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Ligue des droits humains et Amnesty international Bruxelles ; MRAP Dunkerque ; SUD intérieur et Observatoire du stress de France Télécom Paris

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Préméditation de la brutalisation de la répression policière du 10 septembre

Grève du 10 septembre : «Ça ne va pas être une revendication populaire, mais une revendication des casseurs», s'inquiète un syndicaliste policier (sur Europe 1) - Mouvement du 10 septembre: "Cette journée, ça va être avant tout le jour férié de l'ultragauche", estime Jean-Christophe Couvy (UN1TÉ) (sur BFM) - etc. Ces syndicalistes justifient-ils ainsi d'avance les violences policières ?

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https://www.bfmtv.com/societe/video-mouvement-du-10-septembre-cette-journee-ca-va-etre-avant-tout-le-jour-ferie-de-l-ultragauche-estime-jean-christophe-couvy-un1te_VN-202509050373.html

Est-ce le rôle d'un syndicat de se faire la boîte aux lettres du patron ?

Les mêmes éléments de langage de Bruno Retailleau sont repris sur les différentes antennes par différents représentants de plusieurs syndicats de police, disqualifiant d'avance un mouvement populaire. La stratégie Netanyahou appliquée aux revendications de justice sociale et fiscale.

France info : le journal de 9 heures 30 du 5 septembre, interview de Bruno Bartocetti par Ersin Leibowitch (à partir de 6'50" à retrouver sur https://www.radiofrance.fr/franceinfo/grille-programmes) : " Un mouvement très agressif dès le départ ", " des menaces réelles ", " un mouvement d'ultra gauche ", " la volonté est de faire son jour férié (?) ", " créer le débordement ", " violences urbaines préparées mais pas des manifestations ", " groupes qui n'ont qu'une seule volonté, celle de casser ", ...

Ce n’est pas du tout ce que révèle une étude récemment publiée et commentée par Le Monde, L'Humanité et France culture, notamment (cf. Prolonger). Bien au contraire. D’où vient donc alors ce concert de dénonciations contraires à l’information ?

Les propos de Bruno Bartocetti sont identiques à d’autres leaders syndicaux sur d’autres antennes :

BFM : https://www.bfmtv.com/societe/video-mouvement-du-10-septembre-cette-journee-ca-va-etre-avant-tout-le-jour-ferie-de-l-ultragauche-estime-jean-christophe-couvy-un1te_VN-202509050373.html

Europe 1 : https://www.europe1.fr/societe/greve-du-10-septembre-ca-ne-va-pas-etre-une-revendication-populaire-mais-une-revendication-des-casseurs-sinquiete-un-syndicaliste-policier-769775

Etc.

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Prolonger :

" Bloquons tout " : aux sources du " 10 septembre "

Qui alimente et porte ce mot d’ordre "Bloquons tout le 10 septembre" ? Ce podcast comporte des propos de syndicalistes en lutte, de retraités pauvres déterminés ainsi qu'une sociologie d'un mouvement juxtaposé à un calendrier politique accidenté.

Manifestations : « Le niveau de violence décidé par la police varie en fonction de la représentation que la police se fait du public qu’elle rencontre »

Tribune Paul Rocher

L’économiste Paul Rocher, par ailleurs spécialiste des violences policières, explique dans une tribune au « Monde », que les policiers subissent un syndrome de « citadelle assiégée » par rapport à l’ensemble de la population, mais cela n’excuse pas du tout le recours de la police à la brutalité.

Escalade répressive, aspirations démocratiques - Des violences policières aux violences judiciaires

Débordé par un mouvement social inédit, le gouvernement français s’est lancé dans une surenchère législative, au risque d’entraver la liberté de manifester. Entretenant un rapport cynique avec la violence, il enjoint à tous de la condamner, sauf quand elle relève de sa responsabilité. À défaut d’issue politique, il joue le pourrissement et engage une répression sans précédent depuis les années 1960. par Raphaël Kempf 

CRS et ouvriers, même combat

Le 10 février 1946, une manifestation antifasciste à Paris abrite un cortège de policiers. Leur slogan : « La police au service du peuple ». « C’était nous qui avions raison à voir toute cette foule ne plus considérer la police comme un obstacle à ses aspirations légitimes », se félicite la Confédération générale du travail (CGT), à l’origine de cette participation. Des commandants de compagnies républicaines de sécurité (CRS) de la région marseillaise, récemment créées, battent également le pavé. Les CRS comptent alors des sympathisants ou militants communistes dans le Sud-Est, comme le résistant Fernand Barrat, qui a consacré plus tard un livre à cette période exceptionnelle avec l’historien Maurice Agulhon (CRS à Marseille. La police au service du peuple, 1944-1947, Armand Colin, 1971). Mais le contexte explosif des grèves de 1947 fait craindre des fraternisations entre ouvriers et forces de l’ordre. Accusées (à tort) de complicité avec les émeutiers marseillais, le 12 novembre, deux compagnies de CRS sont dissoutes. Ce corps est ensuite réorganisé et épuré par le socialiste Jules Moch, ministre de l’intérieur, avant d’être mobilisé contre les mineurs en grève, en 1948. Un nouveau slogan apparaît : « CRS = SS ».

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