Le lecteur aura bien sûr compris mon embarras ; pourquoi nier ce dernier ? La seule solution à l’oppression, de classe et/ou coloniale est, le plus souvent, la Révolution, la Révolte armée organisée. Les exceptions par la voie démocratique et l’extrême centre sont des curiosités. Mais allez savoir…
…
Médiapart, en début d’après-midi du mardi 26 août, fut l’un des premiers de la presse de Métropole à évoquer la fin de la visite de Valls sur le Caillou, mais seulement par une reprise d’une dépêche de l’AFP, lequel ne se mouille pas : « Manuel Valls quitte une Nouvelle-Calédonie à l’avenir toujours incertain »[1]. Ce résumé des dernières heures du ministre d’État des Outre-mer est excellent ; pas besoin de le paraphraser : « Après une semaine sur l’archipel et deux rencontres avec les indépendantistes, le ministre des Outre-mer Manuel Valls repart mardi de Nouvelle-Calédonie sans avoir convaincu le FLNKS d’accepter l’accord de Bougival, dont l’avenir reste fragile et contesté »[2].
La dépêche continue : « Malgré ce blocage, Manuel Valls se veut optimiste. "Je repars avec le sentiment que l’accord de Bougival est conforté et que nous avons beaucoup avancé", a-t-il affirmé mardi[3], à l’issue de son quatrième déplacement en huit mois. Mais parmi les signataires toujours engagés en faveur de l’accord, l’absence du FLNKS interroge. "Peut-on conclure un accord de décolonisation sans le FLNKS ? Je ne crois pas", a averti Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil océanien, formation charnière ni indépendantiste, ni non-indépendantiste[4], appelant le mouvement à revenir à la table des discussions. La tension est autant politique que sécuritaire. En mai 2024, le projet de réforme du corps électoral défendu par le gouvernement malgré l’opposition des indépendantistes avait provoqué des émeutes, qui ont fait 14 morts et causé plus de deux milliards d’euros de dégâts. "L’État cette fois ne se laissera pas surprendre", a assuré Manuel Valls. Un autre obstacle guette désormais le calendrier, déjà serré : le projet de loi constitutionnelle traduisant l’accord doit être présenté en Conseil des ministres le 17 septembre, avant une réunion du Congrès à Versailles pour son adoption en décembre. Ce ne sera possible que si le gouvernement n’est pas renversé le 8 septembre [5], lors du vote de confiance sollicité à l’Assemblée nationale par le Premier ministre François Bayrou ».
La conclusion qui me semble la principale de ce demi-échec (non évoquée par cette dépêche de l’AFP) est que Valls, faisant contre mauvaise fortune, bon cœur, a choisi la voie démocratique, et, il faut le reconnaitre, tout n’est pas perdu…
C’est l’objet de ce billet : d’abord un résumé rapide de cette apparente très riche semaine, mais où très peu d’évolution aura eu lieu ; ensuite la faisabilité de la méthode Coué de Valls.
1 – La semaine de Valls où il tourna en rond (le début, le milieu et la fin furent, en gros, les mêmes)
Ce qui est sûr, c’est que le ministre des Outre-mer n’a pas ménagé ses efforts lors de sa visite ; il a peut-être battu tous les records[6] de réunions politiques, d’interviews, de visites avec ou sans distributions de petits cadeaux pas trop chers ; il a déployé une brigade itinérante de santé, – et avec l’aide de l’ordre de Malte ! – ; il a apporté une aide à la Banque alimentaire.nc ; gratifié la FOL – Fédération des œuvres laïque – d'une visite ; et j’en oublie peut-être. Sans compter les bains de foule avec ou sans tranches de saucissons ; j’en passe probablement.
De ces nombreuses interventions, je n’en garde que quelques-unes, évoquées ici très rapidement ; car les redites sont bien sûr très nombreuses, mais le ton des questions et des réponses est, selon les interlocuteurs, un peu différent.
