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Billet de blog 22 février 2025

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Organiser la résistance contre la destruction de l’Université publique

Alors qu’aux Etats-Unis les libertariens et les techno-fascistes passent l’université et la recherche à la tronçonneuse, un travail de sape très semblable est en cours en France, à bas bruit pour le moment, mais de manière systématique et avec une redoutable efficacité. Comment résister à cette nouvelle guerre contre la science et le partage du savoir ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je relaie depuis des mois les alertes et les analyses des collectifs Rogue-ESR et ALIA sur les destructions en cours et les atteintes massives à la liberté académique. Celles et ceux qui ont fait l’effort de lire ces textes ont perçu la systématicité des attaques. Ce billet cherche à produire une synthèse accessible au plus grand nombre et à ouvrir des pistes de réflexion pour résister à un plan méthodique de destruction de l’Université publique. 

     « Il y a quelques années, en Angleterre, un brillant et fringant jeune ministre de l’Éducation était venu visiter une grande et ancienne université ; il prononça un discours adressé à l’ensemble du corps professoral, pour leur exposer de nouvelles mesures gouvernementales en matière d’éducation, et commença par ces mots : « Messieurs, comme vous êtes tous ici des employés de l’université… », mais un universitaire l’interrompit aussitôt : « Excusez-moi, Monsieur le Ministre, nous ne sommes pas les employés de l’université, nous sommes l’université. » On ne saurait mieux dire. Les seuls employés de l’université sont les administrateurs professionnels, et ceux-ci ne « dirigent » pas les universitaires – ils sont à leur service. »

    Simon Leys, Une idée de l'Université

La supercherie macronienne du « en même temps » a fait son temps. L’alliance entre le libéralisme autoritaire et l’extrême droite se confirme un peu plus chaque jour, avant l’ouverture de toutes les portes aux libertariens et la prise de pouvoir effective du Rassemblement National. Même si ce qui se passe en France n’a pas encore la gravité des destructions en cours aux États-Unis, la sidération et la quasi-unanimité à condamner les excès du trumpisme crée un effet de masque sur la violence des politiques conduites dans notre propre pays. C’est dans ce contexte qui favorise les effets de cécité et les confusionnismes en tous genres que les restes du macronisme, au sein des technostructures et de l’appareil d’état, œuvrent à détruire méthodiquement la recherche et l’université françaises. Je traite successivement des attaques en cours, de la stratégie poursuivie, de la responsabilité des universitaires et des formes de résistance envisageables.Vient d'être lancée l'initiative d'une déclinaison française de la journée "Stand up for science" le vendredi 7 mars : https://standupforscience.fr/

Coup de rabot, dégraissage et tronçonnage

Trois domaines sont attaqués de front. Le financement des universités, les laboratoires de recherche et les formations supérieures. Autrement dit les piliers du service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR).

Tout d’abord le financement de la recherche et de l’enseignement supérieur publics subit un coup de rabot à hauteur de 1,2 milliard d’euros dans le budget 2025, alors même que 80% des universités étaient en déficit fin 2024. Des cessations de paiement s’annoncent pour 2025. L’Université française sera en faillite dans moins d’un an. Elle comptera alors plus de contractuels que de titulaires, elle réduira considérablement ses capacités d’accueil, fermera des formations et des laboratoires et augmentera les droits d’inscription pour tous les étudiant·es, sur le modèle de ce qui est déjà infligé aux étudiant·es extracommunautaires.

Ce sont ensuite les laboratoires de recherche qui sont promis à un puissant dégraissage sous la conduite d’Antoine Petit, président du CNRS, qui entend labelliser 25% des laboratoire existants (dits KeyLabs) au détriment de tous les autres. Une motion de défiance signée par 11 000 personnels de la recherche a contraint ledit président à décider d’un moratoire de quelques mois. Une connaissance minimale des manœuvres et des stratégies dilatoires de la bureaucratie nous donne l’assurance que le projet sera bien exécuté. Et ce ne sont pas seulement les laboratoires des organismes de recherche qui sont visés – le CNRS est promis à une transformation en simple agence de moyens -, mais aussi et surtout la recherche universitaire à travers les très nombreuses Unités mixtes de recherche (UMR).

