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Billet de blog 26 décembre 2023

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Rocafortis : Ayant moi même vécu l'expérience du bannissement sur Médiapart

La pensée doit faire de l'expérience de la liberté, se situer à même le monde vécu, c'est à dire ne pas vouloir exister dans un rapport de transcendance au monde. Carole Widmaier ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, agrégée et docteur en philosophie, spécialiste de philosophie politique, elle collabore à la revue Esprit et enseigne la philosophie à l'Université de Franche-Comté.

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25/12/2023 11:27 PAR ROCAFORTIS

https://blogs.mediapart.fr/vivre-est-un-village/blog/241223/la-pensee-doit-faire-de-lexperience-de-la-liberte-une-experience-racontable/commentaires#sort=sortByDate

Bonjour !

Ayant moi même vécu l'expérience du bannissement sur Médiapart (moins longtemps, un mois, mais tout aussi arbitraire, sans explications ni contradictoire), je peux témoigner de combien c'est violent.

C'est violent et c'est surtout inacceptable, aussi bien sur un plan juridique (entrave à la liberté d'expression) que politique.

On ne peut tout simplement pas accepter qu'un journal qui se prétend de gauche et de qualité pratique ainsi une censure sournoise et discriminante, soumise au bon vouloir de quelque obscur  Vychinski.

Il parait qu'il existe un participatif sur Médiapart.

Je ne l'ai jamais rencontré.

Au contraire, tout ce que j'ai pu y voir me porte à conclure qu'il s'agit en fait d'une structure gazeuse, à l'instar du mouvement des "Insoumis" qui autorise tous les excès et même le fameux totalitarisme dont parle (de façon très subtile) l'article qui nous précède ici.

On peut avoir une structure juridique très forte (c'était déjà le cas du stalinisme) et la redoubler par un réseau invisible de rapports de forces qui est la vraie identité d'une organisation.

Beaucoup d'entreprises modernes comme Google ou Méta, fonctionnent ainsi.

Médiapart aussi avec son Président qui peut même s'offrir le luxe de disparaître de l'organigramme sans perdre une once de son pouvoir.

Que les naïfs s'en satisfassent, c'est dans l'ordre des choses.

De toute façon, le Club de Médiapart n'est guère plus qu'une sorte d 'Ehpad pour vieux gauchistes fatigués.

Mais pour tous ceux qui, comme moi, sont déterminés à a faire vivre l'espace de liberté que le calcul commercial et les progrès de la technique nous ont offert ici, je trouve qu'il y a matière à engager un combat portant sur l'organisation même de ce Club faussement intitulé participatif (en fait à la mode de Ségolène Royal, 100 % gadget).

Imposer une réorganisation effective avec parité de pouvoir entre Clubistes et Rédaction est davantage une nécessité qu'un vœu. On a vu dans les années 20, avec le fameux épisode des 21 conditions de Lénine à quel point  l'erreur sur l'organisation est l'erreur fatale.

Comment inverser le scandaleux rapport de force entre Rédaction et Contributeurs sur le Club de Médiapart ?

Je lance le débat, c'est à vous !

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25/12/2023 14:50 PAR VIVRE EST UN VILLAGE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ROCAFORTIS LE 25/12/2023 11:27

Bonjour Rocafortis et un grand merci pour ce commentaire !!!

De manière, forcément complexe, j'ai répondu  à vos questions dans ce blog et dans cet autre blog de Mediapart https://blogs.mediapart.fr/vivre-est-un-village/blog/211223/chanter-nouveau-avec-ma-corde-sensible-mediapart/commentaires et dans ce blog d'Agoravox TV https://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/eloge-des-valeurs-hannah-arendt-37212#forum13435864...

Tout d'abord, je remercie Edwy Plenel d'avoir bien voulu me donner une raison de ma suspension de 3 mois en m'écrivant "Les insultes envers les membres de l'équipe de Mediapart sont proscrites par la charte de participation." ce qui m'a permis de faire un travail beaucoup plus intéressant que lorsque que la seule mention ""non conforme à la charte de participation"...

Tarik Safraoui, le membre de l'équipe Mediapart qui a pu se sentir insulté d'une comparaison en forme de misthophorie avec Bruno Doguet (lire : https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-bourges/blog/230615/l-homeopathie-au-service-de-mediapart) peut appeler à une suspension de droits au participatif mais, certainement pas de 3 mois...  

La description des activités sur Mediapart étant "Modérateur qui vole le travail des bons robots bien de chez nous. J'ai l'algorithme dans la peau." a eu le même effet sur moi qu'à eu mon tutoiement accidentel, je le répète puisque c'est en copiant collant un élément de langage destiné à Claire Bonnefond, que el tutoiement s'est produit...

