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Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

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Billet de blog 16 août 2025

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Réformes économiques libérales en Calédonie : conditions de la Métropole à son aide…

En plus clair, "Si vous voulez des sous, il faut changer de politique économique" : moins d’impôts sur les sociétés, moins de dépenses publiques. Et avec une curieuse "concordance des temps"… On connaît la chanson des adeptes de "l’économie de l’offre"… Rares sont ceux qui s’y opposent sur le "Caillou" : le syndicat des fonctionnaires et aussi FO. Sinon, silence assourdissant des autres syndicats

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

NB. Ce qui suit est daté du 16 août, mais, comme d’habitude, il comporte des ajouts postérieurs.

Le sujet de ce billet n’est pas nouveau[1] ; comme par hasard, le sujet refait l’actualité au moment même où le FLNKS vient de rejeter officiellement l’accord de Bougival ; la concordance des temps est parfaite : vote au congrès du Caillou d’un plan (dit de relance) ultralibéral ; mise place de la mission interministérielle de reconstruction. Manuel Valls n’a même plus besoin de tenter de défendre l’accord de Bougival après son rejet par le FLNKS en continuant d’affirmer, comme une litanie, que c’est le seul moyen pour la Calédonie d’obtenir des sous !

1 – Concordance des temps n° 1

L’article du 14 août de LNC donne le ton sur le nouveau plan de réforme du gouvernement du Caillou[2] : « Le texte, censé garantir le rétablissement des comptes publics d’ici trois ans, a été adopté ce jeudi au Congrès, après plusieurs heures de débats particulièrement houleux. L’État avait conditionné le versement de la seconde tranche du prêt octroyé à la Nouvelle-Calédonie à l’adoption de ce vaste programme de mesures ». Mais de là à envisager un quelconque chantage de la Métropole ou un éventuel rapport avec l’actualité concernant l’accord de Bougival…

D’autant plus que l’on ne retrouve pas exactement les mêmes camps dans ce débat ; mais avec toutefois encore l’opposition entre les deux camps indépendantistes. Si, sans surprise, les loyalistes radicaux (Le Rassemblement et Les Loyalistes) ont voté pour ces réformes que l’on se permettra de taxer encore de très libérales et abusant des thèmes de l’économie de l’offre (« … une cinquantaine de mesures, écrit l’article, visant à rétablir l’équilibre des comptes sociaux d’ici 2028 et de garantir une relance de l’économie. Il prévoit notamment une réduction importante des dépenses publiques, de l’ordre de 19 milliards de francs par an »[3].) la courte majorité n’a été obtenue que par le ralliement de l’UNI aux loyalistes radicaux[4]. Les centristes de Calédonie ensemble et de l’Éveil océanien, plus progressistes en matière de politique économique, se sont en revanche unis[5] aux indépendantistes radicaux du FLNKS… 

Quelques jours plus tard, le 16 août, LNC donnait la parole à Jean-Pierre Djaïwé[6] porte-parole de l’UNI-Palika-UPM, qui : « a rappelé que l’engagement pris lors de la signature de l’accord de Bougival était "de revenir ici et de faire l’exercice qu’on est en train de faire aujourd’hui, d’expliquer. Et notre signature, on va l’honorer jusqu’au bout" ».

L’article termine par : « Reste que ce projet de délibération voté ce jeudi est, en réalité, une simple déclaration d’intention. Les mesures qu’il contient seront en effet examinées individuellement par les membres du Congrès dans le cadre de projets de loi de pays ».

2 – Pas de concordance des temps pour seulement deux syndicats de salariés : La Fédé et FO, mais aussi le personnel soignant

Un autre article, du 15 août, précise d’ailleurs la remarque[7] qui clôt le point 1 et renvoie à un article[8] du 1er août 2025 qui envisageait cette réunion du congrès local pour « … détailler et renforcer plusieurs mesures du PS2R, le plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction présenté fin 2024 ». La Fédé (le syndicat ex-Fédé des fonctionnaires) qui fut, avec FO, l’un des seuls à ne pas approuver ce PS2R, le fustigeait déjà. Le 14 août, La Fédé manifestait d’ailleurs devant le Congrès du Caillou[9] « pour dénoncer un projet visant "à prendre aux plus pauvres pour donner aux entreprises". […] … une cinquantaine de membres de la Fédé se sont réunis devant le Congrès. Modeste rassemblement… ».  […] Un vaste programme visant à "rétablir l’équilibre des comptes sociaux et à redresser les finances publiques de la Nouvelle-Calédonie", que le syndicat dénonce depuis plusieurs mois. La Fédé considère en effet que ce texte correspond à un "plan d’austérité", qui se traduira par des cadeaux fiscaux aux entreprises, financés par les efforts demandés aux Calédoniens les plus modestes. Elle dénonce particulièrement l’augmentation de la TGC et de la CCS que prévoit le plan, tout comme la baisse de l’impôt sur les sociétés qui privera la Nouvelle-Calédonie de 6 milliards de francs de recettes fiscales, ainsi que la baisse des prestations familiales. "On va prendre aux plus pauvres pour donner aux entreprises, critique Johan Chavrot, secrétaire général des municipalités au sein de la Fédé. On est conscients qu’il est nécessaire de relancer l’économie, mais on ne peut pas donner aux entreprises sans condition. Ça ne garantit en rien une reprise économique". […] Une cure d’austérité de l’exécutif d’autant plus incompréhensible pour le syndicaliste qu’elle intervient au moment où la Chambre territoriale des comptes vient de publier un rapport sur les frais de déplacements des élus, qui met en lumière des dépenses mal maîtrisées d’un montant de 534 millions de francs par an ».

