Etonnamment, la presse, qui culpabilise l'électorat, oublie de demander des explications à François Bayrou sur son parrainage de Marine Le Pen ; un calcul électoral suicidaire favorisant Emmanuel Macron, aux dépends de la démocratie et des valeurs fondamentale d'une société démocratique moderne.
Ce reniement s'ajoute aux ralliements qui font que cette élection illustre une étape supplémentaire à l'abdication du politique, voire sa trahison de l'Etat de droit. C'est une piètre illustration de la sociale démocratie et du centrisme.
La présence de l'extrême-droite au second tour de l'élection présidentielle, pour la deuxième fois consécutive, montre que l'élection se réduit à une justification formelle des dérives autoritaires.
Emmanuel Macron, un libéral autoritaire, a invoqué abusivement le suffrage durant son quinquennat pour s'exonérer du cadre juridique et de ses obligations encadrant l'exécution du mandat temporaire qui lui était confié. Par exemple, sa politique de régression sociale est prohibée en droit.
Son argumentation procède par inversion normative.
C'est un artifice rhétorique, un sophisme, que de faire prévaloir l'apparence du respect d'une règle de forme pour contourner et mépriser les règles de fond. C'est de l'abus d'autorité. Il n'a fait que banaliser les incohérences juridiques et les atteintes à l'Etat de droit que comporte le programme du RN et que porte Marine Le Pen.
Cela n'est qu'une étape supplémentaire et prévisible d'une pratique législative qui se fait depuis des années au mépris de la légistique et qui n'est jamais dénoncée efficacement comme elle devrait l'être.
Ce second tour des élections présidentielles, qui oppose un candidat conservateur réactionnaire à une candidate ethno-nationaliste, interroge sur l'immaturité ou l'imperméabilité démocratique de la culture politique française, voire son archaïsme.
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Constitution Titre XVI - DE LA RÉVISION - ARTICLE 89