
AVERTISSEMENT !
"Si la liberté d'expression se limite aux idées qui nous conviennent, ce n'est pas la liberté d'expression."
« Si nous sommes capables, nous autres les hommes, de générer de la pensée et du langage, c’est que nous entretenons un rapport intime et fondamental, dans notre créativité même, avec la limite, avec le sens de l’impossible et de la loi ». (Noam Chomsky)
Du 07 mars au 06 avril, la mobilisation de la Ruralité contre la réforme des retraites est un fait indéniable même si elle n'a pas l'ampleur et la couverture médiatiques des manifestations des grandes métropoles... Saint-Pons de Thomières, 1789 âmes (oui oui bien lire mille sept cent quatre vingt neuf habitants), siège du PNRHL (Parc Naturel Régional du Haut Languedoc, commune centre de la 5ème circonscription de l'Hérault et du 25ème canton de l'Hérault, terres électorales de l'actuel président du conseil départemental Kléber Mesquida; bref, un tout petit bout d'Occitanie ...
(suivre, en fin de cet article, 2 liens, pour finaliser la compréhension.
Comme l'écrira le poilu Henri Barbasse, "l'avenir est dans les mains des esclaves, et on voit bien que le vieux monde sera changé par l'alliance que bâtiront un jour entre eux ceux dont le nombre et la misère sont infinis" (Le Feu).
Je vous invite à lire ci-dessous 5 (cinq) interventions publiques d'Olivier Fuchs faites à Saint-Pons de Thomières lors des manifestations contre la réforme des retraites .... Mais qui est Olivier Fuchs ?
D'aucuns diront comme Saint François (Hollande), un "sans dent"..., ou encore "un rien" ... selon frère Emmanuel (Macron), mais Olivier a su traverser la Rue avec simplicité et gentillesse pour tracer sa "vie". Né le 24 avril 1958 à Mazamet, il habite à Riols (34220) dans une maison en paille (éco-construction). IL découvre la lutte à travers l’extension du camp militaire du Larzac en 1974 grâce au CUN du Larzac (centre de désobéissance civile non violente). 4 ans comme salarié agricole, puis instituteur à l'École Normale de Montpellier. Il a exercé dans la vallée du Jaur (Instituteur puis Directeur d’école rurale (Riols - Courniou). S’intéresse à la langue occitane dont il apprend l’écrit en classe de Terminale, il enseigne aussi comme instituteur remplaçant spécialisé en Occitan sur le département de l’Hérault et prend sa retraite en septembre 2018. Il écrit en occitan (chansons, poésies, contes) et participe à des associations (théâtre-chant).
Ce hussard de la République s’est investi dans les luttes, notamment dans la défense de l’enseignement public, la lutte pour les retraites (1995), le soutien aux inculpés de Millau, suite au démontage du Mac Do par le SPLB (syndicat des producteurs de lait de brebis) de la confédération paysanne (1999-2003). Olivier lutte aussi contre le projet de Méga-décharge sur Saint-Pons de Thomières au début des années 2000 (projet Sita-Suez).
Syndiqué au SNUipp 34 (FSU) et Gilet Jaune de la première heure sur le rond-point route de Castres à Saint-Pons de Thomières, Olivier est membre de LFI.
Prise de parole Saint-Pons de Thomières 07 mars 2023 :
Ensems, Ganharem !
Après les manifestations de janvier et de février, après les oppositions multiples à ce projet de loi mal ficelé, il faut désormais faire plier le gouvernement par la force de la rue. Il ne s’agit pas d’un putsch, mais de l’expression populaire dans son ensemble. Les Français sont opposés à cette réforme. L’Assemblée nationale, le sénat, sont nos représentants. Ils ont été élus dans les circonstances que l’on connaît. Ou bien les élus sont réellement nos représentants, et, dans ce cas, ils doivent écouter la voix du peuple souverain, ou alors ils nous volent le pouvoir. Madame Borne, nommée par Monsieur Macron, a nommé le gouvernement. Cette loi doit être retirée. Ce gouvernement doit tomber. Un nouveau gouvernement, plus souple, sera nommé. La démission du gouvernement n’est pas quelque chose d’extraordinaire. Sous la Quatrième République, il pouvait changer tous les trois mois. Un peu trop souvent certes, mais ce n’a jamais été une catastrophe.