Le 16 août, les professionnels de santé fustigeaient aussi (après une grève des urgences au Médipôle de Nouméa) les conséquences du vote du congrès du Caillou[10] : « Franchises médicales, rationalisation des soins... Le plan du gouvernement, adopté le 14 août au Congrès, entend réformer notamment le système de santé calédonien. Les soignants dénoncent des mesures prises sans concertation, qui risquent d’aggraver une situation déjà alarmante ».

Une rumeur m’est venue à l’oreille, mais non encore confirmée par la presse : l’USTKE qui n’avait pas bougé le petit doigt contre le PS2R, mais soutenait la critique de l’accord de Bougival avec le FLNKS (numéro déquilibrisme périlleux...) voulaient participer à la manif devant le Congrès du Caillou. Aucune nouvelle des autres syndicats, par exemple de l’USOENC.

3 – Concordance des temps n° 2 pour Valls et la mission interministérielle de reconstruction

Le 14 août, Valls réitérait[11] son appel au dialogue mais ne mentionnait plus ce qu’il avait souventes fois évoqué qui pouvait s’apparenter à un chantage : en substance, si pas d’accord de Bougival, pas de sous pour le Caillou. Le 16 août, mention d’une nouvelle lettre de Valls[12] du 13 août (et partagée par le député Nicolas Metzdorf sur les réseaux sociaux) ; rien de bien nouveau dans cette missive.

Sauf que l’on apprend le dépôt au Sénat français, le 13 août, « d’une proposition de loi organique déposée pour un nouveau report des élections provinciales jusqu’à juin 2026 (elles l’avaient déjà été une première fois jusqu’au 30 novembre 2025), "conformément au calendrier fixé par l’accord". La proposition de loi doit être examinée par les sénateurs en séance publique le 23 septembre ». C’est le FLNKS qui ne va pas être content, lui qui exigeait les élections à fin 2025…

Sauf cependant un nouveau petit pas : « Dans cette lettre, Manuel Valls explique que le comité se réunira afin d’examiner le projet de loi constitutionnelle, garantissant à nouveau, "en conformité avec les engagements pris", que les délégations calédoniennes "seront associées, à chaque étape, à l’élaboration de ces textes". Le comité de rédaction vise ainsi à "lever toute ambiguïté et clarifier l’esprit de l’accord, qui appelle à des compléments et des précisions". Et pourquoi pas répondre ainsi à la demande de certains de procéder à des ajustements voire des ajouts, qui pourraient par exemple concerner la règle des 3/5e des élus du Congrès pour modifier la future loi organique spéciale ou une réflexion autour du nom Kanaky-Nouvelle-Calédonie ».

Pas besoin pour Valls de recommencer le chantage économique pour faire passer l’accord de Bougival : parallèlement, à la même date, on apprenait que la mission interministérielle de reconstruction avait entamé ses travaux[13]. Seconde concordance des temps donc.

« La mission poursuit deux objectifs principaux, explique Claire Durrieu. Le premier est "d’accompagner le territoire dans la refondation de son modèle économique et social, vers un redressement progressif sur plusieurs années". Un enjeu crucial au vu des difficultés rencontrées par la Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs années, rappelle l’ancienne inspectrice des finances. D’une part, en lien avec la crise que connaît l’industrie de transformation du nickel. "Cette dernière n’est plus rentable depuis 2012." Et d’autre part, en raison "du ralentissement économique depuis le début des années 2010", ce qui fait que même sans les émeutes de l’année dernière, le territoire, en août 2024, "aurait été en crise de trésorerie". Le deuxième objectif consiste à permettre à l’État d’avoir un "suivi coordonné de l’ensemble des sujets", c’est-à-dire une "animation interministérielle" au niveau de l’exécutif central, et localement, avec les élus et forces vives ».