Le troisième acte de cette destruction méthodique de l’ESR sera le plus dramatique et le plus visible, en raison des conséquences massives et directes sur les étudiant·es. Si le dégraissage des maquettes des diplômes est une pratique courante depuis une dizaine d’années (diminution du nombre d’heures de cours annuel par diplôme et création de milliers de DU payants dont les maquettes sont anémiques), il s’agit désormais de passer toute l’offre de formation des universités à la tronçonneuse. C’est ce à quoi s’emploie le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) qui programme la fermeture de centaines de formations de licence, de diplômes professionnels et de masters. Cet organisme est « l’autorité publique indépendante chargée d’évaluer l’ensemble des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche ». En ce moment même les universitaires découvrent avec stupéfaction les rapports d’évaluation de la vague E – ils concernent les universités d’Île-de-France hors Paris, des Hauts-de-France, de Mayotte et de La Réunion -, rapports qui procèdent à un tel laminage des diplômes que l’on peut se demander si le Haut comité n’agit pas sur commande.

À titre d’exemple le SNESUP-FSU rapporte que pour l’une des universités concernées, 40% de ses diplômes sont jugés défavorablement. Rappelons qu’une évaluation « défavorable » peut conduire à une fermeture. Ainsi, la même organisation syndicale estime que « si le ministère et les universités suivaient ces avis du HCERES, la quasi-totalité des diplômes nationaux de philosophie délivrés par les universités situées sur le Nord de la France disparaîtrait en septembre 2026 ! ».

Stratégie du choc et sidération

            « Comment on peut se prétendre scientifique et raconter un tas de connerie comme ça ? Tu la connais la loi, tu l’as vue ? »

            Antoine Petit, président du CNRS, à l’un de ses collègues en 2020, à propos de la Loi de Programmation de la Recherche (LPPR)

Commençons par dire que ce qui sera vécu comme des conséquences dramatiques par les un·es – très très nombreux/ses - constitue des objectifs à atteindre pour les autres, quelques-un·es, à savoir les membres du gouvernement et de la technocratie des ministères et des organismes publics. Cette triple attaque ne doit rien au hasard. Elle s’inscrit en effet dans l’Acte II de la pseudo-autonomie des universités (loi LRU de 2007) qui vise à défonctionnariser leur masse salariale par l’emploi contractuel et précaire,  à casser le statut de fonctionnaire, à moduler les services des enseignants-chercheurs à la hausse, à augmenter massivement les droits d’inscription des étudiant·es pour favoriser l’enseignement privé et à soumettre les formations à des critères d’employabilité définis par le grand patronat.

La stratégie du néo-libéralisme autoritaire est bien connue : apparent désordre des décisions mais convergence et cohérence des attaques, multiplicité des fronts ouverts pour désorganiser la riposte, reculs tactiques et pseudo-négociations pour endormir les syndicats. Mais une étape est franchie avec cette triple attaque, si l’on veut bien considérer qu’elle est conduite en une période où les atteintes à la liberté académique n’ont jamais été aussi nombreuses (voir par exemple les sites d’ALIA, d'Academia et de l’OALA) et où l’idéologie d’extrême droite est largement installée dans les cabinets ministériels et l’appareil d’État. Nous n’avons pas encore atteint la violence pure et la systématicité des libertariens (lire ICI la très bonne analyse de Rogue ESR), mais nous n’en sommes plus très loin. Antoine Petit ne s’affiche certes pas avec une tronçonneuse offerte par Milei, mais il manipule un outil semblable avec efficacité. Disons que sa tronçonneuse est électrique.