Ce mouvement se durcira jusqu’au retrait de la loi. Il s’agit du blocage du pays, du blocage de l’économie. Car ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Ce ne sont pas les entreprises, ce ne sont pas les actionnaires, ce n’est pas non plus le gouvernement. Ce sont les hommes et les femmes qui sont ouvriers, employés, petits patrons, qui font le travail.
Vous êtes sans doute nombreux à manifester à Béziers ou à Montpellier. Il nous semble utile de montrer que tout le pays est mobilisé. Merci donc à vous tous de venir encore une fois manifester ici.
Les nouvelles internationales, les pays totalitaires où il est difficile de s’exprimer, la guerre en Europe même, peuvent faire apparaître les revendications sur les retraites comme futiles. Ne nous y trompons pas : si nos revendications sont futiles, alors que dire de ce projet de loi incongru. Nous pensons global, et agissons local. Le progrès est dans la lutte pour plus de justice sociale. Cette lutte sert à tous les travailleurs du monde entier. La grève est encore un droit. Utilisons-le, défendons-le !
Pour paraphraser le Canard enchaîné : La liberté de manifester ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ! Le droit de grève aussi.
Camarades, nous représentons plus de 90% du pays. Nous sommes forts de notre droit, et de nos convictions. Saint-Pons propose plusieurs actions dans les jours qui viennent. Il est d’ores et déjà prévu, comme vous avez pu le voir sur les tracts, deux moments de mobilisation, en lien avec l’actualité nationale et internationale, toujours dans le cadre de la défense des retraites. Nous nous réunirons demain à 10h30, jour de marché, sur la place de la mairie, pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Et jeudi devant le lycée professionnel en soutien à la jeunesse. Nos parents se sont battus pour les droits que nous avons acquis et que le gouvernement souhaite raboter autant qu’il le peut. Sachons-nous battre pour ceux qui vont nous succéder. Pour leur laisser un monde meilleur, en tout cas moins pire. Un jeune interviewé au mois de février disait : entre un monde avec un réchauffement climatique à 4 degrés sans lois sociales, et un monde avec un réchauffement climatique à 4 degrés avec lois sociales, je préfère la seconde solution.
D’autres combats sont à mener, mais chaque lutte renforce la suivante. Ensems, Ganharem !
Prise de parole Saint-Pons de Thomières 11 mars 2023 :
Les Tartuffes !
Cette semaine a été riche pour les défenseurs de la retraite par répartition, mais aussi pour leurs fossoyeurs : le gouvernement et ses quelques soutiens. La palme revient, selon moi, à Monsieur le président de la République, qui confond, pour faire un mauvais jeu de mots Halimi, Gisèle, avec ALIBI. La récupération de figures de gauche n’est pas nouvelle, mais dans le tollé que suscite la contre-réforme sur les retraites, elle est indécente. Le propre fils de Gisèle Halimi l’a fait d’ailleurs savoir. Gisèle Halimi, a été appelée un temps “la pute du FLN”, lorsqu’elle dénonçait les exactions de l’armée française contre les femmes algériennes. Mais personne ne l’a jamais traitée de Tartuffe. Comme chacun le sait, Tartuffe est ce personnage de Molière, qui incarne le faux dévots : un discours par-devant, et des actes à l’opposé. Les sous-chefs, comme Monsieur Dupont-Moretti, qui critiquent l’attitude des députés de la NUPES, pour ensuite faire des bras d’honneur au sénat. Monsieur Dussopt et Mme Borne, qui, ayant refusé toutes les propositions des syndicats pour rédiger un texte de loi malveillant et absurde, affirment que la concertation a eu lieu. L’extrême droite enfin, qui veut faire croire qu’elle est du côté des travailleurs, tout en critiquant les syndicats. Comme s'il y avait deux sortes de Français : les bons, respectueux de l’ordre, qui, eux, travaillent, et les “agitateurs” qui créent la pagaille. Ce ne sont pas les travailleurs qui créent la pagaille, c’est le gouvernement qui s’obstine, et les attitudes ambiguës de ceux qui espèrent tirer les marrons du feu, en favorisant la confusion.