A partir de la cuture qui est la mienne ce type d'offre https://www.google.com/search?client=opera&q=Medipart+abonnez-vous+Edwy+Plenle&sourceid=opera&ie=UTF-8&oe=UTF-8#fpstate=ive&vld=cid:77289414,vid:zB6tzC_EMYM,st:0 s'apparente à un établissement du type décrit dans cette chanson https://www.google.com/search?client=opera&q=Paroles+canson+au+tord+boyau&sourceid=opera&ie=UTF-8&oe=UTF-8  , dans lequel le rôle du propriétaire est tenu par Tarik Safraoui et le rôle du client par Edwy Plenel... 

Pour reprendre les éléments culturels dont je dispose, j'affirme que j'ai agi à partir de mes affects, dans les brouillard de mes peines et de mes désirs https://www.poesibao.fr/georges-didi-huberman-brouillards-de-peines-et-de-desirs-fait-daffect-1-lu-par-isabelle-baladine-howald/ ...

Pour reprendre un autre élément culturel, je me suis trouvé à Mexico le 19 septembre 1985 dans un 6ème étage et j'ai pu observer de près le phénomène de la diatonie causée par el choc sonore de 2 immeubles se frottant avec le résultat parfaitement bien décrit sur cette photo, les 2 tours en question étant Mediapart https://presite.mediapart.fr/contenu/le-projet.html et Media-à-part phénomène dont vous avez été victime tout comme "sans commentaire" et Vincent Présumey, pourtant abonné actionnaire de Mediapart...

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26/12/2023 14:42 PAR VIVRE EST UN VILLAGE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ROCAFORTIS LE 25/12/2023 11:27

Carole Widmaier

Fin de la philosophie politique ?

Hannah Arendt contre Leo Strauss

Chapitre 2

Hannah Arendt : 

la crise à la lumière de l'évènement

L'épreuve du totalitarisme

(page 55)

"Avec la défaite de l'Allemagne nazie, écrit Hannah Arendt, une partie de cette histoire avait trouvé sa conclusion.

Pour la première fois, le moment semblait venu de considérer les évènement contemporains avec le regard rétrospectif de l'historien et le zèle analytique du spécialiste de sciences politiques.

C'était la première occasions de dire et de comprendre ce qui s'était passé, par encore sine ira et studio, toujours avec douleur, mais non plus avec une horreur dans la voix.

C'était de toute façon, la première fois qu'il était possible d'articuler et d'élaborer les questions en compagnie desquelles ma génération avait été forcée de vivre pour la meilleure part de sa vie adulte : 

Qu'est-ce qui s'est passé ? 

Pourquoi cela s'est-il passé ?

Comment cela a-t-il été possible ?

(lire : Le système totalitaire, Préface, traduite par J-L. Bourget, R. Davreu et P. Lévy. Paris Seuil. "Points Essais", 1972, page 8. Abrégé dorénavant ST.)

L'évènement crée un nouveau rapport au temps, posant à celui qui l'étudie le problème par ailleurs classique de la possibilité d'une regard objectif sur les faits.

Deux éléments sont nécessaires à cette fin : un certain recul ; que l'évènement lui même soit assez achevé pour être déployé.

En ce premier sens, l'évènement contraint car il commence par rendre impossible toute réflexion objective pour ensuite el rendre nécessaire.

Le problème réside donc dans la possibilité d'un passage du mutisme à l'expression, de la stupeur à la compréhension.

Pour le favoriser, la pensée doit saisir l'occasion que lui offre parfois le cours de l'histoire ; il y a des moments où l'évènement peut se laisser approcher.

L'accès à l'objectivité ne suppose pas une totale mise à l'écart des passions : Arendt note la nécessité d'uncertain retrait, mais elle refuse que la position de neutralité absolue soit une garantie.

En effet, c'est par nature que l'évènement crée des émotions et des passions : si l'on veut tenter de le saisir, on fait fausse route en abandonnant toute réaction émotionnelle.

Il ne s'agit pas ici de légitimer une quelconque "pensée passionnelle", ce qui serait contradictoire, mais de dessiner le profil d'une pensée dont la posture ne soit pas univoque, dans la mesure où l'évènement lui-même se distingue par sa plurivocité. (Il faut noter que "plurivocité" ne signifie pas "équivocité" ; ainsi, à propos de l'Allemagne nazie, Arendt parle de "conclusion sans équivoque" et du "témoignage horriblement précis et irréfutable" des faits S.T, opus cité page 9). 

A bientôt.

Amitié.    

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