Veut-on renoncer au pluralisme interne à la télévision, c’est-à-dire à l’exigence d’entendre toutes les voix sur les antennes françaises ? La France est le théâtre d’une étrange fable : quand L'Arcom demande de renoncer à un des fondements de son action. Gageons que les citoyens, les journalistes et les forces politiques attachées à la concorde citoyenne ne s’y laisseront pas prendre.
À l’initiative de Reporters sans frontières (RSF) et du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), plus d’une centaine d’organisations de défense de la liberté de la presse et de rédactions internationales - dont l'AFP, France 24, Mediapart, Le Monde - lancent un appel public pour demander un accès immédiat et sans restriction des journalistes internationaux à la bande de Gaza et la protection des journalistes palestiniens.
Si la France a mis en place depuis près de 150 ans un droit spécifique à la presse, c’est pour protéger le droit à l’information des citoyens. Dès lors que des productions journalistiques peuvent échapper au cadre protecteur du droit de la presse et tomber sous le coup du droit commun, comme une tendance inquiétante semble le montrer, les libertés journalistiques sont fragilisées et partant tout l’édifice démocratique. Reporters sans frontières (RSF) et plusieurs médias dont Mediapart appellent les tribunaux - au premier rang desquels la Cour de cassation, qui aura à juger d’une telle affaire le 19 décembre - à s’opposer à cette tendance.
Khaled Drareni, journaliste indépendant qui s’est distingué par sa couverture du soulèvement citoyen algérien, est devenu une cible du régime. Il est incarcéré pour «incitation à attroupement non armé et atteinte à l’unité nationale». Christophe Deloire, secrétaire général de RSF et Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, interpellent sur une «atteinte aux droits fondamentaux doublée d’une mise en danger.»