Jusque à, l’analyse est assez robuste (ralentissement économique depuis le début des années 2010) ; mais référence absente à la longue récession de 2019-2021 causé par la grave crise de la métallurgie du nickel et, après le rebond de 2022 et début 2023, la chute bien avant le 13 mai 2024.

Durrieu continue, évoquant évidemment le cœur du sujet : « L’État est intervenu "assez massivement ces dernières années", estime Claire Durrieu. Les transferts représentent entre 180 et 204 milliards de francs par an, y compris la défiscalisation et l’aide au secteur nickel[14]. En 2024, le montant s’est élevé à 324 milliards de francs. "Cela correspond à peu près à un quart du PIB en 2023[15]."

Or, ce soutien s’inscrit "dans le cadre d’un engagement réciproque". En contrepartie, "la Nouvelle-Calédonie s’engage à redresser progressivement son modèle" ». Le modèle n’est pas défini, la mission apporterait son « expertise et un appui techniques » pour trouver « un consensus sur la nécessité de changer »… mais c’est évidemment le modèle libéral de l’économie de l’offre du PS2R. « "Sans soutien de l’État, le territoire ne pourrait plus assurer le financement des comptes sociaux, des emplois publics, de l’énergie, du chômage, de la santé, des retraites…, liste la cheffe de mission. Il y a risque de cessation de paiements, donc il faudra aller vite". Les autres chantiers concernent l’économie, les finances, l’énergie, la formation, la santé, etc., et le nickel, secteur pour lequel il s’agit de "trouver un équilibre économique", car depuis 2016, la métallurgie ne survit que grâce au soutien de l’État ("entre 2016 et 2025 pour les trois usines, c’est 228 milliards de francs") ». C'est beaucoup, mais en 10 ans ; seulement 2 % du PIB de croisière par an.

L’histoire serait-elle encore en train de bégayer quant aux réactions des syndicats de salariés ?

La réaction des syndicats ressemble-t-elle à celle de 2023 quant à la critique ou au soutien du plan de réforme du RUAMM ? Pas trop, quoique…

Tous les syndicats déclaraient en 2023 soutenir la réforme progressiste du RUAMM ; aucun doute pour La Fédé et d’autres ; un peu plus pour deux autres… Je faisais déjà remarquer dans mon billet d’octobre 2023 (voir encore la Note 1) mais avec une discrétion de violette et plein de doutes[16] : « Astucieusement, le Medef fait en outre référence à certaines organisations syndicales représentatives qui trouveraient intéressantes les propositions de Sudrie. Il tourne autour du pot, mais un lecteur peu attentif peut se laisser berner. C’est un peu long, mais l’article de DNC (Demain en Nouvelle-Caléonie) signé Anne-Claire Pophillat vaut le coup d’œil.

Dans un autre article de DNC, la même journaliste est plus directe : elle fait de l’USOENC (l’Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie, liée à la CFDT) et de l’USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités, partenaire de la CGT) des soutiens de Sudrie [51]. Sans doute la traduction d’un désir tenace de tout le patronat mais probablement une contre-vérité. [Je souligne en 2025, PC : j’étais peut-être naïf en 2023…] La plupart des syndicats de salariés[52] s’affirment vent debout contre les propositions de Sudrie. Étonnante est même la contestation par les cadres de la CFE-CGC, "C’est un transfert des charges de l’entreprise vers les salariés, et ce n’est pas acceptable "[53] ; moins étonnante est celle de la Fédé, la Fédération des fonctionnaires qui a perdu son nom pour garder son pseudo de Fédé (partenaire de l’UNSA en France) qui goûte mal en outre[54] la proposition de réduire l’indexation des salaires des fonctionnaires. Selon la Cogetra (sans équivalent en Métropole) "C’est le plan de l’interpatronale"[55]. Il est vrai que, l’article de presse qui cite ces réactions (toujours de DNC...) ne mentionne aucune réaction négative des deux autres grands syndicats représentatifs.

Le conseiller "économie"[56] (Laurent Chatenay[17]) au cabinet de l’indépendantiste chargé de l’économie et du commerce extérieur (Adolphe Digoué) au gouvernement du Caillou, est un fervent partisan et compagnon de route de Sudrie. Il précise que ce "nouveau modèle… prévoit, entre autres, de redonner du pouvoir d’achat aux ménages les plus modestes et aux classes moyennes en baissant les cotisations sociales" ».

Je laisse les lecteurs lire la suite, s’ils le veulent bien ; juste un dernier mot concernant mon billet de 2023.

