Affaire Gueffar : La loi El Khomri appliquée avant la lettre.
95 jours.
95 jours que le pouvoir capitaliste est venu broyer une existence. Frappant au hasard une anonyme parmi tant d’autres. 95, c’est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis le licenciement de madame Gueffar par la société ONET. Un licenciement injuste et disproportionné comme je le précisais dans un article récent intitulé « L'injustice du licenciement de Madame Gueffar: une plaie brûlante ».
95 jours d’une longue traversée du désert avec comme seul horizon la souffrance et le désespoir.
95 jours où nous nous heurtons au silence affligeant de la SNCF comme de la direction d’ONET.
Mais 95 jours de lutte aussi. Création d’un comité de soutien, distribution de tracts, interpellation des élus et parlementaires locaux, création d’une pétition en ligne, soutien quotidien de François Ruffin, réalisateur du film « Merci patron » … Depuis le 17 décembre, date du licenciement, la solidarité autour de madame Gueffar ne cesse de grandir. Il faut aujourd’hui passer à la vitesse supérieure.
Pour signer la pétition en ligne c'est ICI
En effet la situation est aujourd’hui critique.
D’abord sur le plan financier. Avec des revenus qui se sont écroulés madame Gueffar se trouve dans une situation financière très difficile. La première
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urgence du comité de soutien est de mettre en place une solidarité financière : véritable bouée de sauvetage pour permettre à cette salariée de vivre dignement tout en continuant son combat.
Enfin, urgence, car plus la situation s’enlise plus la réintégration sera complexe.
Face à l’intransigeance de la société ONET, et à l’indifférence de la SNCF, nous devons monter le curseur de la mobilisation. A l’heure où le combat contre la loi travail fait rage, cet exemple prouve une chose. Pas besoin de dynamiter le code du travail pour faciliter les licenciements, c’est déjà tellement simple aujourd’hui !
Comment peut-on accepter qu’on se débarrasse ainsi d’une personne, du jour au lendemain, après quatorze années de travail ? Comment accepter que par un simple trait de plume une vie tout entière soit brisée ? Il faut bien prendre conscience d’une chose. Aujourd’hui, c’est madame Gueffar, demain c’est moi, ou peut être vous qui seront victimes des rapaces capitalistes.
Mais de façon plus globale ce licencient pose la question de savoir quelle société voulons nous. A l’heure où le gouvernement s’enfonce dans un libéralisme économique combiné à un conservatisme sécuritaire, à l’heure où l’Union Européen décide d’enterrer le droit d’asile et prône le repli sur soi, nous devons continuer à nous battre pour un autre modèle de société. Continuer à œuvre collectivement à la recherche de solutions alternatives pour un avenir enfin libéré du carcan de l’ultra libéralisme. Continuer à combattre la logique financière et l’exigence de rentabilité financière. C’est un combat frontal contre les impératifs de la gestion par le capital que nous devons mener.
C’est pour toutes ces raisons que nous continuons à nous battre. Pour madame Gueffar, pour toutes ces femmes et ces hommes qui subissent au quotidien la violence d’une société où la marchandisation prime sur l’être humain. Non, définitivement non ! Nous ne voulons pas de cette société ;
Pour effectuer un don : il faut adresser un chèque à l’adresse suivant : 29 quai Calabet - 47000 Agen (ordre : syndicat CGT-Cheminots du Lot et Garonne).