Ainsi, la forme même de l’annonce du président du CNRS qui déclare autoritairement et froidement, en dehors de toute consultation des instances de l’organisme qu’il préside, que seuls 25% des laboratoires bénéficieront d’un soutien financier pérenne et que, par conséquent, 75% devront disparaître, relève bien de la stratégie du choc, qui n’a rien à envier aux annonces d’un Elon Musk. Ainsi encore, voir un organisme d’État - réputé indépendant – sabrer 50% des formations en Sciences humaines et sociales, produit une sidération aussi grande que les coupes du DogeFather. Le Hcéres ne vise-t-il pas la disparition de centaines de formations, tout comme la réforme des KeyLabs vise la disparition de 75% les laboratoires ?  

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Elon Musk le 20 février 2025 à la CPAC avec la tronçonneuse de Milei © Elon Musk

Notons au passage que sont visées en priorité des recherches et des formations en SHS (sociologie, philosophie, science politique …) et en Lettres, Arts et Langues. À savoir les disciplines du sens. Des disciplines peut-être plus ouvertes que d’autres à une pensée libre et critique. Il est aussi remarquable que les universités les plus massivement sanctionnées par le Hcéres sont celles de la couronne parisienne (Universités de Créteil, Nanterre et Paris 8) qui accueillent un nombre important d’étudiant·es défavorisé·es et étrangè·res et qui offrent de nombreuses formations dans les disciplines du sens.

On savait que « Bienvenue en France » était un organe bureaucratique produisant des effets racistes. Nous savons maintenant que le Hcéres peux devenir un outil redoutable de ségrégation sociale. Ses évaluations à la tronçonneuse permettront de « déporter » massivement les étudiant·es – qui en ont le moyens - vers des formations privées, d’affaiblir les savoirs critiques – les études de genre, intersectionnelles et décoloniales sont dans le viseur des fossoyeurs des sciences sociales et des théories critiques -, de faire des économies substantielles et, in fine, de « se débarrasser » d’un nombre significatif d’étudiants étrangers. Le rêve de Retailleau, qui est le programme du RN, appliqué par le gouvernement Macron-Bayrou.

La responsabilité des universitaires

               « Il y a pourtant … des moments où, au détour d’un mot, d’une phrase que l’on lit, le passé apparaît présent. »

                Johann Chapoutot, Libres d’obéir, Le management du nazisme à aujourd’hui, Gallimard, 2020, p.13

Il existe une différence fondamentale entre les attaques de la science aux États-Unis (voir ICI une tribune d'Alia intitulée "De la démocratie en Amérique") et celles qui sont actuellement portées contre l’Université et la Recherche en France. Cette différence constitue une circonstance particulièrement aggravante pour ce qui se passe dans notre pays. Elle est la suivante : nombreuses sont les décisions néfastes et les évaluations funestes qui sont prises par des pairs, des collègues, des chercheurs et des universitaires. Ni, Trump, ni Musk, ni les jeunes techno-fascistes de la Silicon-Valley n’appartiennent directement au monde de la recherche. Chez nous, les attaques viennent aussi de l’intérieur. Il faut avoir le courage de le dire.

Antoine Petit, des présidents d’université – « France Universités » ressemble à un paquebot en feu qui aurait oublié de déclencher l’alarme incendie -, des experts du Hcéres ont une responsabilité insigne, consciente ou insciente, dans le processus de destruction de l’ESR public. Ce sont bien des pairs qui mettent en œuvre des décisions destructrices. Certains les conçoivent aussi. Je relève que les trois missions officielles du Haut comité sont « l’accompagnement, le conseil et le soutien » aux universitaires. Au lieu d’accompagner, il se sépare de la communauté ; au lieu de conseiller, il humilie et dénigre les collègues qui ont créé, modifié et adapté des maquettes à coups de centaines d’heures de travail ; au lieu de soutenir, il enfonce. Coralie Chevallier, nouvelle présidente du Hcéres, doit être consciente de ce qui se passe sous son autorité. Bien des collègues se sont eux-mêmes exclus de l’Idée d’Université en devenant des managers de la science, ou bien ceux que Simon Leys nommait les « administrateurs professionnels ». Il faut les aider à sortir de l’enfer bureaucratique pour retourner à ce dont ils n’auraient jamais dû s’éloigner : la recherche et l’enseignement. Je l’écris sans ironie.

