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Billet de blog 25 septembre 2023

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Itinéraire d'un Hazara en exil : le dédale européen

Troisième et dernier épisode d'un Hazara en exil. Après être parvenu à traverser la Mer Égée, Shahram a parcouru l’Europe pour finalement arriver en Allemagne. Le combat n’est pourtant pas terminé ; Shahram est toujours en sursis. Aux garde-côtes et aux frontières succèdent désormais d’autres barrières, entre foyers temporaires, papiers et marasme administratif… Bienvenue en Europe, terre d’asile.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Shahram s’établit en Allemagne pour une période de trois ans et demi. Le premier toit qui l’abrite est un gymnase où l’on accueille les primo-arrivants. Il y vit une semaine, le temps d’effectuer des formalités administratives, et notamment d’enregistrer ses informations personnelles. Il est ensuite mené à l’hôpital pour effectuer une batterie d’examens. Le cas du mineur isolé interpelle les soignants. Il doit être transféré en urgence dans un autre établissement de santé où le diagnostic est sans appel : le jeune homme a contracté la tuberculose. On le place en isolement pour une durée indéterminée. Shahram rumine dans la solitude de sa convalescence. Interdit de recevoir des visites, ses seuls contacts humains se résument à la présence des médecins et de leurs assistants accoutrés de combinaisons intégrales afin de se prémunir des risques infectieux. Il parvient à joindre de temps à autre ses amis, qui, depuis le gymnase ont été transférés dans une structure, à l’étage des mineurs isolés venus d’Afghanistan, d’Erythrée ou de Somalie. Shahram se retourne dans son lit, fixe le plafond, et pense aux siens demeurés au pays. Il refuse de céder à l’abattement, et cherche à mettre à profit cet ermitage contraint.

Capsule audio - L'école

Il demande à ses camarades une faveur : une carte SIM qui lui permettrait d’accéder à la toile. Dans sa petite chambre blanche, il commence à apprendre l’allemand grâce à des leçons sur YouTube. Montag, Dienstag, Mittwoch, Donnerstag, Freitag, Samstag, Sonntag.  Les jours passent ainsi.

Après deux mois, il est finalement autorisé à sortir. Pendant ces longues journées d’attente, une soif d’étudier a mûri en lui, au point d’être devenue une obsession, l’unique cap capable d’orienter son existence. Shahram sait ce qu’il veut dorénavant. Aussitôt revenu au centre, il s’adresse aux services sociaux de la structure pour réclamer d’être inscrit à l’école. Mais faute de place, on refuse sa demande sans lui procurer d’alternative. Si pour poser pied jusqu’ici il avait dû franchir une myriade de frontières, de chekpoints et échapper aux garde-côtes, en Europe, les entraves impalpables érigées par les administrations et les procédures abondent, d’autant plus insidieuses qu’elles s’accompagnent de lettres cachetées et de secrétariats polis. Sur le continent, la violence se pare d’atours légaux. Shahram ne digère pas ce refus. Chaque jour, obstinément, il se présente aux services sociaux et martèle : « [1]من می خواهم به مدرسه بروم ». Face à l’administration impassible, il persévère, et désormais, la nuit venant, sort de son appartement et s’époumone en dari qu’il veut aller à l’école, une litanie de détresse, qu’il accompagne d’éclats, de coups, et de tapages nocturnes pour alerter sur sa condition. La sécurité qui veille à l’étage note les infractions du mineur isolé dans ses registres, lui qui ne cherche qu’à attirer l’attention. Les agents sociaux héritent du rapport le lendemain et convoquent le jeune hazara pour le rappeler à l’ordre. Shahram ne s’embarrasse pas d’explications : « N’importe quoi. Cherchez pour moi une école ». À force d’entêtement, l’organisme embarrassé ne parvient plus à contenir les ruades de l’exilé. Une solution finit alors par être aménagée. Des chrétiens bénévoles sont dépêchés pour permettre aux jeunes exilés d’étudier la langue. L’institut basé dans une église rend possible la rencontre de Shahram avec un professeur qui maîtrise des rudiments de persan. Shahram s’entiche de lui.  Après 3 mois, il rejoint un cours collectif pour passer l’examen A1 qu’il obtient dans la foulée. Ce n’est qu’un début. Shahram veut continuer à étudier, à faire des formations. Il passe avec brio les différentes étapes. On lui propose de passer le niveau A2 en accéléré, puis le B1.  Une fois les fondements de la langue acquis, il s’inscrit dans une formation d’hôtellerie censée durer trois années et demie. Là, il apprend les techniques de repassage, du service et du ménage. Mais le jeune homme n’effectue que la première année, car en 2018, le temps commence à peser sur ses épaules et les déboires s’accumulent ; de multiples signaux additionnés vont avoir raison de sa volonté et le pousser à prendre la route vers un ailleurs.