Le 21 août au JT de Caledonia (télé « Pays », plutôt indépendantiste dans la Province Nord, et pour une fois pas seulement en images, Valls est interviewé[7] à Koné par Antoine Reiss. Le lendemain soir, grand show sur NC 1ère à l’heure du JT[8], après une interview le matin par Élisabeth Nouar, la patronne de la radio très loyaliste radicale du Caillou[9]. Notons encore une chose importante, les trois réunions du Comité de rédaction[10] ainsi qu’une vaine polémique entre Valls et Téin[11]. Toujours est-il, que le mardi 26 août, dernière chance de Valls de convaincre le FLNKS de se raccrocher aux wagons, ce fut encore raté[12].
Laissons à Elisabeth Nouar faire, le 25 août sur sa radio RRB, le bilan de la semaine écoulée : bien sûr, un bilan sans appel du point de vue des loyalistes très radicaux[13]. Tout le raisonnement est judicieux, autour de la question « … peut-on mettre en œuvre Bougival sans le FLNKS ? ». Valls est épargné, mais à peine, car elle résume ainsi la semaine, pour commencer sa chronique (et, à cet égard, elle n’a donc pas tort) : « Débat à distance entre Manuel Valls et Christian Téin ». Et elle finit par un coup de patte au FLNKS : « La vraie question c’est de savoir si le FLNKS existe encore... » ; en creux, Valls perdrait son temps et, éventuellement, n’aurait rien compris au film qu’il met en scène…
2 – La carte démocratique, jouable ; et plus facile sans doute que de convaincre le FLNKS
Toujours déterminé lors de son au revoir au JT de NC 1ère de lundi soir ; il joue donc avec abnégation et espoir la carte démocratique. Et ce n’est pas idiot : les radicaux du FLNKS ne rassembleront sans doute pas, en France, l’opposition (40 %) à la majorité qualifié des trois cinquièmes (60 %) des suffrages exprimés des membres du Parlement réuni en Congrès pour une révision constitutionnelle ; ni plus de 50 % des voix au référendum de 2026 sur le Caillou, car la donne des élections législatives de 2024[14] a profondément changé.
Agrandissement : Illustration 1
Les 53 % de suffrages exprimés pour les indépendantistes étaient dus à leur entente, au moins pour ce scrutin, malgré les bisbilles, mais aussi à un certain je-m’en-foutisme de certains loyalistes ; on pouvait même évoquer un 4e référendum gagnant pour le Oui à l’indépendance. Ces deux avantages pour cette courte majorité ont probablement disparu : le Oui à Bougival au référendum sur le Caillou de début 2026, grâce à l’unité retrouvée (sur ce sujet) des loyalistes radicaux et des centristes de Calédonie ensemble et de l’Éveil océanien, mais surtout rejoints par les indépendantistes de l’UNI-Palika-UPM, est presque certain. Si le probable Non du FLNKS dépasse le quart des suffrages exprimés (quid du taux de participation ?) ce ne serait déjà pas mal.
La situation politique en Métropole est plus préoccupante[15] quant à l’avenir de Bougival si le gouvernement Bayrou ne reçoit pas, le 8 septembre, la confiance que ce dernier demande à l’Assemblée nationale. Selon un prof de droit public, Nicolas Font, cité par le premier article, « Pour la Nouvelle-Calédonie, les conséquences seront limitées parce que tant qu’on n’a pas de remise en cause du Parlement par une dissolution, la continuité de l’État sera assurée ». Mais le reste de l’article est moins péremptoire[16]. Le même Font est moins sûr de lui concernant la loi constitutionnelle, qui devrait être adoptée au Congrès de Versailles en décembre : « Si un nouveau gouvernement est nommé entre-temps et que Manuel Valls n’est pas reconduit, le projet pourrait être perturbé. Conséquence : le référendum prévu en février 2026 sur l’accord politique de Bougival serait repoussé ». Et en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, qui serait (selon quelques on-dit) dans les tuyaux, ce serait plus compliqué.
