A première vue, les "passages" dans les écoles de la gendarmerie durant les évaluations CM2 n'étaient qu'une initiative isolée mais...A première vue, les "passages" dans les écoles de la gendarmerie durant les évaluations CM2 n'étaient qu'une initiative isolée. Selon une source policière, la gendarmerie locale était sortie de ses missions, qui n'incluent pas le renseignement, victime d'un flou dans ses attributions nées de son rattachement au Ministère de l'Intérieur. Mais un dernier évènement tendrait à faire penser que le dérapage était contrôlé.
En effet, un formulaire "fiche école 2008/2009" et un courrier ont été envoyés par la gendarmerie dans plusieurs écoles. Le but est de compléter un dossier dont "certains renseignements essentiels pour [leur] institution manquent..." Apparemment, une grande importance est donnée au plan d'évacuation, "il semble le plus adapté à l'usage qu'[ils seraient] amenés à en faire." Quel est cet usage ? "Avoir un outil performant en situation de crise".
Il existe déjà pour les écoles des plans particuliers de mise en sureté (PPMS) ou des Plans communaux de sauvegarde (PCS) où chaque partenaire à sa place en cas d'inondation, de d'explosion.... La gendarmerie n'y est généralement pas inclue. Alors, pourquoi vouloir les plans d'évacuation ? Voilà ce que rapporte le syndicat Sud Education 34.
« Renseignement pris auprès de l'IA, il s'avère que les gendarmeries mettent en place des "référents éducation nationale" depuis la rentrée scolaire. Cela rentre dans le cadre de la loi du 5 mars 2007 (prévention de la délinquance) qui est déclinée au fur et à mesure de l'actualité. Il s'agit ici de prévenir les risques d'intrusion et si les établissements du 2nd degré sont en première place, visiblement, les écoles sont aussi concernées... »
Le plus incroyable, c'est que "la fiche école 2008 / 2009 " a été envoyée avec l'en-tête de l'Académie de Montpellier ! Voici l'explication de l'Inspection Académique rapportée par Sud :
« Le document transmis par la gendarmerie avec l'en-tête "Académie de Montpellier" a été récupéré dans une école et utilisé par "maladresse" (c'est l'explication des services de l'IA) par la gendarmerie de St Jean de Vedas. »
Peut-être dans l'école même de Bastien Cazals, qui sait ?
Le syndicat conseille de ne pas répondre à l'enquête dans l'attente d'instruction claire de la hiérarchie.
Cet événement nous apprend que si le mouvement dans les écoles est quasi-invisible sur le plan national comparativement aux universités, il n'en demeure pas moins un sujet de préoccupation...
A moins qu'il y ait une autre explication et que la gendarmerie veuille protéger les écoles d'éventuelles intrusions comme le sont...les occupations d'écoles. On le voit, la nuance est fine entre protection et contrôle d'un mouvement de contestation. A moins qu'il y ait encore une autre explication.