Je me demande si je ne me suis pas fait berner par l’USOENC et l’USTKE en 2023 en accusant le Medef local de contre-vérités ; je terminais en effet : « Nous avons, plus haut, évoqué les tentatives du patronat et de Laurent Chatenay de laisser à penser que certains syndicats de salariés avaient pour Sudrie les yeux de Chimène. Le dernier communiqué du dimanche 15 octobre, publié lundi 16[59], de tous les syndicats représentatifs (UT CFE-CGC, USTKE, USOENC, Fédé et Cogetra) ne laissent plus planer aucun doute. Ces syndicats déplorent "la politisation et l’instrumentalisation faites par certains groupes politiques du Congrès. Nous ne constatons aucune volonté de ces groupes politiques ou des syndicats patronaux d’aboutir réellement à un consensus sur ce texte, nous faisant même douter de leur volonté réelle à sauver le Ruamm". Ils rappellent leur soutien au projet de texte "travaillé et amendé ensemble depuis plus d’un an" et constatent : "aucune volonté de ces groupes politiques ou des syndicats patronaux d’aboutir réellement à un consensus sur ce texte" ».

Faux-culs ou pas, ces syndicats en 2023 ? Pas de réponse définitive ; mais aucune déclaration à l'époque, ni de l’USOENC, ni de l’USTKE n’a été émise accusant le patronat, Chatenay et ses porte-parole de diffamation… Ce qui est sûr, c’est qu’en 2025, tous les syndicats en dehors de La Fédé et de FO ont approuvé le plan libéral du gouvernement Ponga et ne semblent pas le regretter.

...

Ajout du 17 août et retour sur l’institutionnel, mais pas que…

Nous avions oublié qu’était annoncé, le 16 août, que l’Australie relevait son niveau d’alerte pour ses touristes voulant visiter le Caillou[18], allez savoir pourquoi… Le JT de NC 1ère du vendredi soir 16 août[19], presque entièrement consacré à la foire de Bourail, mentionnait cependant la réunion du congrès du Caillou de la veille, avec les pours et les contres ; la représentante de l’UNI y expliquait tout de go que le vote de son groupe était un signe envoyé à l’État pour qu’il débloque le prêt promis…

L’article du 17 août de France Info NC 1ère précise la volonté (exprimé à l’Université de Nouvelle Calédonie et au JT de NC 1ère du samedi 16 août au soir) de l’UNI-Palika de « s’inscrire dans l’option de la souveraineté partagée », la vieille marotte déjà proposée lors de la visite de Larcher et Braun-Pivet en novembre 2024[20]. Cependant, écrit l’article, « Pour Jean-Pierre Djaïwé, membre du Palika et président du groupe Union nationale pour l’indépendance (UNI) au Congrès, l’accord signé à Bougival permet un accès progressif à la pleine souveraineté ». Une position certes centriste mais qui peut s’entendre si cet accès à la peine souveraineté (donc plus indépendantiste que l’indépendance-association…) est possible selon l’accord de Bougival.

Djaïwé, n’est pas très à l’aise (au JT du samedi 16 août) pour proposer la possibilité de quelques précisions ou même améliorations du texte de l’accord de Bougival lors des rencontre avec Valls la semaine prochaine. Répétons-le, l’accord de Bougival est-il un projet amendable ou pas ; et jusqu’où ? Ou à prendre en l’état : vieille controverse entre le FLNKS et Valls depuis une bonne semaine, avec cependant quelques timides avancées de ce dernier.

le même Djaïwé est plus à l’aise (article et JT) pour éluder les craintes du Front, selon l’article, que le peuple kanak soit « "dilué dans le peuple calédonien avec le risque de sortir de la liste des territoires non-autonomes de l’ONU", Jean-Pierre Djaïwé estime qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir : "La citoyenneté, c’est l’ensemble des Calédoniens. On va former un peuple, le peuple de la Nouvelle-Calédonie. [Je souligne, PC ; il ne dit pas, et n’est pas par hasard, le peule calédonien] Mais il n’est pas question de diluer les différentes communautés. Les différentes communautés garderont leurs spécificités, garderont leur culture. Pour ce qui nous concerne, nous les Kanak, on gardera nos langues, etc. On dit que l’on est un peuple arc-en-ciel, donc les couleurs restent, ça demeure. Il n’y a pas d’arc-en-ciel s’il n’y a qu’une couleur" ».