Le second article ne nous éclaire pas beaucoup plus mais fournit quelques précisions : après avoir indiqué que « À l’heure actuelle, la France Insoumise, le Parti socialiste et le Rassemblement national ont indiqué qu’ils ne voteront pas la confiance du gouvernement », l’article note : « … la chute du gouvernement est actuellement le scénario le plus vraisemblable et pourrait provoquer un contretemps non négligeable au regard du calendrier particulièrement contraint présenté par le ministre d’État, … ». Autre précision, le point de vue des loyalistes, dont celui de Sonia Backès : « L’avenir du texte, et en particulier du projet de réforme constitutionnelle, "dépendra donc de la volonté du nouveau gouvernement […] Mais on peut imaginer qu’il suive son cours tenant compte de la continuité de l’action de l’État". En revanche, si le président de la République Emmanuel Macron décidait de dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale, "très clairement, cela remettrait en cause le processus", prévenait la cheffe de file des Loyalistes, lundi 25 août, à la sortie de la troisième session du comité de rédaction ».
Le principal soutien en Métropole au FLNKS radical est celui de LFI[17] ; celui des Verts étant plus discret. Cependant, dans la presse de l’Hexagone, si les rentrées politiques et autres Universités d’été sont bien évoquées, on trouve rarement des références à la situation sur le Caillou, par exemple l’article récent de Ouest France[18].
Toujours est-il que la chute du gouvernement Bayrou devient presque une certitude : sont pour presque toute la gauche et les Ultra-marins, plus le RN ; ça fait du monde…
…
Que va-t-il advenir de la Calédonie, après le demi-échec de Valls, demi-échec soigné par sa méthode Coué ?[19]. Malin celui qui présenterait des certitudes !
Je me contente ici de revenir surtout sur la position de l’UNI-Palika-UPM qui soutient Bougival et s’oppose ainsi au FLNKS, du moins à ses radicaux qui, au moins pour le moment, semblent très majoritaires et ont mis Emmanuel Tjibaou et les autres signataires sur le ban de touche. Et – mais je peux me tromper – pas seulement pour répondre au chantage à peine voilé mais toujours nié de Valls : en substance, pas un sou et le chaos si pas Bougival ! Et que devient donc Paul Néaoutyine, le patron historique du Palika ? Sur ces deux aspects, je radote un peu[20]...
Néaoutyine a la parole rare, presque inexistante depuis des années. Il s’est cependant d’abord vivement opposé à ce que je considère comme le premier chantage du Pacte nickel de Macron-Le Maire au milieu de 2023 puis début 2024[21], avec un ferme Niet au détricotage de la doctrine nickel des indépendantistes, soutenue par Calédonie ensemble, détricotage voulant généraliser les exportations de minerais au détriment de la sidérurgie des trois usines, en effet peu rentables depuis 2012[22]. Or son parti, le Palika, a-t-il compris que, toutefois très discrètement, cet accord et les propos de Valls reprennent le Pacte nickel et la volonté de détricoter la doctrine nickel ?
Certes, Néaoutyine a aussi fustigé la CCAT de Christian Téin en août 2024 alors qu’il ne s’agissait que d’un diffèrent mineur, notamment à Poindimié (en Province Nord, sur la côte est) dont il est le maire ; et les médias locaux en ont fait des caisses, même à Tahiti[23]. Il est vrai que la CCAT est une émanation de l’Union calédonienne, l’UC, grande concurrente depuis très longtemps du Palika au sein du FLNKS en voie de rupture et qui allait se rompre ; et Néaoutyine a employé des mots très durs, accusant la CCAT de « stratégie du chaos ».
Mais revenons à Bougival. Son silence est assourdissant concernant le véritable changement de pied de son parti. Le vieux militant, peut-être retiré, non pas au bois dormant, mais dans son champ d’igname, attend quoi pour remettre les pendules à l’heure ! Une princesse charmante ? Certes, son vieux maoïsme le faisait pencher pour une alliance, dans la lutte anticoloniale, entre les indépendantistes radicaux socialistes et une éventuelle Bourgeoisie nationale (les rares industries aux mains de Calédoniens) contre la bourgeoisie compradore (les commerces de l’économie de comptoir et les industries et services aux mains de grands groupes métropolitains). Illusion sans doute, comme son dialogue un long moment avec Philippe Gomès de Calédonie ensemble avec lequel « il parlait » (avant qu’il ne coupe les ponts devant un Gomès plus qu’hésitant) de l’indépendance-association. Ce que je nommais, et en insistant dans nombre d’écrits dont les billets, La tentation du Guépard ; où il faut que tout change pour que rien ne change, selon le roman Le Guépard de l’Italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa mis en images par Luchino Visconti (Palme d’or en 1963) avec le récent remake de Netflix.
