Est-ce le rôle d'un syndicat de se faire la boîte aux lettres du patron ?
Les mêmes éléments de langage de Bruno Retailleau sont repris sur les différentes antennes par différents représentants de plusieurs syndicats de police, disqualifiant d'avance un mouvement populaire. La stratégie Netanyahou appliquée aux revendications de justice sociale et fiscale.
France info : le journal de 9 heures 30 du 5 septembre, interview de Bruno Bartocetti par Ersin Leibowitch (à partir de 6'50" à retrouver sur https://www.radiofrance.fr/franceinfo/grille-programmes) : " Un mouvement très agressif dès le départ ", " des menaces réelles ", " un mouvement d'ultra gauche ", " la volonté est de faire son jour férié (?) ", " créer le débordement ", " violences urbaines préparées mais pas des manifestations ", " groupes qui n'ont qu'une seule volonté, celle de casser ", ...
Ce n’est pas du tout ce que révèle une étude récemment publiée et commentée par Le Monde, L'Humanité et France culture, notamment (cf. Prolonger). Bien au contraire. D’où vient donc alors ce concert de dénonciations contraires à l’information ?
Les propos de Bruno Bartocetti sont identiques à d’autres leaders syndicaux sur d’autres antennes :
Etc.
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Prolonger :
" Bloquons tout " : aux sources du " 10 septembre "
Qui alimente et porte ce mot d’ordre "Bloquons tout le 10 septembre" ? Ce podcast comporte des propos de syndicalistes en lutte, de retraités pauvres déterminés ainsi qu'une sociologie d'un mouvement juxtaposé à un calendrier politique accidenté.
Tribune Paul Rocher
L’économiste Paul Rocher, par ailleurs spécialiste des violences policières, explique dans une tribune au « Monde », que les policiers subissent un syndrome de « citadelle assiégée » par rapport à l’ensemble de la population, mais cela n’excuse pas du tout le recours de la police à la brutalité.
Escalade répressive, aspirations démocratiques - Des violences policières aux violences judiciaires
Débordé par un mouvement social inédit, le gouvernement français s’est lancé dans une surenchère législative, au risque d’entraver la liberté de manifester. Entretenant un rapport cynique avec la violence, il enjoint à tous de la condamner, sauf quand elle relève de sa responsabilité. À défaut d’issue politique, il joue le pourrissement et engage une répression sans précédent depuis les années 1960. par Raphaël Kempf
Le 10 février 1946, une manifestation antifasciste à Paris abrite un cortège de policiers. Leur slogan : « La police au service du peuple ». « C’était nous qui avions raison à voir toute cette foule ne plus considérer la police comme un obstacle à ses aspirations légitimes », se félicite la Confédération générale du travail (CGT), à l’origine de cette participation. Des commandants de compagnies républicaines de sécurité (CRS) de la région marseillaise, récemment créées, battent également le pavé. Les CRS comptent alors des sympathisants ou militants communistes dans le Sud-Est, comme le résistant Fernand Barrat, qui a consacré plus tard un livre à cette période exceptionnelle avec l’historien Maurice Agulhon (CRS à Marseille. La police au service du peuple, 1944-1947, Armand Colin, 1971). Mais le contexte explosif des grèves de 1947 fait craindre des fraternisations entre ouvriers et forces de l’ordre. Accusées (à tort) de complicité avec les émeutiers marseillais, le 12 novembre, deux compagnies de CRS sont dissoutes. Ce corps est ensuite réorganisé et épuré par le socialiste Jules Moch, ministre de l’intérieur, avant d’être mobilisé contre les mineurs en grève, en 1948. Un nouveau slogan apparaît : « CRS = SS ».