Enfin, « Quant au droit à l’autodétermination, il continue de s’exercer pour l’UNI : "La souveraineté, c’est la possibilité pour un pays d’exercer les compétences régaliennes (justice, police, défense, monnaie, diplomatie). L’accord prévoit que le congrès puisse décider du transfert de ces compétences au fur et à mesure, c’est un accès progressif à la pleine souveraineté" ». Pourquoi pas ; sauf que beaucoup (voir encore nos billets précédents) considèrent que les verrous seront difficiles à ouvrir. Le représentant du FLNKS est dimanche 17 août l’invité du même JT, que dira-t-il ? Toujours pas de nouvelle de ce JT ce dimanche vers 19 H heure française…

Pour revenir à l’économique qui est le sujet de ce billet, Djaïwé défend clairement, en fin d’interview, la position de l’UNI qui a ajouté ses voix à celles des loyalistes radicaux au dernier vote du Congrès. Il rappelle astucieusement que ce projet de politique économique n’est pas très éloigné (il ne le dit cependant pas comme ça) de celui du Gouvernement présidé par Louis Mapou (élu indépendantiste de l’UNI-Palika qui semblait accepter en 2023 les propositions, soutenant celles du patronat local, du conseiller (Olivier Sudrie, pour ne pas le nommer) de tous les gouvernements, quelles que soient les couleurs de l’arc-en-ciel. Et les arguments de Djaïwé sont bien sûr que si l’on n’accepte pas ces réformes économiques (qu’il ne définit cependant pas, selon notre point de vue – radotons – comme néolibérales, reprenant l’école de l’économie de l’offre chère au patronat) l’État ne donnera pas un sou…

...

Ajout du 18 août et retour à l’institutionnel ; bref : à la politique...

Ce matin lundi en Métropole, on peut enfin avoir accès au JT de NC 1ère du dimanche[21]. On parle surtout de la foire de Bourail et de son fameux rodéo, mais aussi de l’arrivée sur le Caillou de Valls ce mardi (surtout des micro-trottoirs, sans grand intérêt) et du point de vue du FLNKS, Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC et membre du bureau politique du FLNKS étant l’invité politique.

Fochi rappelle avec précision la position politique du Front[22] mais aussi que les signataires, argument rebattu du Front, n’ont signé qu’un projet d’accord. Il évoque peu la situation économique : pour lui, « En tout cas la situation économique et sociale ne sera pas réglée tant que la situation politique n’est pas réglée aussi »La politique doit être mise au poste de commandement, disait une autre : Fochi n’évoque pas du tout la position du FLNKS qui a voté contre la politique économique passée de justesse au Congrès. Il insiste en revanche, et y revient en toute fin d’interview sur le refus catégorique de dégel du corps électoral, évoqué seulement à demi-mot dans l’article[23].

Surtout, il affirme en substance que l’accord de Bougival n’est pas un gage de stabilité, car, c’est tellement verrouillé, qu’un jour, ça va exploser ; ce n’est pas une menace, c’est un appel au bon sens[24] ; ne faisons pas bégayer l’Histoire…

Pas une menace mais presque ; et presque une banalité…

La venue prochaine du ministre des Outre-mer va-t-elle pouvoir éviter[25] que l’Histoire bégaye encore ? Un article de Libé-AFP du 18 août 2025 tente de répondre à cette question : « Une semaine après le rejet du texte par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), Manuel Valls doit se rendre de mardi à samedi en Nouvelle-Calédonie avec pour "objectif de poursuivre le dialogue autour de l’accord de Bougival" et d’installer à cette fin un comité de rédaction, selon le ministère ».

Valls retrouve son duo de bâton et de carotte :  d’un côté, « Je ne veux pas passer en force. Mais il n’y a pas d’alternative crédible à Bougival. […] Sans cela c’est tout l’édifice politique, économique et social de la Nouvelle-Calédonie qui s’effondrerait » ; de l’autre, « Nous pouvons enrichir l’accord de Bougival » ; entre les deux, « C’est pour cela que je veux convaincre le FLNKS de s’inscrire dans l’accord lors de notre réunion bilatérale. […] Nous pouvons enrichir l’accord de Bougival et apporter des précisions, mais nous ne pouvons pas remettre en cause son équilibre général,… ».

Bon vent à Valls !

...

Ajout du 19 août

Quand Valls annonce le programme de sa visite[26], Christian Téin, le président du FLNKS « hausse le ton », comme l’indique l’article de ce jour[27], en évoquant de la part de ses opposant le « mépris [envers le] FLNKS ». « Au terme d’une réunion de son bureau politique, le Front a en effet vivement réagi aux critiques qui lui sont adressées ces derniers jours, tant par l’État que par les autres formations politiques calédoniennes, à la suite de l’officialisation du rejet de l’accord de Bougival décidé lors de son congrès du 9 août, à La Conception ». Cette réaction concerne à la fois l’aspect politico-institutionnel et (autre concordance des temps, mais celle du Front cette fois-ci) la référence au chantage économique.

