup de variants. Pour me citer:
«Emmanuel Macron est un gentil. Il veut le bien de tous, partout. Problème, il veut leur bien même contre leur gré. Raison pourquoi le gentil Macron ne cesse de proclamer la guerre, qui n'est pas une gentille activité [...]. Guerre contre le SARS-COV-2: désolé de le dire mais je ne suppose aucunement qu'on puisse assister à la fin de la pandémie incessamment sous peu, on voit d'ailleurs apparaître de nouveaux variants encore moins sensibles que celui étiqueté “delta” aux mesures de “lutte contre le COVID-19”, spécialement aux vaccins».
Écrit le 2 septembre 2021, donc à partir d'informations disponibles dès août. “Emmanuel Macron” ne désigne pas proprement la personne de ce nom qui occupe actuellement la fonction de président de la République française mais le groupe qu'elle représente, qu'on peut nommer, et bien, qu'on peut nommer de n'importe quel nom car ce groupe est légions, donc peu importe le nom de la légion actuellement en pointe. En cette toute fin de décembre 2021, n'importe quel autre groupe possiblement “au gouvernement” aurait pris des décisions similaires car tous ont un même projet, être “dans le mouvement”, celui initié il y a sept à huit décennies et achevé il y a une à deux décennies, et pour préserver ce mouvement il n'y a pas beaucoup de solutions, en fait il n'y en a qu'une, la peur. Qui est toujours une mauvaise conseillère.
Je ne vais pas m'ennuyer à rechercher mes “prophéties” concernant la “crise pandémique”, il y en a plusieurs entre avril et octobre 2021, qui ne sont que quelques prophéties parmi bien d'autres de bien des personnes raisonnables, qui ont donc tendance à supposer que demain ressemblera beaucoup à hier et aujourd'hui parce que ce qui fut vrai hier et qui l'est aujourd'hui a de fortes chances de rester vrai demain. Ça nous distingue des “apocalyptiques”, tant ceux “optimistes“ que “pessimistes”, ceux “millénaristes” que “eschatologiques”, nous ne supposons ni le meilleur ni le pire mais qu'à situations similaires conséquences et comportements similaires.
Il faut tenir compte de la situation actuelle dans toute sa complexité. Considérant que pour ce qui concerne le “virus de la pandémie” il appartient à une famille extrêmement résiliente et opportuniste, prédire que sous peu on aurait affaire à des variants rendant inopérantes les précautions antérieures ressortait de l'évidence; considérant que durant les cinq à six lustres précédents la tendance était au basculement vers plus de limitations des libertés publiques et privées; considérant que cette propagande “guerre contre le virus” ne peut être arrêtée sans décrédibiliser nos gouvernants; on peut en conclure que l'inévitable apparition de variants très virulents au moment de forte progression du virus va obliger nos supposés gouvernants à rétablir les mesures de confinement et à décider d'une obligation vaccinale qui en un premier temps ne serait pas énoncée comme telle.
Les prophètes ne sont pas crédibles car ils ne s'intéressent pas aux croyances mais à la réalité, ce qui est bien trop trivial.