Pierre Carpentier
MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).
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Billet de blog 2 févr. 2023

Pierre Carpentier
MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).
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3 février 2011 : Édouard Glissant. La Désapparition d’un Poète-Combattant, Poème (V)

Lorsque la désapparition du poète se rapproche de notre vivant, c'est comme si la poésie-même nous demandait des comptes, nous apostrophait : "Alors ! Que te reste-t-il dans les tripes, hein ?" Je sais qu'à tout coup la question me sera posée d'égale force dans quelques mois, avec pour "deadline" la date de sa naissance au Tout-Monde. Pour toute réponse depuis notre côté de l'horizon voici HAAPITI

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).
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Illustration 1
Dynamique Matricielle

"Les traversées de mer battent en nous comme de terribles avortements. Mais il faut bien une image d´abime, une ivresse d´abysse, pour que nos fêtes prennent sens". 
Édouard Glissant in Tout-Monde.

HAAPITI

*

*   *

Nous avons beau enfouir la permanence intime des convocations de la mer,

Dans les sables bathymétriques des rêves que nous abandonnons à l'urbanité.

 Nous savons pourtant qu'elles nous reviennent toujours

Sous des formes inattendues de notre réalité.

À tant qu'en notre jour, 

C'est Moorea, l'île sœur de Tahiti qui s'en fait l'écho.

Vous savez, cet appel de ralliement que l'on peut entendre dans nos pays par le sonneur de la conque de lambi ? (le pu polynésien)

Ici c'est Imaël PATU HUUKENA, un  ami d'enfance marquisien natif de Nuku Hiva*,  nageur de très longues distances en Eaux Libres qui le fait retentir. C´est un Vai Tuhuka (un Maître de l´Eau).

 Ce frère astronautile me convie en son Habitat des Eaux.

Á rallier à la nage** la plage de Vaiare à Moorea depuis la passe de Taapuna à Tahiti soit quatorze kilomètres.

La traversée d'une vie…

Certes pour moitié en paddle-board, et les sept kilomètres restants à la nage avec palmes jusqu'au rivage de sable noir.

Mais ce sera aussi, la Traversée des Mémoires

Une traversée Mémorielle des Eaux. Je veux dire par la, en mémoire de nos jeunes années prodigieuses à Nuku Hiva que j’aime appeler :

Le « Sphinx Nautile… », certes,

Mais c´est également celle mes gangan (tupuna en langue créole de Guyane) Afro-ascendants,

Dont les crânes dorment sous les Eaux de leurs boulets verdis d’esclaves sur le plancher océanique de l’Atlantique Noir…


Et celle de mes illustres Yopoto Amérindiens dont la descendance poursuit de livrer d´héroïques batailles contre une Conquête française de l´Amérique qui n´en finit pas...

C’est aussi la traversée admirative des victoires sur la peur que vous avez hérité de vos Aito en Reo Tahiti,

Et de vos Toa en Eo Enana, n’est-ce pas ?

Le succès de cette entreprise amicale (parallèlement à mon entraînement physique quotidien et à ma préparation mentale),

N´appartiendra qu´aux seuls recueillement que procure à chacun.e. la natation méditative-dynamique partagée par Ismaël,

Ainsi qu’à l´infini respect fraternel que je porte à l’unité-résistante unanime du peuple de Moorea,

Vaillamment exprimée par la fédération d'associations Tāhei `Auti Ia Moorea.

En somme : je dirai que c’est une prière à la Toute Puissance Bienveillante du MANA.

Enfin, mon père Robert Louis Arthur Carpentier (1924-1996) repose à Haapiti. (commune de Moorea)

C'est la convocation solennelle des vivants aux ancêtres,

Que le souffle du lambi d'Ismaël clamera traditionnellement,

Sur les Eaux, sur les Monts, et dans les profondes vallées de lunes.

Une traversée des Mémoires de l'Atlantique Noir et de Porinetia

Jusqu' à Haapiti via Nuku Hiva" Sphinx Nautile" du Pito*.

FAAITOITO ! PORINETIA TIAMARAA !

(Tchenbé Rèd ! Polinézi Lib !

Soley' !

* Le Pito : littéralement, le nombril. Par extension l'ombilic des Eaux. Le centre de l'Amniotique Univers dans la mythologie Mā'Ohi. Le Point Nemo de notre Aquasphère...

** Le 18 février poipoi roa (au pipirit chantant) dépar de la passe de Taapuna-Tuatamiro de Punaauia.

Illustration 2
La passe de TAAPUNA. Au dernier plan Moorea.
Illustration 3
Au loin, Tahiti dans les nuages depuis les fonds de Vaiare à Moorea
Illustration 4
La Dépêche de Tahiti

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