« Alors que Manuel Valls a qualifié cette décision d'"incompréhensible", avant d’afficher sa détermination à respecter le calendrier fixé par l’accord, le FLNKS dénonce un "rapport de force" engagé par le ministre d’État, qui "fait croire à l’opinion publique que sans cet accord, la situation économique et sociale deviendrait chaotique, [Je souligne, PC] alors que le pays est sous perfusion depuis plusieurs années et que les inégalités n’ont fait que se creuser depuis des décennies" ». Et Téin, cité par l’article, enfonce le clou contre l’UNI allié aux loyalistes radicaux (Rassemblement-Loyalistes) : « "Le FLNKS assume ses décisions d’une seule et même voix, à l’issue de débats contradictoires entre les groupes de pression, alors que la dictature et l’autoritarisme politique sont des manœuvres courantes de ces soi-disant 'faiseurs de paix', qui l’affichent dans les médias, mais n’hésitent pas à voter des politiques publiques antisociales à l’encontre de nos populations". Une référence au plan de réformes du gouvernement adopté le 14 août au Congrès d’une courte majorité, après le ralliement des élus de l’Union nationale pour l’indépendance aux côtés de la coalition Rassemblement-Loyalistes ». Voilà qui est dit…

Le FLNKS se garde cependant de rebondir sur les timides avancées proposées par Valls (légers amendements possibles de l’accord de Bougival ; voir plus haut). Mais il y pense peut-être en appelant à la poursuite du dialogue avec l’État, réitérant toutefois sa demande de tenue des élections provinciales en novembre 2025 (sachant pertinemment que le report en 2026 a été annoncé...) et appelle, termine l’article « ses militants et sympathisants à "se mobiliser pacifiquement en affichant nos couleurs" ».

Pacifiquement, précise Téin, échaudé par un an de déportation à Mulhouse.

Notes

[1] Voir le dernier billet du 2 avril 2025, titré "En attendant Godot", le retour de Valls en Calédonie : les inégalités économiques ! avec comme sous-titre Surtout mes marottes : "prélèvements obligatoires" bien moins élevés sur le "Caillou" qu’en Métropole, dont les impôts et les cotisations sociales quasiment plafonnées pour les hauts salaires, compensés par le "bouche trou" des "transferts métro" offerts par la maison-mère. Rien que ça ; mais c’est fort important, tout autant que le changement institutionnel que va peut-être offrir Valls.

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/020425/en-attendant-godot-le-retour-de-valls-en-caledonie-les-inegalites-economiques

Et beaucoup d’autres billets auparavant, dont celui du 19 octobre 2023 (presque antédiluvien donc…) titré Les indépendantistes calédoniens sont-ils bernés par un conseiller du gouvernement ? et sous-titré Ou plutôt journée des dupes ? La Nouvelle-Calédonie est maintenant dirigée par un gouvernement dont le président est lui-même indépendantiste. Sa politique économique semblait très influencée, en juin 2023, par un économiste très libéral qui avait déjà joué les conseillers des différents gouvernements précédents dirigés par les loyalistes. Une autre politique est pourtant possible…

https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/191023/les-independantistes-caledoniens-sont-ils-bernes-par-un-conseiller-du-gouvernement

[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/economie/congres-le-plan-de-reformes-du-gouvernement-adopte-dans-la-douleur

[3] 2 % du PIB calédonien annuel de croisière ; ce n’est pas rien.

[4]  « … 25 voix pour (Rassemblement-Les Loyalistes et UNI) et 21 contre (UC-FLNKS et Nationalistes, Calédonie ensemble et Éveil océanien) ». « Pour convaincre les membres du Congrès, l’exécutif et la coalition Les Loyalistes-Rassemblement ont insisté sur la nécessité de mettre en œuvre ces réformes pour bénéficier du soutien financier de l’État. Celui-ci a en effet conditionné le versement de la seconde tranche de son prêt garanti, soit 28 milliards de francs, à l’adoption de ce plan. C’est l’engagement qu’avait pris le président du gouvernement, Alcide Ponga, lors de la signature d’une convention avec le ministre des Outre-mer, en mars ». Comment l’UNI a-t-elle été convaincue ? « Ce n’est qu’au terme d’une énième suspension de séance que la solution a été trouvée par les groupes Rassemblement et Les Loyalistes, à travers le dépôt d’un amendement portant création d’un comité de suivi du plan de réformes composé du président du congrès, du président du gouvernement, des chefs de groupes politiques du congrès et des présidents des assemblées de province ».

[5] « Vaimu’a Muliava, de l’Éveil océanien, l’a qualifié de "braquage social". "Nous ne pouvons pas le cautionner, il ne correspond pas à notre vision". Philippe Gomès, de Calédonie ensemble, a quant à lui évoqué une "attaque en règle contre les familles calédoniennes, au moment même où 25 % des emplois ont été détruits et où les systèmes de chômage s’éteignent progressivement". Dans le viseur des opposants au texte, plusieurs mesures phares telles que la réduction des allocations familiales, dont seront privés 4 600 ménages aux revenus supérieurs à 6,9 millions par an, ou encore la réduction de 10 % de la prise en charge du Ruamm. Des "économies sur les classes moyennes et les familles les plus défavorisées", estime le chef de file de Calédonie ensemble. Des critiques déjà formulées le matin même par La Fédé, qui a réuni une cinquantaine de ses adhérents devant le Congrès, pour dénoncer un programme "injuste" visant à "prendre aux plus pauvres pour donner aux entreprises". Il prévoit en effet la baisse de 5 points de l’impôt sur les sociétés ». On y reviendra plus loin.

