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Je viens d’apprendre le décès de Fred et de découvrir que Médiapart lui a consacré des articles et des billets de blog.
Pour moi, Fred a représenté une fenêtre ouverte sur un imaginaire d’une richesse qui semblait inépuisable.
Ce sont des enfants – qui ont maintenant près de cinquante ans - qui me l’ont fait découvrir et je pourrais presque dire que dans ma vie il y a eu un avant et un après Fred !
Dans la foulée, j’ai découvert « Little Némo » et son univers tout aussi onirique et ces échappées dans l’imaginaire m’ont rendu la réalité plus supportable (non pas plus acceptable !)
Sans la possibilité de rêver notre univers mental serait étriqué, inerte, désertique.
Cette vision stérile de l’existence est sans doute celle de ceux qui n’ont pour horizon que le monde matériel et qui ont détruit des peuples pour lesquels le rêve était fondamental. Comme, par exemple les Nez percés :
Mes jeunes gens ne travailleront jamais.
Les hommes qui travaillent ne peuvent rêver;
et la sagesse nous vient par les rêves.
Smohalla, indien Nez-percé
Donc, cet univers foisonnant de Fred a fait partie du terreau littéraire en direction de la jeunesse qui a donné une orientation à mes implications professionnelles à une époque où j’entamais un cheminement, qui est toujours en cours, en direction des enfants.
Mais au fait, Fred Othon Aristidès., ne serait-ce pas un descendant d’immigré, comme Coluche, Yves Montand, Edith Piaf et tant d’autres dont un ministre qui ne laisse que peu de chances à ceux qu’il expulse pour faire plaisir à une dont le père aurait quelques soucis de placement en ce moment ?…
Je ne rajouterais rien aux excellents articles et billets déjà écrits sur ce site sinon cette citation, tirée de Wikipédia, qui montre qu’il avait de qui tenir !
« Fred naît le 5 mars 1931 à Paris. Il aime à raconter qu'en 1917, alors que sa grand-mère fuyait la guerre en Grèce avec ses enfants, elle s'arrêta à plusieurs reprises pour boire des coups avec ses amis, et de ce fait manqua son train qui explosa sur une mine, ne laissant aucun survivant : « C'est ainsi que ma grand-mère et ses dix enfants - parmi lesquels une petite fille de dix ans qui allait devenir une femme puis ma mère - ont été sauvés par le hasard et la musique, le sens de la fête et de l'amitié. Sinon je ne serais plus là », déclare Fred. » Fred (auteur) - Wikipédia
Je me demande ce qui se passerait maintenant si une femme, fuyant son pays en guerre, arrivait en France avec ses dix enfants ?
Et la musique, le sens de la fête et l’amitié sont-elles encore des valeurs qui peuvent nous sauver la vie ? Nous entrons dans une période dont nul ne peut dire sur quoi elle risque de déboucher, mais les précédents historiques ne rendent pas particulièrement optimiste.
L’exemple de cette grand-mère qui a privilégié les relations sociales malgré le danger, si l’on fait abstraction de tous ceux qui sont morts dans le train, prouve que la pulsion de vie des populations est plus fortes que les pulsions destructrices des dominants qui croient résoudre leurs problèmes à coup de guerres et donc d’extermination réciproque des miséreux…
Décès du dessinateur Fred, père de «Philémon» Article - Jérôme Hourdeaux
«Le train où vont les choses», ultime voyage de Philémon - Article d'une édition - Dominique Bry
L'auteur de Philémon disparaît après avoir terminé sa série - Billet de blog - Peb et Fox -
Fred, les lettres du conteur - Article d'une édition - Dominique Bry -
Papiers à bulles - Edition - Dominique Bry
Quelques liens supplémentaires :
Fred : biographie de l'auteur de Philémon
Une interview de Fred sur France Culture : Radio Fañch: Fred Philémon… in memoriam
Une série de courtes émissions télés : TV5MONDE- BDmix ! Fred- Philémon
(©DURAND FLORENCE/SIPA)