Des compatriotes ayant déjà terminé la formation commencent à faire courir le bruit selon lequel, après ces trois années de patience et d’efforts, aucun document d’identité n’est conféré par l’État. Ils végètent ainsi, en perdition, car sans le sésame, et malgré les promesses d’embauche, il est impossible de travailler légalement. Durant son séjour en Allemagne, Shahram lui-même effectue de multiples stages : en tant qu’aide à domicile pour les anciens, dans une crèche, travaillant à l’église ou sur des chantiers. Une fois les périodes probatoires achevées, il lui manque toujours ce document que l’État ne lui délivre pas. Aussi la pension dont il bénéficie est-elle trop faible pour subvenir à ses besoins. Avec seulement 350 €, il doit payer des frais d’avocat mensuels élevés à 50€, ainsi que la formation dont le coût est élevé à 70€.  Le reste de la somme lui sert à payer quotidiennement ses repas, si bien qu’au bout d’une vingtaine de jours, Shahram se retrouve les poches vides. Désœuvré, il s’insère dans des réseaux de trafic pour vendre un peu de haschich et pallier son déficit pécuniaire. À cela s’ajoute un risque croissant d’expulsion pour les Afghans devenus majeurs – le verrou immunitaire décerné par l’âge est levé et dispense le gouvernement allemand d’états d’âme. Dans ce contexte, la xénophobie courante et anonyme qu’il a toujours connue lui devient insupportable, comme il témoigne avec détails d’une altercation devant un supermarché. 

Capsule audio - Anecdote racisme

Tout cela aurait sans doute été tolérable s’il avait su que ces sacrifices n’étaient pas insensés, qu’il endurait ces épreuves dans l’espoir de revoir les siens. Mais sa famille, qui avait été son phare jusqu’à maintenant, ne lui donnait plus aucune nouvelle depuis le début de l’année 2016. Six mois après son arrivée en Allemagne, sa mère lui annonçait qu’elle avait dû déguerpir de la région de Sarjangal définitivement avec les deux enfants. Les ravisseurs continuaient à sévir, ayant des vues sur les derniers lopins qui leur restaient, et cherchant l’aîné de la famille soudainement évaporé. Ils avaient été contraints de s’exiler dans une province, à l’Est de l’Afghanistan, à la recherche de terres arables où le cadet pourrait prendre soin de sa mère et de sa sœur et reprendre les activités agricoles. Cet appel avait été le dernier durant lequel il avait pu entendre la voix de sa mère. Alors Shahram pense au pire. Il contacte l’antenne de la Croix Rouge située à Kaboul afin de communiquer un avis de recherche, une bouteille jetée à la mer au cas où sa famille parvenait à se réfugier à la capitale et cherchait à renouer contact. Le temps passe, mais son appel reste sans réponse.   