Il y a enfin ceci. Chacune et chacun d’entre nous, qui mettons en œuvre et appliquons des mesures et des réformes que nous savons néfastes pour les étudiant·es, l’Université et la société, qui sont parfois contraires à nos missions de service public, chacune et chacun d’entre nous doit être conscient·e de ce qu’il ou elle fait en le faisant. Ce que nous faisons est aussi une souffrance pour nous-mêmes. Jamais la servitude volontaire n’a été aussi grande dans l’Université.

Cette servitude est en partie la conséquence de ce que l’on nomme le New Public Management. C’est là l’instrument le plus redoutable de l’imposition des réformes dans l’ESR et de la destruction de tous les Services publics. C’est l’instrument par lequel - pour reprendre la formule de Johann Chapoutot - « l’administration publique a été arraisonnée aux principes de l’économie privée ». Il est aujourd’hui vital d’en rappeler et d’en connaître la généalogie. Vital de reconnaître l’aliénation qui résulte du dogme de la flexibilité et de l’adaptation permanente, de la rhétorique de la performance et de l’excellence vide de tout sens, du « travail par mission » qui allie pratiques autoritaires et autonomie, - l’aliénation enfin, terrible et inaperçue, qui résulte du piège de l’apparente liberté qui devient une responsabilité.

A-t-on déjà remarqué que la loi dite LRU (« Loi relative aux libertés et responsabilités des universités ») que l’on nomme aussi Loi d’autonomie des universités, contient dans ses différentes appellations les concepts centraux du New Public Management ? La liberté, l’autonomie et la responsabilité. Nous savons que la seule liberté que la loi nous offre est la liberté d’obéir et de nous adapter, que la seule autonomie est la gestion de la pénurie et que la principale responsabilité est de prendre sur soi la charge d’accabler autrui. L’aliénation est ainsi inscrite dans les concepts-mêmes de la loi. L’Acte II de la LRU les gravera dans le marbre. Et ce marbre sera le caveau de l’université. Si nous n’arrêtons pas la destruction en cours.

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Monument à la LPPR Université de Strasbourg © Pascal Maillard

Organiser la résistance pour inventer un nouvel espoir

              « La vraie critique est celle qui arrache les croyances dernières et qui détruit les évidences les plus profondes et les plus   insurmontable, au point qu’il faut se détruire d’abord et renaître avec un esprit nouveau pour pouvoir la comprendre. Et cela au nom d’une évidence ce qui n’est pas encore, mais qui se fait »            

               Georges Politzer

Le premier acte de résistance des universitaires consiste à informer, comprendre et transmettre. C’est ce à quoi ils sont formés et ce à quoi ils forment. Des citoyennes et des citoyens éclairé·es et émancipé·es. À cette fin, ils jouissent d’un droit infiniment précieux -qu’ils ignorent parfois -, un droit à valeur constitutionnelle, exposé dans l’article L. 952-2 du code de l’éducation : " Les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d’objectivité ". Par conséquent, tout en respectant l’objectivité et les règles de l’intégrité scientifique, enseignants-chercheurs, enseignants et chercheurs sont parfaitement autorisés par le législateur à transmettre, commenter et analyser des informations relatives au fonctionnement de l’université, aux réformes en cours ainsi qu’à leurs conséquences. Ce droit est au fondement du principe de la liberté académique. C’est ce droit qui est de plus en plus ignoré et bafoué par celles et ceux qui entendent bâillonner les esprits libres et la pensée critique. Ce droit d’informer les étudiant·es ne devient-il pas un devoir quand les enjeux concernent toute la société et qu’il y va du bien commun et de la démocratie ?

