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Datée du 8 décembre 2021, et révélée publiquement par la presse le 29 décembre, une ordonnance signée le directeur général de la police fédérale (PF) Paulo Maiurino - agent de la corporation depuis vingt-deux ans et nommé à ce poste en avril 2021 après l'aval du président Jair Bolsonaro - , autorise le transfert du commissaire de la PF Rodrigo Morais Fernandes dans un service partenaire, aux Etats-Unis, pour une durée de deux ans.
Sans le document signé par Paulo Gustavo Maiurino selon Joaquim de Carvalho, le journaliste et auteur du documentaire "Bolsonaro e Adélio - Uma fakeada no coração do Brasil"* sur l'attentat "pour effectuer le changement d'enquêteur dans l'affaire de l'attentat, le superintendente de la police fédérale (PF) dans l'Etat du Minas Gerais aurait dû d'abord révoquer l'instruction en cours".
Selon l'ordonnance, Rodrigo Morais prendra son poste d'officier de liaison de la PF en février 2022, à New York, au cabinet de Homeland Security Investigations (HSI).
Au journal Extra, le 29 décembre, Morais Fernandes a déclaré qu'il "construisait" sa candidature à ce poste aux Etats-Unis d'Amérique depuis "quasiment un an", que cette affectation était "son souhait" et qu'elle n'a "aucun rapport avec l'enquête [sur l'attentat de 2018]".
En août 2021, Maiurino avait indiqué Morais Fernandes pour un poste à la direction du service Renseignement, mais la nomination avait été freinée par le ministre de la Casa Civil, Ciro Nogueira Lima Filho, second personnage du gouvernement et "âme du gouvernement" selon Jair Bolsonaro. La recherche du motif de ce frein est incluse dans une enquête sur une supposée interférence de Jair Bolsonaro dans les directions de la PF.
Jusqu'à ce jour de décembre 2021, l'enquête de Morais avait établi que Adélio Bispo de Oliveira avait agi seul puis la justice l'avait considéré malade mental, inapte à être jugé.
En novembre 2021, la police fédérale avait rouvert l'enquête, après l'autorisation du Tribunal Regional Federal de la 1re Region pour enquêter sur des éléments matériels, mais aussi bancaires et fiscaux, du principal avocat d'Adéloi, le rénommé et aisé Zanone Manuel de Oliveira Júnior, qui n'a jamais révélé qui lui payait son onéreuse défense d'Adélio Bispo.
Depuis septembre 2018, Jair Bolsonaro s'est plaint à de très nombreuses reprises des résultats des enquêteurs de la police fédérale, avec l'argument que pas un seul commanditaire n'avait été trouvé.
Jair Bolsonaro, après cette mutation d'un fonctionnaire non-aligné avec les désirs personnels d'un président de la République, s'apprête-t-il, dans cette affaire de l'attentat de 20218, à user de l'arme des fake news et des calomnies, envers des partis de gauche ou de futurs candidats présidentiels adversaires, pour rendre moins visible son franc déclin dans l'opinion publique ?
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(*) Documentaire de 1h44, lancé en septembre 2021. 1,56 million de vues sur YouTube à la date du 30/12/21.