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Je ne suis qu'un rêveur...

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Billet de blog 1 octobre 2021

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EN SORTIR.VIVANTS !

Que s’était-il passé pour que chacun de nous, ainsi se cloisonne à double tour, prostrés dans ses postures d’immobilisme. Des lyres de l’en même temps.

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Illustration 1
Impasse © Vent d'Autan

En garder une trace. Orale, écrite ou gravée dans un bloc de marbre. Qu’importe la forme, juste le fond. Profonde et indélébile marque qui se devra de servir de témoignage, stigmate de résilience. Afin que chacun se souvienne et que tous prennent acte de la dimension d’autant d’évènements non fortuits.

En mesurer l’étendue. Ampleur systémique de cette profanation des idéaux. L’essentiel de ce qui fut, tout sauf anodin. Crise des consciences dont personne n’aurait soupçonné un instant les moindres retentissements. Résonances qui allaient déclencher des cris d’orfraie dans l’accomplissement du plus banal des quotidiens.

En tirer les leçons. Chapitres de vécus, d’appréhensions et de ressentiments. Minutieusement consigner l’abondance de la chronologie des temps. Pour que rien, à jamais ne s’efface, malgré ces contours devenus flous, presque imperceptibles, engloutis par mégarde dans les méandres du néant. Pour la reconnaissance des faits et une place dans le repli des mémoires. Réhabilitation d’existences tombées dans la soumission des négligences.

En finir. Une fois pour toute avec cet épisode de mauvais augure. Au plus vite tourner la page de cette miséricorde, et passer sans encombre à tout autre chose. S’extirper de cette ornière fétide et putride où la peur, mauvaise conseillère, articule ses faux semblants. Reprendre le cours de la vie, insouciance du lendemain.

En rêver. A voix haute, cauchemarde. Explosion sonore qui se détache en contre jour. Quelques forces obscures à libérer de ces carcans qui font la part belle aux farouches malandrins. Meurtrissures de postures introverties, imprégnées de vulnérabilité émotionnelle. Mesurer l’étendue des désastres.

En rire. Quitte à en pleurer de rire. Larmoiement de joie. Comme pour conjurer ce mauvais sort qu’un vieux sorcier disjoncté aurait jeté en pâture, au nez et à la barbe de l’humanité bien trop décadente. Corsetée  corps et âme dans cette camisole de force. Exécration des Ténèbres.

En parler. A voix haute, dans le flambeau de nos nuits blanches. Les yeux pétillants de sommeil, exaltés par la dérision des corps insurgés. Narrations singulières où s’entrelacent le destin de pionniers à ferveur communicative.

En tailler le bout de gras. Entre soi, entre nous, entre gens de bonne foi, de bonne compagnie. A la terrasse d’un café, sous ombrage d’une tonnelle. Autour d’un verre à partager et d’un instant privilégié à échanger sur les vertus de la Fraternité, clouée au pilori.

En prendre son parti. En marge de tout parti. A l’écart de toute récupération politique et morale. En accord avec ses convictions les plus profondes. Inspirés d’une forte dose d’humour et de dérision. Revigorés de ce long traumatisme dont on ignore encore les circonstances. Mais qu’importe !

En pincer pour soi. Pour les uns, pour les autres et pour le bien fondé d’un humanisme taillé sur mesure, non plus à l’emporte-pièce. Loin des allégations mercantiles de quelconque gourou de pacotille venu dicter en anathèmes prophétiques, le cours de nos propres existences. L’énergie sauvage de la Liberté retrouvée. Rescapés d’une interminable période d’inanité.

En porter le fardeau. Assumer l’entière responsabilité de vouloir et surtout de pouvoir passer à tout autre chose. Au service de la cause  commune du soin apporté à la poésie de la vie. Nos pulsions de vie, plus enjouées que leurs pulsions de mort. Plus jamais ça !

En brandir l’étendard. Oriflamme claquant dans le sillage des vents. Apôtres du nouvel évangile. Liturgie des possibles. Échappés de ces lugubres années de réclusion. Du flou, du vaporeux, du monochrome. Du gris anthracite, du noir ébène, du bleu céreux, des paysages aux perspectives florissantes, ouvertes sur un infini qui fascine  la mélancolie des âmes.

En faire un cheval de bataille. De tous les combats que l’on portera en aparté dans l’embrasure des fenêtres ouvertes sur cette boule d’énergie et de créativité qu’est la vie. Patchwork de multitudes d’affinités que l’on recoud les uns aux bouts des autres en un monde altruiste, charismatique. Une sensation d’Égalité retrouvée, la tête dans les étoiles. Au sortir de cette impasse, les yeux levés au ciel, la délicatesse de pouvoir se dire : «  Raconte- moi un peu… »

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.