Mais de là à se taire concernant la position actuelle de l’UNI…
Silence assourdissant également des sages. Pas un mot de Barbançon pendant cette dernière semaine : pas un mot non plus du Collectif « Pays pour le dialogue » pour « "écouter" et "rapprocher" les Calédoniens » créé fin juin 2024[24], avec, entre autres, Aïfa, Guénant-Jeanson et Godin. Ils ont peut être beaucoup écouté, mais on attend leur compte-rendu et en quoi ils ont réussi à rapprocher.
Même ma propre hésitation quant au succès éventuel, par la voie démocratique de Valls me turlupine…
Notes
[1] https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/260825/manuel-valls-quitte-une-nouvelle-caledonie-l-avenir-toujours-incertain
[2] « Une nouvelle réunion de plus de trois heures avec le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) n’a rien changé : le principal mouvement indépendantiste calédonien a réaffirmé son rejet catégorique de l’accord signé le 12 juillet dans les Yvelines. Mardi matin, le FLNKS a "réitéré son rejet catégorique du projet d’accord", selon un communiqué publié à l’issue de la rencontre alors que le ministre répète que sa "porte est ouverte". Pour parvenir à ce second rendez-vous, le ministre a prolongé à deux reprises un déplacement qui devait initialement s’achever samedi. Avant de quitter le territoire français du Pacifique mardi, il a annoncé que "de nouveaux échanges" devaient avoir lieu" dans les prochains jours" à Paris, assurant qu’"un espace de discussion existe" et qu’il "faut le saisir". La société calédonienne attend un accord mais la société calédonienne, ce n’est pas que le FLNKS. Donc je les invite aussi à reprendre contact avec les autres groupes politiques", a insisté Manuel Valls ».
[3] Voir l’article du 27 août avec l’interview par Thérèse Waïa au JT de la veille de NC 1ère :
Là non plus la paraphrase est inutile. « … Manuel Valls a répété son intention de dérouler la mise en œuvre de ce compromis politique. […] "Je réaffirme que l’accord va être mis en œuvre", assure-t-il, mardi 26 août, …, à travers la réforme constitutionnelle, puis la loi organique spéciale. Tout le monde va être associé à son élaboration et le calendrier est maintenu. Mais je souhaite que cet accord soit nourri, encore, des discussions avec l’ensemble des partenaires politiques qui ont travaillé avec nous et aussi avec le FLNKS…". Plus tôt dans la journée, une seconde bilatérale s’est tenue à Nouméa entre le ministre d'État et le front indépendantiste qui a présenté sa nouvelle délégation. Dans un communiqué, le FLNKS explique avoir, pour sa part, "réaffirmé son rejet catégorique du projet d’accord". Un "texte contraire à l’esprit de l’Accord de Nouméa" qui "ne saurait constituer une base de discussion pour l’avenir de notre pays". Valls continue « "Je ne veux pas passer en force, mais je ne veux pas non plus que le FLNKS cherche à imposer sa logique", pose Manuel Valls, tout en jouant la carte de l’apaisement. "Si on abandonnait Bougival", dit-il après avoir parlé "des bases de cet accord qui sont fondamentales (…), on serait dans une impasse. On reviendrait au lendemain du troisième référendum. Donc il faut avancer." ».
[4] Plus exactement qui hésite entre cette position et celle d’une indépendance inéluctable, « mais pas maintenant »… D’autres du même parti ont réitéré le point de vue de Tukumuli.
[5] Certains analystes sont moins pessimistes, on y reviendra.
