L'ex-policier militaire et milicien Adriano Magalhães da Nóbrega a été tué à Bahia par la police militaire de l'Etat de Bahia et par celle de Rio de Janeiro, après une traque, le 9 février 2020. L'opacité la plus totale entoure les circonstances de la mort de ce tueur à gages, homme d'affaires et chef de la milice Escritório do Crime, à Rio de Janeiro.
Pour tenter d'éviter que la veuve de Adriano da Nóbrega, Júlia Emília Mello Lotufo, fasse une délation à la justice, accusant un suspect d'être co-chef de la milice d'Adriano, l'ex-président de l'école de samba Vila Isabel monsieur Bernardo Bello Pimentel Barbosa*, ce dernier s'est réuni avec le nouveau mari de Julia Lotufo, l'entrepreneur Eduardo Vinícius Giraldes Silva, 40 ans, uni au civil avec elle en octobre 2020 sous le régime de la communauté de biens.
Lors de cette rencontre, dans une voiture, Bernardo Bello Pimentel Barbosa a spécialement recommandé qu'il ne cite aucun membre la famille du président de la République, Jair Bolsonaro, puis a ajouté :
“Imagine si cette femme dénonce Bolsonaro en disant "regarde, mon ex [Adriano da Nóbrega] était toute la journée avec untel". Elle va baiser avec le mec. Ok, elle peut baiser, à la limite. Mais ils vont mettre fin à sa vie, en vert, jaune, bleu et blanc**"
Bernardo Bello n'a pas spécifié avec quel membre de la famille du président Bolsonaro le milicien Antonio da Nóbrega maintenait des contacts quotidiens.
A un autre moment de la conversation enregistrée, Bernardo Bello a expliqué à Eduardo Vinícius Giraldes comment Júlia Lotufo devrait organiser sa déposition à la justice :
" Donc, si elle arrive et dit "non, je sais cela ... ah, je ne vais pas faire ceci", elle est foutue, car ils ne vont plus la lâcher, jusqu'en enfer. Ils vont dire "le mec se couchait avec toi et te faisait les confidences" Elle [Julia] doit arriver là-bas et dire "regardez, mon ex-mari était un fou, un lunatique, un capitaine du bataillon Bope [de la police militaire], qui s'allongeait avec moi et la seule chose qu'il faisait avec moi, quand il faisait, était de me dire bonjour et tchao" "
L'enregistrement, dont la durée totale est de 1 heure et 11 minutes, est d'une conversation qui s'est produite dans une voiture, en face de l'immeuble où demeure Eduardo Vinícius Giraldes Silva, dans le quartier huppé de Barra da Tijuca, à Rio de Janeiro. La date de l'écoute, non fournie, serait entre le 26 avril et le 17 août 2021. Dans le véhicule, étaient présents Bernardo Bello Pimentel Barbosa ainsi que Eduardo Vinícius Giraldes Silva et l'avocat de ce dernier, Pablo Barra Teixeira.
C'est une révélation, le 24 août 2021, du journal en ligne Brasil de Fato, très engagé à la gauche de la gauche.
Selon un précédent long article d'un autre organe de presse, la télévision Record TV, daté du 17 août 2021, Júlia Emilia Mello Lotufo, 30 anos, a fait à la justice une " proposition de collaboration récompensée " le 7 juillet 2021.
En cette fin d'aôut 2021, la veuve d'Adriano da Nóbrega est toujours assignée à résidence, depuis la décision du Tribunal supérieur de justice (STJ) du 27 avril 2021. Elle a dû remettre son passeport à la justice et porte un bracelet électronique à la cheville. Le condominio où elle vit, dans le quartier huppé de Barra da Tijuca à Rio de Janeiro, face à la mer, est surveillé par la police. Júlia Emilia Mello Lotufo, mère d'un enfant de neuf ans, dit craindre d'être assassinée.
Le nouveau mari de Lotufo, Eduardo Giraldes, a également son passeport retenu par la justice, car il est impliqué dans un autre procès pénal où il est prévenu et déjà condamné en deux instances, mais pas encore définitivement. Giraldes dit, dans la conversation enregistrée, avoir déjà dépensé 6 millions R$ (1 million €) en frais d'avocats pour assurer l'assignation a résidence de sa femme. Et prévoit de dépenser six autres millions en frais d'avocats pour réussir à récupérer à la fois son passeport et celui de Júlia Lotufo. Afin de pouvoir quitter définitivement le Brésil.
(*) Bernardo Bello, 38 ans en 2020, est l'ex-gendre - par son union avec Tamara Harrouche Garcia Lopes, avec laquelle il a eu un fils - du bandit et chef local, à Rio de Janeiro, du jeu de hasard "jogo de bicho" Waldomiro Paes Garcia, surnommé Maninho, assassiné le 28/9/2004. Après cette mort, le milicien Adriano da Nobrega est alors devenu garde du corps du frère de Maninho, Alcebíades Paes Garcia, surnommé Bidi. Ce dernier a été assassiné dans la nuit du 25 avril 2020.
Le 12 avril 2017, le seul fils de Maninho, Myro Garcia, 27 ans avait été exécuté à Rio de Janeiro.
Selon une autre des filles de Maninho, jumelle de Tamara, nommée Shanna Harouche Garcia Lopes, Bernardo Bello est l'actuel responsable, en 2021, pour diriger les affaires illégales de la famille. Shanna accuse Bernardo Bello d'avoir voulu l'assassiner, le 8 octobre 2019, à Rio de Janeiro.
(**) Couleurs du drapeau du Brésil.