Orson Wells disait : "A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire".
La CGT du Rhône est désormais en possession de documents permettant d’émettre de sérieux doutes sur les opportunités de création d’emplois qu’apporterait la société UBER en France.
Ces documents qu’il appartiendra à la CGT du Rhône de produire dans les prochains jours, permettent de comprendre la brèche au travers de laquelle au moins un si ce n'est plusieurs chauffeurs auraient été susceptibles de se faufiler pour "optimiser" leurs revenus par la fraude.
Mais comment donc ?
Si la production de transport est bien faite en France, le paiement de la prestation une fois collecté de la carte bleue dématérialisée dans l’application installée sur le smartphone du client, est transformé en flux financier échappant à tout contrôle hors du territoire national.
Pourtant à plusieurs reprises dans la presse écrite, à la télévision comme à la radio, les éditeurs et opérateurs de plateformes VTC dont fait partie UBER nous ont été présentés comme des entrepreneurs créateurs en masse d’emplois sur ce nouveau secteur d’activité. Des chiffres de l’ordre de 40 000 emplois ont été cités. Aujourd'hui UBER cite le chiffre de 80 000 emplois menacés par diverses procédures. Rappelons ici que la seule société proposant les services de VTC qui salariait ses chauffeurs a déposé le bilan (Les Voitures Jaunes).
« Il n'y a aucun doute sur le fait qu'Uber ait créé des emplois en France. Il n'y a qu'à voir le nombre de personnes qui nous rejoignent semaine après semaine » déclarait donc un cadre dirigeant de cette société en Février dernier au JDN (Journal du Net).
Pourtant à l'analyse des documents que la CGT du Rhône a porté à notre connaissance, le doute est de mise !
Car il faut saisir tout le vice caché de cette nuance : Ce n’est pas parce que de nombreuses personnes « rejoignent » cette société que des emplois sont systématiquement créés ! C’est même l’effet pervers inverse qui peut-être obtenu :
Dès lors qu’il n’y a pas de contrat de travail, quand bien même il y aurait création d'un contrat d’auto-entreprenariat par le chauffeur, quelle est donc la proportion de fraudeurs parmi les personnes qui les rejoignent lorsque leur rémunération est perçue et toute ou partie dissimulée sur un compte domicilié à l’étranger ?
Résumons la siuation dans le cas précis révélé par la CGT taxi du Rhône, où le chauffeur obtient par mail l'accord d'un cadre d'UBER pour le virement sur son compte domicilié en Tunisie du produit de son activité :
Sur cent euros de valeur produite en France pour l’activité de transport proposée, vingt quatre partent aux Pays Bas et échappent à l’impôt (pour atterrir dans les coffres d’un paradis fiscal d’après BFM Business). Les soixante seize restant partent sur le compte tunisien du chauffeur, pour autant déclarant être inscrit aux ASSEDIC en France, qui continue donc d’être indemnisé, encouragé ainsi par le truchement de la dissimulation partielle ou totale de ses revenus à maintenir son inactivité rémunérée par la collectivité. Edifiant, ecoeurant, révoltant.
Mais ce n'est pas tout ! Pendant l'accomplissement de cette "supercherie" : Qui paye l’éclairage public de nos routes ? Qui paye leur entretien au quotidien, leur signalisation, le SAMU qui intervient en cas d’accident de la circulation, le personnel hospitalier des hôpitaux publics qui soignent les blessés etc… ? Le contribuable français évidemement.
Ajoutons à cela le manque à gagner au quotidien des professionnels de la route qui payent leurs charges en France et sont du coup fragilisés au plan économique chaque jour. On comprendra mieux désormais les grèves à venir des chauffeurs de taxi.
Les cinq cent mil utilisateurs des services de cette entreprise appelés récemment à signer une pétition de son soutien, mais aussi chaque contributeur aux ASSEDIC, chaque citoyen de ce pays, et au delà chaque citoyen européen doivent savoir :
En commandant les services de cette entreprise, nous nous rendons potentiellement complices de cette "sUBERcherie" qui pille littéralement l'économie française au lieu de la soutenir !
Sous couvert du progrès technologique à notre bénéfice, sous couvert de l'avènement heureux de "l'économie du partage", sous couvert d'un discours écologique visant à réduire de 800 000 le nombre de véhicules en circulation à Paris, nous commettons bien souvent de bonne foi pourtant, un acte incivique.
Un acte qui répété chaque jour par dizaines de milliers en France mais aussi au delà de nos frontières en Europe et partout ailleurs dans le Monde donne les moyens de contester la souveraineté même des Etats, en consolidant la puissance financière d'une forme de "dictature numérique" où règne l'opacité, l'optimisation fiscale et l'arrogance affichée des cadres dirigeants.
Aujourd'hui valorisée trente milliards de dollars, "la firme" qui multiplie les conflits un peu partout dans le monde songe déjà à appliquer des méthodes douteuses :
Récemment encore, son Vice-Président a déclaré qu'il n'hésiterait pas à employer d'importants moyens financiers pour nuire publiquement à la réputation des journalistes qui oseraient critiquer UBER. A ce jour, il est toujours en activité.