[6] Voici la liste des interventions (jusqu’au 25 août) de Manuel Valls relatés par la presse écrite du Caillou (hors autres presses écrites, locale, métropolitaine et internationale ; hors JT de NC 1ère et Caledonia, radios RRB et Djiido, etc.) lors de sa dernière visite du 19 au 26 août 2025. Les dates du mois d’août précédent chaque article. On vous laisse compter ; cf. « Ma binette partout » du Canard enchaîné…
1/ France Info et NC 1ère :
Sur LNC :
19 https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/le-programme-de-la-visite-de-manuel-valls
[7] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/manuel-valls-sur-caledonia-je-ne-veux-pas-faire-les-choses-contre-le-flnks
[8] Voir ce show de 1 H 30 sur :
https://www.facebook.com/watch/live/?ref=watch_permalink&v=1310004140632690
Voir également :
https://radiococotier.nc/2025/08/22/valls-face-aux-caledoniens-des-attentes-immenses-envers-letat/
« Les interventions des téléspectateurs et des associations ont mis en lumière une réalité : une grande partie de la population, notamment les jeunes, attend beaucoup – peut-être trop – de l’État. […] L’émission a finalement révélé une contradiction : alors que le débat institutionnel se cristallise autour de l’accord de Bougival, les attentes exprimées par les citoyens relèvent surtout du quotidien. Dans une jeunesse confrontée au chômage, aux difficultés d’insertion et à un horizon politique incertain, l’État apparaît comme l’unique recours. Mais cette dépendance interroge : peut-on réellement construire l’avenir de la Nouvelle-Calédonie si tout repose sur l’intervention de Paris ? ».
[9] À l’émission Transparence :
https://rrb.nc/podcast/transparence-manuel-valls
Élizabeth Nouar, certes de droite très affirmée, est une professionnelle aguerrie qui sait poser les bonnes questions ainsi que faire passer des remarques insidieuses. Valls y répète (ce qu’il a répété matin, midi et soir pendant toute la semaine) qu’il n’est « pas contre le FLNKS », mais réitère, en substance, qu’il va avancer pour mettre en œuvre l’accord de Bougival, litanie aussi répétée à l’envi. Il se dit prêt à préciser l’identité kanak ; l’a-t-il fait dans les réunions du comité de rédaction ? Ça m’a échappé…
Nouar fait référence aux propos de Téin sur « l’organisation de manifestations pacifiques » (« pour l’instant », indique-t-elle en passant, sans réaction de Valls) qui confirme que l’ordre sera maintenu, avec les moyens nécessaires qui seront mis en œuvre.
[10] On s’en tient à la troisième et dernière réunion sur le Caillou du lundi 25 août :
https://rrb.nc/article/la-redaction-du-projet-de-loi-constitutionnelle-est-terminee
Son principal enseignement en est que « Les loyalistes et le Rassemblement ont annoncé avoir obtenu des garanties sur les questions de nationalité notamment » ; on n’en sait guère plus. En revanche, silence radio sur d’éventuelles avancées que le FLNKS, absent à ces réunions, n’a évidemment pas pu demander…
En outre, si le CESE (le Conseil économique sociale et environnemental local) a été invité, le Sénat Coutumier a refusé de participer à cette réunion (contrairement à la précédente) rappelant son opposition à l’accord de Bougival qu’il avait fermement rappelée à Valls au début de sa visite, mercredi ; voir :
[11] Quelques articles se sont intéressés à cette polémique, dont celui du 25 août :
« "Le président du FLNKS avait donné son accord" à la signature de Bougival. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors d’une émission sur NC La 1ère, diffusée vendredi 22 août. Des propos rapidement démentis par l’intéressé. Dans un communiqué publié dimanche 24 août, Christian Téin a qualifié cette affirmation de "mensongère". "Je n’ai jamais donné, ni directement ni indirectement, mon aval à une quelconque signature", insiste le président du Front. "Ce récit arrangé n’a qu’un but : affaiblir la voix du FLNKS et détourner notre peuple de son objectif historique." ». La polémique est vaine, car s’il est évident que le président du FLNKS était bien dans le coin de Bougival, et même à l’hôtel où se tenait les discussions, on ne sait pas encore qui dit la vérité (Valls ou Téin). De plus, quand Téin affirmait « Mon absence à Bougival n’était pas un hasard. C’était une décision politique mûrement réfléchie : je ne pouvais cautionner une mise en scène orchestrée par l’État français, dont le seul objectif était de fabriquer artificiellement un consensus autour d’un texte déjà ficelé à Paris », la plupart des commentateurs avaient compris (ou feignaient de comprendre) qu’il n’était pas dans le coin de Bougival alors que, sans doute, il voulait dire je n’étais pas à la réunion de l’accord de Bougival.