Le deuxième acte de résistance consiste justement dans un geste de pensée critique. Un geste radical de pensée critique par lequel on se saisit des concepts et des pratiques qui dénaturent et aliènent l’Université. Et en premier lieu la liberté trompeuse, la fausse autonomie et la responsabilité infantilisante. Ainsi, contre la « liberté » d’obéir que veulent nous imposer la loi et le nouveau management, il convient de réinstituer, dans toute sa force et dans toutes ses dimensions, la liberté académique qui est le pilier de l’Université depuis sa fondation. On peut lire à ce sujet la charte d’ALIA qui est proposée à l’adoption par tous les établissements. À « l’autonomie » factice des universités et des universitaires que la loi LRU a inventée pour délester l’Etat de la charge financière et de la gestion de la masse salariale des établissements, il convient d’opposer le principe d’indépendance de l’université, indépendance par rapport à tout pouvoir politique, économique et religieux, indépendance garantie par de Code de l’éducation. Enfin, contre une « responsabilité » qui ne repose que sur l’autorité ou la culpabilité, il est urgent de promouvoir une véritable responsabilité éthique des universitaires qui repose bien sûr sur l’intégrité scientifique, mais qui consiste aussi dans une responsabilité envers les étudiant·es, envers l’idée même d’Université, et envers toute la société.

Le troisième acte de résistance consiste bien entendu dans l’organisation collective de la riposte. Elle doit être forte et massive, proportionnée à l’ampleur de l’attaque. Elle devra tirer les enseignements des mobilisations de 2009 et 2020 et éviter l’écueil des corporatismes et de la fragmentation de la communauté. À cette fin, la plus grande solidarité entre tous les membres de la communauté de recherche et d’enseignement est requise. Entre titulaires et précaires, entre enseignants et personnels administratifs et techniques, entre étudiant·es et personnels de toutes catégories. Alors que la maison brûle, il serait indécent que les organisations syndicales, les collectifs, les sociétés savantes et les directions de laboratoire ne trouvent pas des moyens pour coordonner efficacement leurs initiatives.

Pour l’instant la réaction de l’instersyndicale a comme défaut de ne programmer que des actions « sauts de puce » les trois jeudis à venir et peine à articuler une analyse systémique du projet de destruction en cours. Si beaucoup dépendra des mobilisations dans les bases des établissements, en particulier les universités touchées par les évaluations-sanction du Hcéres, il incombe aux syndicats de sortir de leur attentisme et de prendre l’initiative d’une action forte, qui agrège les indignations, les souffrances et toutes les colères. On peut songer à une Assemblée générale nationale, qui devrait se tenir dans les semaines qui viennent. Plus avant, il nous faut aussi nous projeter dans l’avenir et inventer un nouvel espoir en préparant des Assises du supérieur et de la recherche comme le propose depuis longtemps le collectif Rogue ESR.

Une dernière question : les universitaires resteront-ils dans les abris précaires et de plus en plus vétustes de leurs laboratoires, ou bien auront-ils le courage de se mettre debout et de s’exposer, comme les étudiantes et les étudiants le font souvent avec opiniâtreté ? Répétons inlassablement la phrase inoubliable de Jean-Pierre Vernant, qui nous enseigne l’éthique de la résistance : « Le vrai courage, c’est au-dedans de soi, de ne pas céder, ne pas plier, ne pas renoncer. Être le grain de sable que les plus lourds engins écrasant tout sur leur passage ne réussissent pas à briser. »

Pascal Maillard

IMPORTANT ! Mise à jour du 23 février à 10h : Vient d'être lancée l'initiative d'une déclinaison française de la journée "Stand up for science" le vendredi 7 mars : https://standupforscience.fr/

Mise à jour du 25 février : Rogue ESR, dans un billet à lire ICI, appelle à la tenue d'une Coordination nationale le 15 mars : 

Extrait : "Des mobilisations et des assemblées générales se préparent dans de nombreux établissements, le 6 mars en particulier. L’enjeu est aujourd’hui d’unifier les mobilisations contre les Keylabs, le Hcéres, l’austérité budgétaire et la LRU2.0 mais aussi de rouvrir l’horizon. L’ensemble de la communauté académique (syndicats, sociétés savantes, collectifs, etc) doit réagir pour mettre un terme au programme de destruction en cours. À cette fin, Rogue appelle aux mobilisations des 6, 7 et 8 mars, puis à une Coordination nationale le 15 mars pour poser les fondements de la contre-offensive qui s’impose."

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