Comment rendre hommage à Samuel Paty ? En nommant ses assassins sans désigner des boucs émissaires. En se souvenant que si, en France, «les lumières ne s'éteignent jamais», elles sont aujourd'hui placées sous étouffoir. Enrappelant que la laïcité est l'un des noms de la liberté de conscience. Cette liberté pour laquelle il a été tué.
Il faut saluer la décision courageuse de Prince Gouano, le capitaine amiénois d’interrompre le jeu alors qu’il était la cible d’insultes racistes, comme il faut remercier ses coéquipiers et l’équipe de Dijon de leur solidarité. Ils nous ont rendu l’inestimable service de sortir le match du stade pour l’inscrire sans fioritures dans le débat public.
La France n’est pas une PlayStation. Que les colères qui s’expriment – qu’on les juge ou non légitimes – révèlent un formidable sentiment d’injustice sociale, d’inégalités, de rage et d’attente d’un horizon meilleur.