Shahram connaît un endroit à Lichtenfels où il peut fumer et boire en paix, avec une vue imprenable sur la ville. Là, dans le silence, il brise la toile de la nuit.  Il s’écorche la voix, il shout le nom de sa mère, et le ciel ne répond pas. En proie à des délires, abreuvé aux cocktails alcoolisés mêlés au redbull, et dans un nuage de fumée, il s’abîme le corps et s’engourdit l’esprit. Il ressasse son départ empressé, son périple jusqu’ici, et fait les calculs. Le voilà noyé dans une mer de regrets, d’avoir ainsi laissé derrière lui ses raisons de vivre : « Si je n’avais pas quittée ma mère, ah si je ne l’avais pas quitté, elle serait toujours présente… ». Ses bras portent encore les stigmates de mutilation de cette période, de mégots écrasés sur l’épiderme, « quand ça fait mal ici, dit-il en désignant son épaule, j’ai oublié le cœur ». Ce n’est qu’en France, à Nantes, qu’il camouflera ces marques en se tatouant un dessin inspiré du joueur du football Paulo Dybala, avec en prime, le nom de « maman » en persan, couronné par un diadème. Malgré une mère de substitution trouvée dans cette petit ville, Claudia, retraitée bénévole qui l’a adopté comme un fils, et qui le met en garde contre ses errances, il ne parvient pas à relever la pente, et s’enfonce dans la vase des impasses administratives, des tentatives avortées. Claudia s’inquiète devant les nouvelles marques sur sa peau. Shahram s’égare. Les portes, une à une, se ferment. Puis, un beau jour, il se réveille sur un lit d’hôpital. Une femme munie d’un masque chirurgical remet en place le coussin derrière sa tête. Elle dit avec des mots doux qu’il a tenté de mettre fin à ses jours, que tout va aller mieux, et qu’il faut se reposer à présent. Mais Shahram n’est déjà plus là. Il a reçu un premier refus dans le cadre d’une procédure de demande d’asile en Allemagne. Il craint d’entamer une seconde démarche qui a peu de chance de réussite et pourrait être la dernière. L’avenir s’obstrue. Passé ce recours, c’est la menace permanente de la déportation. Quitte ou double. Alors, sans espoir et sans boussole, Shahram décide de reprendre la route pour faire peau neuve, avec une nouvelle destination en tête désormais : la France. S’il doit être expulsé, ce sera là-bas ; s’il peut y rester et travailler, se dit-il, qu’on accepte sa présence d’étranger, alors peut-être pourra-t-il envisager un nouveau départ, débarrassé des spectres du passé.

Depuis l’Allemagne, Shahram va jusqu’à Paris où on le dépose à Porte de la Chapelle. Il est 6 heures du matin. À l’aube, les tentes sous les ponts se dessinent dans la brume. Des silhouettes livides déambulent, veines gonflées aux poignets, qui parlent seules et l’interpellent sans regarder au fond de ses yeux ; cette même lueur, comme un cri, qu’il a déjà aperçu dans les rues de Kaboul, dans le regard des hommes que la vie avait fauchés, et qui s’oubliaient avec l’aide du pavot cultivé plus loin dans les montagnes. La communauté afghane est présente en nombre ici, de jeunes hommes tels que lui pour la plupart, qui dorment là, et vers lesquels il se dirige spontanément afin de leur soutirer quelques renseignements : « prends une carte sim – dans une boutique Lyca Mobile – appelle ce centre – on lui glisse une carte écornée sur laquelle est griffonné un numéro de téléphone – explique ensuite toute ta situation ». Shahram s’exécute. La voix au téléphone l’invite à se présenter dans un centre à Nanterre. Là, on lui prend les empreintes. Il opte pour la franchise, et annonce avant les résultats qu’il a vécu en Allemagne. Les services confirment qu’il est dubliné – mais son honnêteté lui vaut d’être laissé en liberté. Laissé à lui-même, il rejoint finalement le lieu d’arrivée, Porte de la Chapelle, et dort ainsi sous les ponts pendant deux mois. Régulièrement, il trouve refuge dans différentes structures qui ne permettent qu’un accueil de jour ; la nuit, les portes se ferment et il doit retourner à la rue. En hiver, durant les mois les plus rudes de l’année, Shahram enfouit son visage dans une écharpe et frotte ses mains dans ses poches. Une odeur rance mêlée à celle de l’essence lui colle à la peau. Il préfère s’échapper en flânant dans la capitale, et finit par intégrer un grand centre situé Cergy qui lui permet de résider la nuit. Il n’y reste qu’une semaine avant d’être envoyé à Nantes, dans l’Ouest de la France, au quartier de Bellevue, le 5 janvier 2019. Ce transfert s’accompagne d’une heureuse nouvelle : son statut de dubliné n’est plus en vigueur, aussi n’est-il plus rattaché administrativement à l’Allemagne et peut entamer un recours d’asile en France.