[6] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/jean-pierre-djaiwe-nous-assumons-notre-signature-et-nous-irons-jusqu-au-bout

Djaïwé indique : « On veut construire ensemble. L’option que nous avons choisie avec cet accord de Bougival, c’est une souveraineté partagée encore plus avec la France. C’est l’option choisie au niveau du Palika depuis 2013, [Je souligne, PC] parce que c’est celle qui permet, dans cet esprit de construire un peuple de Nouvelle-Calédonie, de travailler ensemble.

Je me permets d’affirmer que le projet de 2013 était celui d’une véritable indépendance association, (pas tout à fait le projet de Bougival) ; indépendance association toujours refusée par les loyalistes, radicaux ou non, qui applaudissent maintenant de toutes leurs mains à l’accord de Bougival…

Djaïwé pense-t-il à son approbation du plan néolibéral en affirmant : « C’est un pas en avant, un nouveau processus, un nouvel état qui fixe une trajectoire qui, pour nous, conduit à la pleine souveraineté. On ouvre la possibilité de poursuivre la construction de ce pays par la négociation avec des personnes qui, jusqu’ici, sont contre l’indépendance ». […] On ne peut pas continuer à s’affronter. Il faut trouver la voie pour construire ensemble le pays. Et c’est ça, le sens de l’accord de Bougival, c’est le pari de la confiance ».

[7] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/vote-du-plan-de-reformes-du-gouvernement-et-ensuite-1613661.html

[8] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/que-contient-le-plan-du-gouvernement-pour-redresser-les-finances-publiques-en-trois-ans-1609788.html

[9] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/economie/social/politique/plan-de-reformes-du-gouvernement-la-fede-mobilisee-devant-le-congres

« Exclue du groupe de travail réunissant les autres partenaires sociaux et le gouvernement, après son refus de signer l’accord-cadre sur le plan de réformes, la Fédé continue de porter son Plan de refondation sociale et solidaire (PR2S). Une alternative "chiffrée et documentée" "on liste des propositions". Aucune n’a, pour l’instant, été retenue par l’exécutif ».

[10] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/on-court-a-la-catastrophe-les-professionnels-de-sante-tres-inquiets-face-aux-reformes-du-gouvernement-1613685.html

« Face à l’augmentation continue des dépenses de santé, le gouvernement calédonien soutient une série de réformes adoptées ce jeudi 14 août au Congrès. L’objectif est de rétablir l’équilibre du Régime unifié d'assurance maladie et maternité (Ruamm), plombé par les déficits ». Bien sûr, on peut aussi réduire le déficit en augmentant l’assiette des cotisations sociales, comme le proposait Milakulo Tukumuli de l’Éveil océanien en 2023 (voir notre billet du 23 octobre 2023, Note 1 ; on y reviendra). Le plan libéral de 2025 préfère réduire les dépenses, comme celui de 2023 : « Une franchise médicale de 100 francs par boîte de médicament ; Une franchise de 500 francs aller/retour pour les transports sanitaires non urgents ; La refonte du système de transport sanitaire ; L’élaboration d’un livret du médicament pour mieux encadrer les prescriptions ; Le développement de l’e-santé via des dossiers médicaux et pharmaceutiques partagés ; Une révision de la carte sanitaire pour ajuster la répartition des centres de soins ».

[11] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/accord-nouvelle-caledonie-nous-mettrons-en-uvre-le-projet-de-bougival-annonce-manuel-valls-avant-de-se-rendre-a-noumea-1613373.html

[12] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/bougival-manuel-valls-attendu-la-semaine-prochaine-pour-mettre-en-place-le-comite-de-redaction

[13] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/economie/social/societe/la-mission-interministerielle-de-reconstruction-a-entame-ses-travaux

Mission « constituée le 30 juin par le gouvernement Bayrou, soit "antérieurement aux discussions de Bougival", précise Claire Durrieu, qui en a pris la direction. La mission "se déroulera de toute manière", assure donc la haut fonctionnaire, peu importe le devenir de l’accord ».