Notre Président Tartuffe ne se contente pas de mentir sur les retraites, il joue sur tous les tableaux. Il va par exemple faire une tournée en Afrique où il est reçu par le chef d’État le midi, fait la tournée des boîtes de nuit le soir, et rend visite incognito, mais en le faisant savoir, aux opposants au régime. On ne fâche personne. Ça ne mange pas de pain. Quel rapport avec les retraites ? La lisibilité. Tout le monde a compris que les mots ne veulent plus rien dire, ou plutôt qu’ils signifient le contraire : “en même temps” signifie “n’importe comment” ; “sauver le système par répartition” veut dire “promouvoir la capitalisation” ; “l’augmentation de l’âge de la retraite” signifie “la diminution des pensions” ; “réduire les inégalités” signifie “ce sont toujours les mêmes qui trinquent”. On pourrait citer des exemples à la pelle. Rappelons-nous simplement le président précédent “Mon ennemi, c’est la finance”, qui avait mis un certain Monsieur Macron, employé chez Rothschild, au ministère des Finances.
Sous couvert de protéger la France et les Français, on fait croire qu’on est envahi par des hordes d’immigrés. Et on laisse se noyer en Méditerranée des centaines de personnes, on crée des tracasseries administratives aux femmes afghanes qui ont réussi à fuir leur pays. Mais on fustige les talibans, après avoir discuté avec eux à Doha. Et on parle de la France comme “Patrie des droits de l’homme” !
La devise de la France est simple : Liberté, Égalité, Fraternité. C’est bien sûr un idéal, mais le quotidien des Français qui manifestent est plutôt répression, injustice, et pillage du bien commun par ceux-là même qui nous dirigent. Lorsqu’on se comporte ainsi et qu’on invoque la République française, un mot s’impose : Tartuffes !
Prise de parole Saint-Pons de Thomières 23 mars 2023 :
Vive la République sociale !
Le gouvernement a osé ! Le président a parlé ! Amen ! Circulez ! Il n’y a rien à voir !
La retraite a cent ans, les gentils !
Celle a 60 ans, pour les enfants ! Ceux qui croient au père Noël ? Non, ceux qui osent encore rêver à une société meilleure ! Ceux qui ne se résignent pas ! Ceux qui savent que l’Histoire est avec nous ! Oui, l’Histoire a quelquefois des retours en arrière (1800-1815-1852-1940...), mais aussi des accélérations (1789-1830-1848-1936-1968-1981).
2023 ? Pourquoi pas ? Après la contre-réforme des retraites, entérinée selon Borne ou Macron, nous aurons à nous battre pour le pouvoir d’achats, pour ne pas nous faire irradier par des centrales nucléaires défaillantes, ou des sites Seveso comme à Malvezi (Narbonne), à essayer de ne pas nous faire dessécher sous le soleil de l’été, à empêcher le vol de l’eau par quelques uns (méga bassines), à pleurer devant les jardins grêlés, et à nous entraider devant les catastrophes qui nous menacent, peut-être à éviter la guerre à laquelle certains veulent nous préparer.
Lorsque les événements sont considérés comme lointains, on peut parfois arriver à comprendre les dessous politiques : en Turquie, le tremblement de terre n’était pas évitable, mais cela aurait pu être moins grave. Comme le disait un dessin humoristique (c’est bien sûr de l’humour noir). Pour faire des constructions en Turquie, il faut de l’eau, du sable, du gravier et du ciment. Pour les constructions antisismiques, il faut de l’eau, du sable, du gravier, du ciment, et des pots-de-vin.
Le pouvoir ne prévoit pas l’avenir, il s’imagine que l’argent résout tout. La soi-disant dette pour les retraites, ou celle pour rembourser les emprunts d’État ne sera que pipi de chat face aux catastrophes écologiques et humaines qui nous attendent si nous ne prenons pas des mesures concrètes et immédiates. La crise économique de 1929 a remis à l’heure certaines dettes : lorsqu’on voyait en Allemagne circuler des timbres de 50 000 000 de marcs, par exemple. L’argent, surtout numérique, est plus volatil que la Terre. Nos enfants n’auront pas à rembourser la dette sociale, ils paieront nos erreurs, et ils s’abriteront derrière ce que nous aurons été capables de défendre.
