Polanski, un arbre qui cache une forêt ?
- 13 nov. 2019
- Par Patrick Cahez
- Blog : L'Europe sociale des droits de l'Homme
L'inertie du groupe - voire son adhésion ou son initiation - favorise la "culture du viol ". Et cela fait ensuite les cadres de la " Nation " ? Il n'y a plus lieu de s'étonner du mépris de classe de ces " cadres " pour l'individu et de la régression sociale qu'ils promeuvent : cf. par ex. réforme du code du travail, suppression ou diminution des allocations et des droits sociaux, ... A comparer aux happy few qui bénéficient des largesses, d'anciens camarades de bamboches ?
Le témoignage de Christine Deviers-Joncour sur la "putain de la République" et la répudiation brutale de Valérie Trierweiler illustre la place à laquelle est reléguée la femme, encore aujourd'hui, par une pratique politique française anachronique.
Le cinéma sert de faire valoir confortable pour détourner l'attention.
Grandes écoles: le harcèlement des "qui-baise-qui"
Le monde de l'entreprise n'a pas le monopole de certaines déviances. Dès les études supérieures, des systèmes de classification livrent les "filles faciles" à l'hilarité collective. Enquête.
Source d'inspiration du cinéma :
La violence des bizutages a été récemment rappelé par SUD Ouest : Bizutage : « Les viols et violences sexuelles lors des week-ends d’intégration doivent cesser » par Laetitia HÉLARY le 02/10/2019
Le téléscopage de l'actualité interpelle sur un enseignement supérieur français partagé entre la misère et le suicide, d'une part, et une initiation par le viol, d'autre part ?
Polanski n'est que le dernier révélateur d'une lâcheté persistante qui laisse les crimes se produire (voir les affaires récentes de ce type DSK, Baupin, Weinstein, Epstein, ...) et permet ensuite à certains de s'en étonner ou de s'en indigner pour vendre du papier.
A qui veut-on alors faire croire que c'est une découverte, une révélation ?
Où étaient jusqu'à présent les hommes qui s'extasient aujourd'hui du courage de quelques femmes ?
S'agissant du cinéma, Tippi Hedren était harcelée par Hitchcock qui a massacré sa carrière parce qu'elle refusait de se laisser faire : Tippi Hedren: Alfred Hitchcock sexually assaulted me
Le débat est récurrent :
Qui est le plus lamentable ?
Celui qui abuse ou ceux qui savent et laissent faire parce qu'ils s'abstiennent de poser les questions en direct ou de poursuivre ?
Cela explique et suffit à justifier la phrase d'Adèle Haenel : « La justice nous ignore, on ignore la justice. »
Ceux qui s'en offusquent seraient-ils des Tartuffes évoquant une justice aussi efficace contre les viols qu'elle l'est contre les violences policières ?
Il est dramatique que la presse attende la dénonciation d'une victime isolée - abandonnée - pour se saisir de cette actualité, qui est un phénomène criminel d'ampleur et de notoriété publique.
Comment oser encore faire croire que ces choses n'étaient pas connues ?
Que ce soit dans le cinéma ou dans n'importe quel autre emploi ?
L'AVFT est une association efficace qui lutte contre la violence faite aux femmes au travail depuis des années. Elle a un blog sur Médiapart. Je le recommande à toutes les femmes qui cherchent une issue au mépris et à la violence dont elles sont victimes.
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