Un peu plus tard, le même jour, LNC offrait un article intéressant : une interview de Téin, non daté, mais selon toute vraisemblance avant le début de la polémique :
[12] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/province-sud/noumea/accord-nouvelle-caledonie-manuel-valls-rencontre-a-nouveau-le-flnks-1616789.html
« Le ministre des Outre-mer s’est longuement entretenu mardi 26 août avec une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste, dans laquelle se trouve notamment Pierre-Chanel Tutugoro ». Et quelques seconds couteaux du Front, peut-on ajouter ; mais exit Emmanuel Tjibaou et les autres.
En fin de journée un communiqué rappelait la position du Front.
[13] https://rrb.nc/podcast/la-chronique-de-la-semaine-ecoulee-25-08-25
[14] 53 % des suffrages exprimés pour les candidats non loyalistes
[15] Voir les deux articles suivants du 26 août :
Et :
À suivre donc…
[16] L’article indique : « Le 17 septembre, la loi constitutionnelle serait donc toujours présentée en conseil des ministres. "La nomination d’un nouveau gouvernement peut rebattre les cartes parce qu’ici, l’accord de Bougival est dans une logique. Une méthode que sait imposer l'État. Si le gouvernement change la méthode, obligatoirement, la révision peut être remise en cause". La loi organique, qui doit être examinée au Sénat le 23 septembre, puis à l'Assemblée nationale début octobre, pourrait être décalée. Sa promulgation, toujours prévue mi-octobre, acterait le report des Provinciales à juin 2026. "Il y a une urgence sur la loi organique, parce que ces élections sont prévues normalement au 30 novembre 2025, sur la loi organique actuelle. Donc si on veut reporter les élections, il faut adopter cette loi le plus vite possible". ».
[17] Voir l’article du 21 août 2025 sur Médiapart, par Mathieu Dejean, une interview de Christian Téin :
« Le président du parti indépendantiste kanak, libéré après un an de détention en juin, a dialogué avec le député Bastien Lachaud [de LFI, PC] lors de la rentrée de La France insoumise. Le leader kanak alerte sur les conséquences d’un possible nouveau passage en force ».
Voir et entendre aussi le même Téin à cette rentrée de LFI dite Amfis :
https://www.youtube.com/watch?v=r32h_7DJjbw
« Le 21 août, grâce à LFI #AMFIS2025 à Valence, Rendez-vous incontournable de la rentrée politique, les AMFIS 2025 reviennent à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence. Cette année, ils se dérouleront du jeudi 21 août au dimanche 24 août ».
[18] https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/budget-2026-union-de-la-gauche-que-retenir-des-universit%C3%A9s-d-%C3%A9t%C3%A9-de-lfi-des-verts-et-du-pcf/ar-AA1L7WUw?ocid=BingNewsVerp
[19] Voir les dernières nouvelles du 27 août, grâce à Caledonia, Accord de Bougival : entre optimisme et incertitudes :
https://www.caledonia.nc/node/91623
[20] Voir les nombreux billets précédents concernant ces sujets.
[21] Voir encore mes trois billets du 1er février 2024, dont le premier, Le Ministre des Finances en Calédonie : contre la "doctrine nickel". Pipeau ! (Thèse)
Ainsi que les deux suivants sur le même sujet.
[22] Mais surtout pendant la grave récession économique du Caillou de 2019 à 2021 (avec, au milieu, la Covid) où l’Inspection générale de Finances, l’IGF de nos meilleurs énarques, publiait, sans doute à la demande de Macron (et probablement à celle d’Eramet, propriétaire de la SLN) un rapport prétendant structurelle le manque de rentabilité de la sidérurgie sur cette période, comparée à celle de l’exportation de minerais, alors qu’à l’évidence il ne s’agissait que la conjoncture très particulière de trois ans de grave récession économique.
Voir le troisième billet sur la question, également du 1er février 2024 :
[23] Nouvelle-Calédonie : Le président indépendantiste de la province Nord fustige la CCAT • TNTV News - Tahiti Nui Télévision
[24] Revoir :