Madame Le Pen a raison, lorsqu’elle remet en cause la loi sur les retraites qui vient d’être adoptée avec 9 voix de majorité. Pas parce qu’il ne manquait que 9 voix, mais parce qu’elle passe en force avec tout le pays contre elle. Mais nous n’attendrons pas la fin de la mandature de Monsieur Macron. Ni même le referendum d’initiative partagée. Nous allons essayer de bloquer le processus maintenant. C’est ce que nous faisons. Et si jamais il fallait attendre encore 4 ans pour renvoyer cette loi aux oubliettes, eh bien, nous préférerions un pouvoir qui nous parle de fraternité ! En accord avec les mouvements sociaux et les forces de progrès ! Vive la République sociale !
Prise de parole Saint-Pons de Thomières 28 mars 2023 :
Liberté – Égalité – Fraternité !
Bonjour les habitués ! Bonjour les nouveaux ! Merci à tous !
Ceux qui se mobilisent contre l’injustice et cette loi inique ! Je ne savais pas s’il y aurait des écharpes tricolores à cette manifestation, mais jusqu’à présent elles avaient brillé par leur absence (Le maire de Capestang et quelques conseillers municipaux sont venus manifester avec nous, mais c’est peu).
Les élus des communes rurales de notre canton n’ont pas l’espoir de retraites dorées comme celles des sénateurs, me semble-t-il. Leurs proches, leurs administrés, eux-mêmes, ne font pas partie (pas à ma connaissance) des gros nantis du CAC 40.
Pourquoi ne viennent-ils pas manifester ? Ils ne se sentent pas concernés ? Ils ont peur ? Ils font partie de la « République en marche » ? (Le nom de ce parti est à lui seul un jeu de mots (République en panne, en perdition, ...) Peut-être certains élus vont-ils ailleurs ? Mais en catimini alors ? J’avoue avoir du mal à comprendre. Les élus sont nos représentants, rappelons-le. S’ils pouvaient un peu nous accompagner quelque peu dans la lutte, nous serions fortifiés.
Le résultat de cette lutte ne sera pas changé. Nous gagnerons quoi qu’il advienne, tôt ou tard. Car nous n’accepterons pas la dérive dictatoriale de ce gouvernement, devrais-je dire de ce président. Car les outils constitutionnels qui existent et dont s’est servi le gouvernement pour faire passer cette loi, sont des outils d’exception. Souvenons-nous des tribunaux d’exception qui ont été heureusement supprimé. La Vème république est née de la guerre d’Algérie, à un moment douloureux de notre histoire. Le 49-3 était prévu pour être utilisé dans des cas de force majeure. Peu à peu, les gouvernements successifs en ont fait une habitude. Mais l’article 47-1 a été créé pour pouvoir régler le problème du paiement des fonctionnaires de l’état, en cas de blocage dans la discussion sur la sécurité sociale. Il s’agit bien entendu d’un détournement d’intention. Le plus grave n’est pas que tel ou tel article soit utilisé pour imposer une loi. Le problème, c’est que le gouvernement a cherché dans la constitution tout ce qu’il pouvait utiliser pour imposer sa loi au peuple qui n’en veut pas. Exactement comme l’optimisation fiscale permet aux grandes entreprises, aux grands patrons, aux riches – pas votre voisin qui travaille à l’EDF ou au SDF qui touche (ou non parfois) le RSA – pas non plus l’immigré en situation irrégulière parce que la préfecture ne gère pas les dossiers en temps et heure – Le détournement de l’esprit de la loi est donc semblable à l’optimisation fiscale, qui permet aux riches (les gros) de se payer des avocats pour ne pas payer d’impôts, voire détourner des fonds de façon légale, en profitant d’une faille de la législation.
Le monde est peut-être complexe, mais les vieilles ficelles ne le sont pas. Les discours moralisateurs ou justificatifs n’y changeront rien, le peuple a compris : « Il (Monsieur Macron) nous prend pour des jambons », me disait un camarade en manif la semaine dernière à Bédarieux. Et on pouvait lire sur les pancartes : Le Méprisant de la République.
"Paura Republica, demòra pas que lo paure pòble per te parar dels lops que te vòlon despolhar, chucar fins a l’ òs, raubar, e te cambiar en dictatura. Gardarem la Republica ! Libertat – Egalitat – Fraternitat"
Pour ceux du nord de la Loire, je traduis :
"Pauvre République, il n’y a plus que toi, peuple misérable, pour te protéger des loups qui veulent te dépouiller, te sucer jusqu’à l’os, te voler et te transformer en dictature. Nous sauverons la République ! Liberté – Égalité – Fraternité !"
