A l’heure où l'on débat ici ou là sur Médiapart des gauches, de leurs avenirs et où il se trouve encore des juges pour considérer que la virginité (des femmes évidemment !) est une « qualité essentielle de la personne », le discours de Thomas Sankara, bref président du Burkina Faso (1983-1987), prononcé à l'occasion de la journée internationale des femmes le 8 mars 1987, huit mois avant son assassinat, vient allumer un contre-feu, qu’il faut absolument (re)découvrir (plus sur le film de Balufu Bakupa Kanyinda ici).
Car il est - comme le précise l’éditeur de sa publication en France - d’une actualité sidérante : « Le discours prononcé par Sankara en mars 1987 est une contribution durable à la lutte pour l’émancipation des femmes. Il est d’actualité aussi bien en Amérique du Nord et en Europe qu’en Afrique, et utile pour les femmes et les hommes qui luttent contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression partout dans le monde ».
On peut se le procurer en livre (voir le lien précédent) mais aussi le lire directement ici.
Bien loin des abrutissantes déclarations d’intention d’un Sarkozy ou de la bêtise conservatrice d’une Dati, le discours de Thomas Sankara nous prend et nous embarque là où nous n'allons que trop rarement : en Afrique, tout près de celles et ceux qui – comme il le disait – « ont mal quelque part ».
Les gauches françaises, européennes et par extension occidentales ont décidemment beaucoup à apprendre de celles et ceux qu’elles ont souvent tenues à l’écart.
A lire également, l’excellent ouvrage paru en avril dernier de Frédéric Briard au sujet de Tiken Jah Fakoly (qu'il faut également – surtout – découvrir au disque), qui m’a (donné envie de et) fait découvrir Thomas Sankara et son discours sur les femmes.