[14] Il s’agit des transferts bruts (de fric) autour de 18 à 20 % d’un PIB annuel en gros en stagnation sur les dernières années autour de 1 000 GCFP du Caillou en régime de croisière

[15] Curieuse erreur : le PIB de 2023 est estimé par l’ISEE à 1078 GCFP ; 324 GCFP, ça fait 30 %, loin du quart du PIB !

[16] On a gardé dans la citation qui suit les liens hypertexte en notes entre crochets et en italique (n° 51 et suivants : ne pas confondre avec les notes de bas de page... qui s’arrêtent à la note 17...) par exemple, le premier lien hypertexte  ([51] ) : il suffit de cliquer (Ctrl+clic sur ce lien et l’on atteint le billet ; il ne reste plus qu’à chercher plus bas, après le texte, le numéro de la note…

[17] En 2025, plus indépendantiste que lui et plus anti plan PS2R, tu meurs ! Souvent conseiller varie…

[18] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/province-sud/noumea/securite-l-alerte-du-gouvernement-australien-influence-t-elle-les-touristes-en-visite-en-nouvelle-caledonie-1613921.html

Moins de croisières, et dans ces dernières, moins de touristes descendent à terre pour visiter Nouméa…

[19] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/programme-video/la1ere_nouvelle-caledonie_journal-de-19h30-de-nouvelle-caledonie/diffusion/7400219-edition-du-vendredi-15-aout-2025.html

[20] Voir l’article du 17 août :

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/province-sud/noumea/accord-nouvelle-caledonie-il-faut-s-inscrire-dans-l-option-de-la-souverainete-partagee-estime-jean-pierre-djaiwe-au-nom-de-l-uni-1614149.html

Et le JT du 16 août au soir de NC 1ère où était invité Jean-Pierre Djaïwé :

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/programme-video/la1ere_nouvelle-caledonie_journal-de-19h30-de-nouvelle-caledonie/diffusion/7407203-edition-du-samedi-16-aout-2025.html

[21] On peut voir ce journal complet :

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/programme-video/la1ere_nouvelle-caledonie_journal-de-19h30-de-nouvelle-caledonie/diffusion/7411838-edition-du-dimanche-17-aout-2025.html

Un article du 18 août présente l’interview de l’invité du FLNKS, Dominique Fochi :

https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/le-projet-d-accord-de-bougival-n-est-pas-gage-de-stabilite-pour-le-pays-selon-dominique-fochi-secretaire-general-de-l-uc-au-nom-du-flnks-1614401.html

[22] « Il y a une voie qui est tracée pour pouvoir accéder à la pleine souveraineté, note Fochi, mais on pourrait considérer que c’est un chemin de croix, tellement les verrous sont importants ». Il ajoute, pour mettre en valeur la position d’opposition du FLNKS à l’accord de Bougival : « Si nous, on n’y est pas, c’est quoi, la valeur d'un accord ? ». Il a également rappelé que le Front avait déposé sur la table des négociations un « … projet d’accord de Kanaky avec un calendrier et "le phasage pour pouvoir mettre en place l’installation du nouvel État". Une trajectoire présentée lors des campagnes référendaires, rappelle Dominique Fochi. "Peut-être quil faudrait plus accentuer le travail là-dessus. Mais voilà, c’est quelque chose qu’on a déjà porté dans toutes les campagnes" ».

[23] « Enfin, le secrétaire général de l’UC assure que le Front "a toujours été pour l’ouverture, pour la constitution d’un peuple multiculturel, multiethnique, dans le cadre d'un pays indépendant. C’est ça aussi notre projet, ce n’est pas un projet de rejet des autres. Même si on comprend les interprétations", faisant ici référence à leur position sur le gel du corps électoral. "On ne veut pas se sentir noyé" ».

[24] La citation exacte, donnée par l’article du 18 août est : « "les choses sont tellement verrouillées qu’arrivé à un moment, ça risque d’exploser. C’est pour ça qu’on le rejette, parce qu’il y a des bonnes raisons derrière. [...] Le peuple kanak ne renoncera jamais à son objectif d’accéder à la pleine souveraineté", estime-t-il. "Ce n'est pas une menace, c’est un appel au bon sens. L’année dernière, il s’est passé des choses. Aujourd’hui, il n’y a pas de consensus, ne refaisons pas les mêmes erreurs, c’est tout" ».

[25] https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/manuel-valls-se-rend-en-nouvelle-cal%C3%A9donie-d%C3%A9termin%C3%A9-%C3%A0-sauver-l-accord-de-bougival/ar-AA1KIedt?ocid=BingNewsSerp

[26] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/le-programme-de-la-visite-de-manuel-valls

Cette visite fait le buzz dans la presse française.

[27] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/il-n-est-pas-serieux-de-s-enteter-et-de-mepriser-le-flnks-le-bureau-politique-du-front-hausse-le-ton-avant-l-arrivee-de-valls

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