Prise de parole Saint-Pons de Thomières 06 avril 2023 :
"Celles et ceux qui sont là n'abandonne pas !"
Adieussiatz ! Los (e las) qu’ abandonan pas son aquí !
Bonjour ! Celles et ceux qui ne lâchent rien sont là. Il y en a d’autres partout, dans tout le pays. De Dunkerque à Perpignan, de Brest à Strasbourg. Sans vraiment nous concerter nous savons qu’il faut tenir. Les décisions politiques sont conditionnées par le contexte. Et le contexte, c’est nous !
La résistance à l’oppression, c’est nous ! L’insoumission, que l’on soit adhérent(e) à la France insoumise ou pas, c’est nous ! Nous n’acceptons pas le diktat d’un seul contre 90% de la population. Nous n’acceptons pas le marchandage sur notre dos. Nous nous indignons devant la répression policière. Nous souhaitons le blocage de l’économie. Et nous participons à « l’effort de grève », soit par la grève elle-même, soit en abondant les caisses de grève pour encourager la lutte. Nous sommes un peuple debout. Merci à tous.
Ici, personne je pense n’est conseiller ou spécialiste en droit constitutionnel. Et pourtant nous savons que la décision de ce conseil sera (à l’heure où je prépare ce texte c’est du futur), politique. Certains médias présentent le Conseil Constitutionnel comme le garant de la liberté constitutionnelle et soulignent son indépendance vis-à-vis du pouvoir. France Culture, puis le Monde Diplomatique ne sont pas de cet avis. Le conseil Constitutionnel est constitué de politiques, majoritairement de droite, nommés par le Président de la République, le Président du Sénat, et le Président de la chambre des députés. Ils prennent position sur des lois qu’ils ont parfois initiées, ou défendues, et sont proches du pouvoir. Si Monsieur Badinter, politique et juriste réputé, nommé par François Mitterrand, a redoré le blason de cet organisme – on lui attribue la phrase : « Désormais, je n’ai qu’un seul devoir, c’est le devoir d’ingratitude ! », il n’en est pas de même des autres membres : Jean-Louis Debré déjeunait régulièrement avec le Président du Medef, et invitait des chefs d’entreprises. Je le cite : « Ils me remercient de les avoir invités et de régulièrement les écouter. Naturellement, je ne peux qu’en être satisfait ». Les conseillers constitutionnels actuels ont jusqu’à présents privilégié la liberté d’entreprendre - laissons faire les patrons ? - et la liberté contractuelle -les contrats sont plus importants que la protection des citoyens ? - sur les dispositions sociales de la constitution. C’est un point de vue politique, la constitution ne hiérarchise pas.
Parfois cependant le Conseil Constitutionnel a arbitré différemment. Surtout en cas de forte pression sociale. La position de Monsieur Macron n’est pas défendable. Même ses soutiens cherchent une porte de sortie. Le Conseil Constitutionnel pourrait, grâce ou malgré lui, en offrir une. Grâce à nous ! Et s’il valide malgré tout la loi, ce ne sera qu’une étape. Il s’agit d’une mauvaise loi, d’un mauvais président, d’un mauvais coup fait au peuple tout entier. Et aussi de mauvais coups aux manifestants de tout bord.
Le poids des manifs, le souci d’un compromis (peur de la « guerre » civile), infléchiront tôt ou tard le pouvoir. Les tentatives pathétiques de détourner l’attention du sujet (la réforme des retraites) en donnant des interviews aux chiens ou aux lapins (Pif ou Playboy) n’y changeront rien. Le pouvoir est aux abois. Il le sait, nous le savons. Mais c’est là qu’il est le plus dangereux : combien de printemps se sont achevés dans la répression. La boussole ne doit pas varier : démocratie et fraternité. La liberté doit être défendue. C’est elle qui prépare l’égalité de demain. Celle qui semble si éloignée dans ce pays voué aux appétits des puissants.
Sèm aquí per dire que resistèm e que pararem la Republica, la Bona !
(Nous sommes ici pour dire que nous résistons et que nous protègerons la République, la Vraie !)
BRèLES (Barragistes Républicains Lamineurs d'ESpoir).
Voyage en ruralité, découvrez l'Occitanie, l'Hérault au travers du "petit monde saint-ponais" via la lecture de :
François Ruffin : "la masse, le nombre, c'est le seul chemin pour la victoire"