À partir de cet instant, les démarches s’accélèrent. Son premier entretien à la CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile) le désarçonne. Il s’attendait à un examen approfondi de son parcours, mais aucune question n’est relative aux raisons de son départ. Elles portent essentiellement sur les coordonnées géographiques de son village. Shahram ressort décontenancé de l’entretien. Pourtant, 45 jours après, il reçoit une réponse positive lui accordant une protection subsidiaire de 4 ans. Sur les conseils de son avocat, il ne s’arrête pas là, et veut continuer afin d’en finir avec l’incertitude des titres éphémères. Il décide de relancer une procédure pour obtenir le statut de réfugié. Titre qu’il obtient non sans mal un an plus tard, à cause de difficultés liées à la pandémie de la COVID 19 qui ajournent de nombreux entretiens. Durant cette année, confiné, il décide de réemployer la méthode d’autodidacte qui lui avait réussi en Allemagne, en s’astreignant assidument à des cours en langue française sur internet. L’OFII (Office français de l'immigration de l'intégration) l’invite à passer l’examen A1, puis A2.

Le soir, Shahram discute avec une jeune fille, dont le nom en persan signifie « Croissant de lune ». Il l’a rencontré depuis peu sur les réseaux sociaux. Elle officie dans un hôpital en tant que médecin. Shahram s’imagine déjà pouvoir la faire venir en France, organiser leurs fiançailles. C’est une fenêtre dans la nuit. Alors, tout en travaillant à la livraison de repas en scooter, il entreprend une formation en soudure et travaille pendant une année en chantier d’insertion. Un jour d’apprentissage semblable aux autres, Shahram reçoit un appel. Au bout du fil, la Croix Rouge de Kaboul. Shahram ne comprend pas tout d’abord, et demande à son interlocuteur de bien vouloir répéter. Le téléphone tombe à ses pieds. Son formateur, compréhensif, congédie l’étudiant pour la journée. Après cinq années de silence, il vient d’apprendre que sa mère, sa sœur et son frère sont toujours vivants, qu’ils ont rejoint Kaboul parce qu’ils s’étaient vus cernés par les talibans qui gagnaient du terrain et les avaient délogés. Ils avaient perdu sa trace et son numéro, et n’avaient pas pu le joindre depuis.

Capsule audio - La reprise de contact

 Shahram n’a qu’une idée en tête désormais : récupérer les terres du Sarjangal, et ramener sa famille en France. Mais la situation politique de l’Afghanistan va être bouleversée et ses plans contrariés en conséquence. Alors que les Etats-Unis occupaient le pays depuis 2001, le gouvernement de Donald Trump signe les accords de Doha en février 2020 qui préparent la capitulation et laisse le pays aux mains des talibans – Joe Biden sera chargé d’appliquer la mesure. Le 15 août 2021, les fondamentalistes entrent dans la capitale sans mener un seul combat, et reprennent le pouvoir après 20 ans d’ingérence américaine : une terrible nouvelle pour Shahram. Avec des membres de la communauté afghane réfugiée à Nantes, il organise des rassemblements tout au long du mois d’août et de septembre, Place des 50 otages, pour dénoncer l’irresponsable retrait des troupes américaines, la complicité des puissances impérialistes, et le sort réservé à son peuple jeté en pâture. Passé l’émoi des premiers instants, la communauté internationale réouvre progressivement ses ambassades au sein du pays, légitimant ainsi tacitement la prise du pouvoir par les talibans. Or, depuis qu’ils ont la main mise sur le pays, les exactions commises à l’égard la communauté hazara n’ont de cesse de s’accentuer. Shahram et ses camarades hazaras vivant à Nantes tremblent à chaque attentat annoncé contre un établissement scolaire pour filles, une maternité ou un quartier qui abritent la communauté. Le jeudi 22 avril 2022, une bombe explose aux abords d’une mosquée chiite, à Mazar-i-Sharif, dans le Nord de l’Afghanistan. Shahram apprend que Lune fait partie des victimes. Cette nouvelle l’accable pendant plusieurs semaines ; il ne se présente pas aux examens finaux de sa formation, mais parvient tout de même à obtenir sa licence. Régulièrement, il s’en va dénoncer la persécution systématique et ciblée dont est victime son peuple comme un génocide, la condition des femmes opprimées, privées d’étudier et de travailler en Afghanistan ; en septembre, il criera par solidarité « Zan Zendegi Azadi » («Femme, Vie, Liberté»), aux côtes de la diaspora iranienne nantaise, pour soutenir le soulèvement des femmes contre les mollahs de la République Islamique suite au meurtre de Mahsa Amini par la police des mœurs.

