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Ces mots d’amour arrivent à destination 41 ans après avoir été écrits. Des tueurs, des génocidaires, des tortionnaires, des fascistes d’un régime militaire arrivés au pouvoir par un coup d’état en 1976 ont fait disparaître 30.000 militants, syndicalistes, étudiants pour appliquer les recettes libérales en Argentine.
La justice française de Macron, après celle de Sarkozy et celle de Hollande va-t-elle continuer à protéger Mario Sandoval dont la justice argentine demande l’extradition depuis MARS 2012. L’audience de la Cour d’appel à la Cour de Versailles qui doit réexaminer la demande d’extradition de Sandoval a été reportée au 14 septembre 2017.
Les murs des salles de l’Ecole mécanique de l’armée de Buenos Aires ont gardé les marques du passage des femmes et des hommes qui ont été séquestrés pendant la dernière dictature civico-militaire : des messages, noms, dessins gravés pour l’éternité.
Les chercheurs et anthropologues à la recherche des restes des disparus ont découvert ces mots : « H.A MONVIA TE AMO » que Carlos Loza, un des survivants de l’horreur est sûr de pouvoir les attribuer à Hernan Abriata, un jeune étudiant en architecture et militant de la jeunesse péroniste, en dédicace à son épouse Monica Dittman.
Carlos, commotionné, a raconté au journal argentin Pagina 12 qu’il était allé voir le mur avec Monica et qu’ils ne pouvaient en croire leurs yeux. Monica reconnut l’écriture de son compagnon qu’une bande armée commandée par Mario « Churrasco » (le grilleur) Sandoval encore réfugié en France, travaillant pour les services secrets après avoir donné des cours à la Sorbonne a enlevé le 30 octobre 1976 dans la maison qu’ils habitaient.
« Ce n’est pas retrouver Hernan parce que nous n’avons jamais cessé de lutter pour lui rendre justice, mais oui, un message qui nous donne des forces et qui nous demande de ne pas abandonner, cela veut dire aussi obtenir son extradition de France» interpréta Monica Dittmer. Le juge fédéral Sergio Torres travaille encore sur toutes les marques répertoriées dans ce centre clandestin de détention.
La séquestration et la disparition de Hernan Abriata est un des 700 cas retenus pour le troisième procès concernant les crimes contre l’humanité commis à l’ESMA en cours depuis 5 ans avec des audiences très courtes et des dossiers des avocats de la défense très volumineux.
Pétition pour l'extradition de Mario Alfredo Sandoval poursuivi pour crimes contre l'humanité