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Billet de blog 11 juin 2024

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Dissolution de l’Assemblée Nationale: une décision cynique et dangereuse

Macron prend le risque d’engager le peuple français dans une dérive réactionnaire et destructrice telle que le pays n’en a connu que sous le gouvernement de Pétain de 1940 à 1945 Ce pari fou place le RN en position de prendre le pouvoir alors que ce parti n’a d’autre leitmotiv que l’exclusion des étrangers de la communauté nationale.

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Au soir du 9 juin 2024, Macron, Président cynique, arrogant et sûr de lui, s’est placé dans les habits du stratège politique qu’il n’est pas pour redonner de l’air à sa majorité. En réalité, une manœuvre hasardeuse pour ses troupes, au risque de nous placer dans une période inédite de troubles majeurs dont nul ne peut prédire l’issue.

Alors que Macron s’est assis sur les jugements du peuple durant la réforme des retraites, qu’il a cassé systématiquement la protection sociale, il s’arroge le droit d’embarquer potentiellement  le pays dans un régime autoritaire et identitaire qui a désigné la figure du bouc émissaire de l’immigré, coupable de tous les maux, à des électeurs sans boussole. 

Le nom choisi par les partis identitaires (raciste serait plus juste) est significatif,  « La France revient ! »  pour le RN et « La France fière » pour Reconquête. Comme si la nostalgie d’une France coloniale, catholique, fantasmée et qui n’existe plus  était le bon diagnostic face a un péril de submersion imaginaire par l’islam.

Au-delà du tintamarre médiatique, relativiser l’importance du vote identitaire

Avec 51,5 % de participation et 1,36% de vote blanc, soit environ 50% des électeurs qui n’ont voté pour quiconque, il importe de relativiser l’importance en nombre des électeurs de Bardella et Le Pen, ainsi d’ailleurs que des autres partis. Ces électeurs désorientés ou/et racistes sont cependant en mesure de se tirer, et nous tirer des balles dans le pied.

 Il serait facile de les placer au rang de citoyens incultes et ignorants qui ne comprennent rien aux vrais enjeux du pays mais il faut aussi inclure le rôle majeur de la propagande continue des medias Bolloré Cnews en tête suivi de C8, Europe1, le JDD. Sans oublier les autres chaines qui ont ouvert complaisamment leurs antennes à l’extrême-droite, banalisant des idées rances, racistes et réactionnaires avec un bouc émissaire parfait, l’immigré africain et maghrébin. Tous ces médias portent une responsabilité écrasante, se rappeler l’omniprésence médiatique de Zemmour en 2021 et 2022.

En calculant la proportion pondérée par rapport au nombre d’inscrits des différents partis par rapport à la totalité des électeurs, voici ce que l’on obtient pour ne citer que les premiers de la liste.

La France revient ! RN :                    15,6 %

Besoin d'Europe (Macron) :              7,3 %

Réveiller l’UE   :                                 6,9 %

LFI :                                                    4,9 %

LR:                                                      2,75%

La stratégie délétère et cynique de Macron

Macron élu par défaut avec moins de 20% des électeurs ( rapportés au nombre total des inscrits)  qui se sont prononcés pour son programme libéral a choisi délibérément le #RN comme adversaire principal. Ce faisant, il a banalisé sans vergogne les idées nauséabondes, donnant une vitrine présentable à Le Pen et Bardella dont il s’est servi comme d’un chiffon rouge pour devenir Président. Cette stratégie inepte n’ayant pas fonctionné, il joue aujourd’hui a l'apprenti sorcier en dissolvant l’Assemblée Nationale, plaçant l’extrême-droite aux portes du pouvoir, ivre du pouvoir exorbitant que lui donne la Constitution.

Sauf que Renaissance a obtenu un mauvais résultat aux Européennes et ne progressera plus et que la ficelle de l’épouvantail RN ne marchera pas cette fois-ci, usée jusqu’à la corde.

La responsabilité écrasante  des réseaux sociaux et d’internet

La majorité des électeurs ne s’informent que par la télévision et les réseaux sociaux. Les jeunes mais  pas seulement, fréquentent massivement Tik Tok, Instagram et autres sites web complotistes sur lesquels grenouillent des bloggeurs improbables avec des messages faux, biaisés, tronqués. Ces internautes et télespectateurs ne disposent pas des anticorps nécessaires pour se protéger contre l’image médiatique de Bardella, l’incitation à la haine raciale de Zemmour, la vitrine faussement policée de Marine Le Pen. Beaucoup de gens croit à la théorie du grand remplacement qu’ils tiennent pour une vérité scientifique ; c’est dire leur niveau abyssal d’ignorance ou de racisme latent.

Aujourd’hui, face à la numérisation massive des sociétés, nous somme fragilisés et démunis face à un Etat autoritaire et fasciste qui disposerait de tous les outils pour rassembler en quelques clics le profil détaillé d’un opposant avec toutes les conséquences pour les  libertés des opposants. Il existe des contre-pouvoirs numériques mais ils sont faibles si d’aventure un Etat fasciste piétine les règles de protection de la vie privée.  

Face à l’énorme défi du changement climatique, à l’accroissement injuste des inégalités, à la désindustrialisation actée de la France, au péril des guerres, prendre le risque de mettre aujourd’hui l’extrême-droite aux commandes de notre pays est une monstrueuse aberration, totalement inexcusable et que nous paierons tous cher.  Surtout les immigrés et  les plus fragiles d’entre nous.

Dans une société qui a profondément évolué avec l’intégration européenne et la mondialisation, Macron a méthodiquement détruit les fondations de l’état social du pays bâti par le CNR en 1946, au nom d’une idéologie libérale inepte qui n’a jamais prouvé son efficacité. Sauf pour les grandes entreprises et les très riches. Macron a fait voter une loi Immigration, promulguée le 26 janvier 2024 et qui est contraire à l’esprit même de la Vème République. Il nous précipite aujourd'hui dans le vide.

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