On ne saurait ponctuer l’histoire de Shahram ; son périple n’a toujours pas pris fin. Aujourd’hui encore, il continue d’œuvrer pour ramener les siens jusqu’en France à ses côtés. Le combat n’est pas terminé. Toutes ses décisions, ses gestes quotidiens sont uniquement motivés pas cet espoir. Ensuite, il s’imagine fonder une famille, tenir son foyer, et peut-être, voir ses enfants jouer un jour chez les Canaris nantais. Il rêve de pouvoir continuer à étudier, de traverser la France, ses régions, de voir le monde - non plus par nécessité, ou dans une fugue, mais pour l’embrasser et le découvrir. Shahram veut vivre libre. Son existence est encore suspendue au destin de sa famille, son accomplissement reste un bonheur par procuration, mais il tenait néanmoins à conclure l’entretien en formulant des souhaits pour le monde à l’avenir, et parmi eux, hérités de son expérience, celui d’une humanité réconciliée, qui ne soit plus fracturée en ethnies et en nations, et la dissolution absolue des frontières. Cet article en trois épisodes devait se conclure par sa voix. 

Capsule audio - Les vœux de Shahram

Au moment où l’entretien a été effectué, Shahram travaillait dans un restaurant à la plonge, faisait les ménages pour d’autres enseignes, et alternait avec des missions de soudure et la livraison. Son objectif était d’obtenir un logement HLM capable d’accueillir sa mère et sa sœur (condition sine qua none pour amorcer la procédure de regroupement familial), et d’amasser assez d’argent pour effectuer un séjour en Afghanistan, afin de les accompagner dans les démarches de passeports - les femmes ne peuvent sortir dans les rues sans la présence d’un homme de la famille. Son frère cadet vit désormais loin de la capitale et s’occupe de ses terres, raison pour laquelle la venue de l’aîné est indispensable. En plus de cette mission, Shahram devait retourner au Sarjangal récupérer ses terres, et organiser ses fiançailles avec une jeune femme, voisine rencontrée par sa mère avec qui il a pu sympathiser depuis peu. Au début du mois de juin 2023, il est parvenu à partir en Afghanistan s’acquitter de ces tâches pour une durée de trois mois. Un billet revenant sur ces retrouvailles et ce séjour sera publié prochainement afin d’actualiser sa situation, et donner simultanément à voir par son récit, la situation sociale à Kaboul, deux ans après la prise du pouvoir par les talibans, ainsi qu’une brève escale dans la République islamique ébranlée qui ne tient plus que grâce à ses potences - pour combien de temps encore ?

© Capital Bra feat. Samra & AK AusserKontrolle

Lien vers la première partie de l'article : Itinéraire d'un Hazara en exil : L'enfance au Sarjangal

Lien vers la seconde partie de l'article : Itinéraire d’un Hazara en exil : La route de la Méditerranée orientale

Je tiens également à remercier mon frère qui a effectué le mixage des capsules audios insérées dans les différentes parties de cet article. N'hésitez pas à solliciter les services du @ventana_studio pour des sessions studio (enregistrement, mixage, et toilettage post-prod...) sur Paris, Tours et Sablé sur Sarthe.

[1] « Je veux aller à l’école. »

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