Donc voilà, ce mercredi matin, le camp du Cheval noir à Pantin a été évacué, après 104 jours d'attente de mise à l'abri.
Ils étaient plus de 300 hier soir., principalement des Afghans Ainsi qu'un groupe de réfugiés originaires d'Afrique de l'est, qui sont venus, avec des enfants parfois, et avec l'espoir d'être logés aussi.
Avec les collectifs citoyens Pantin Solidaire & Solidarité migrants Wilson, on est arrivés avant les flics : distribution de thé, distrib de conseils, traduction des papiers à présenter, on se rassure, on se dit au revoir et à bientôt.
Toutes ces images de tentes enchevêtrées sont désormais tristement familières. Et sur les visages, des expression familières aussi : soulagement, inquiétude, stress, fatigue (les réfugiés avaient peu dormi).

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Parmi les réfugiés, certains avaient témoigné ici. Notamment une famille marocaine. (Mais cette famille a choisi de quitter le camp avant le matin. L'autre famille citée avait été relogée quelques jours plus tôt).
Un des chefs de police, tempérament canin, aboyait sur les réfugiés stressés, et les fouilles au corps par des gros ours blancs avaient quelque chose d'inquiétant. Ambiance Covid à Pékin. Il a fallu apporter de l'eau à un groupe de réfugiés parqués derrière un grillage, notamment des enfants debout sous le soleil. Il a fallu rassurer les jeunes de plus en plus inquiets, et on a pu compter sur la présence experte de Utopia 56 et de ses militants.

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Les réfugiés ont été embarqués en bus par la police, pour des "mises à l'abri" qui leur permettront de suivre leurs demandes d'asile. Ils ont été orientés selon leur situation : une grande partie dans des cars, direction la région parisienne, d'autres vers des destinations arbitraires — Nancy, Caen, Limoges etc. Tout à y refaire.

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D'après le maire de Pantin, "Ça s’est plutôt bien passé". Notez, il était absent, mais puisqu'on lui a dit... La Ville de Pantin se vante même d'avoir offert 3 WC de chantiers, une douche et quelques repas... au point d'en faire un article dans le journal local.
Mais quand il y a 400.000 logements vides rien qu'en Île-De-France (entreprises, administrations), de quoi peut-on se vanter ? La mairie n'a ni réquisitionné de locaux, ni garanti les droits et la protection d'êtres humains, et elle a laissé les habitants faire ce que la collectivité aurait du faire.
Voilà. L’État et les territoires se défaussent les uns sur les autres, justifiant leur attentisme. C'est ainsi que les droits fondamentaux des réfugiés sont totalement bafoués.
Faites un petit effort : imaginez que ces réfugiés sont vos enfants... voilà. Et maintenant on fait quoi ?
ACCUEIL & RÉQUISITION !!!