Une meilleure maîtrise des outils informatiques, mais des résultats décevants
Les écrans ont changé la société, c'est un fait. Au travail, à la maison, le numérique est présent dans la vie quotidienne. Depuis des décennies, les établissements scolaires, encouragés par l'Éducation Nationale, incluent l'utilisation d'outils numériques dans la formation des élèves et estudiants. Déjà en 2010, Mediapart faisait ce constat. La connaissance des outils bureautiques est même devenue un savoir-faire sur les CV.
La formation aux outils numériques est perçue comme une bonne chose pour le marché du travail. La Suède a été l'une des novatrices à l'école, formant enfants, ados, jeunes adultes au numérique pour "l'égalité des chances". La France a suivi. Et l'Éducation Nationale se félicite aujourd'hui de cette avancée.
Mais problème, la Suède fait marche arrière. Pourquoi ?
Des problèmes sociaux, écologiques et sanitaires
Il apparaît que l'un des problèmes des écrans non-projetés (ordis, tablettes, téléphones, TV...) est la lumière bleue. Celle-ci, si elle n'est pas régulée, peut envoyer l'équivalent de la lumière du soleil dans les yeux.
Ainsi, à tout âge, dans n'importe quel contexte où des écrans sont utilisés, des problèmes sanitaires apparaissent. Parmi eux, on trouve : le vieillissement accéléré de la rétine, des maux de crânes, migraines (avec aura ou non), baisse de la concentration, fatigue etc. Ce qui est extrêmement problématique à l'école ou au travail.
Il y a également des questions écologiques. La multiplication des outils numériques a permis de remplacer le papier par exemple. Ce qui a pu laisser croire que la pollution serait forcément réduite. Justement, l'impact énergétique des appareils ou d'internet provoque une consommation excessive. Charger un appareil, assister à une visioconférence, faire du télétravail peut conduire à plus polluer qu'en se rendant sur un lieu de travail.
Les élèves et estudiants comme les travailleur•euse•s ou inactifs et inactives de tous âges utilisent généralement ces écrans. Forcé•e•s ou non, iels les utilisent sans toujours connaître les impacts que ça peut avoir. Ni savoir comment les limiter.
Et pourtant, les écoles, les entreprises, les sites internet, les magasins d'appareils numériques, les services de streaming pourraient sensibiliser sur ces impacts. De simples gestes permettent d'assurer de bonnes conditions de travail, sans consommation excessive d'énergie ou pollution inutile.
Quelles solutions ?
Il existe des moyens simples de limiter les problèmes sanitaires et écologiques :
- réguler le temps de travail sur ordinateur, mettre des filtres de lumière bleue. Pourquoi ne pas mettre en place un système spécifique dans le monde du travail par exemple ?
- réduire la qualité de l'image des vidéos, des visoconférences, des outils qu'on utilise.
C'est un enjeu important pour lutter contre les inégalités sociales au travail, à l'école ou en études (accès à des outils valorisants sur le CV), les impacts écologiques (consommation) et sanitaires (lumière bleue).
La sensibilisation sur ces questions est extrêmement importante. Le collectif citoyen Pour un Droit à une Scolarité Libre de Numérique avait publié une tribune sur son blog Mediapart début mai au sujet de l'exposition des enfants et des ados à l'école. Les sites internet pourraient aussi être invités à sensibiliser sur les risques liés à leurs contenus.
Les recommandations de la Convention Citoyenne pour le Climat sont également à suivre pour mieux appréhender ces problèmes.
En conclusion, si l'utilisation des outils numériques facilite la vie, il faut que les autorités prennent en compte les conséquences sociales, économiques, écologiques et sanitaires que cela implique.
Oui, le numérique a une place importante dans la vie des gens, au travail etc. Une place beaucoup trop importante. Nocive même. Doit-on inciter les nouvelles générations à une utilisation accrue (souvent imposée) comme leurs parents ? Non.
Profitons de l'utilisation de ces outils pour sensibiliser la population à limiter les problèmes sociaux, écologiques et sanitaires.
Travailler sur un ordinateur sans mettre en danger sa santé, envoyer des mails importants sans trop polluer, écouter de la musique ou regarder une série en streaming sans trop consommer d'énergie est possible. Sans démagogie, sans leçon inutile, on peut demander aux autorités de réagir, prévenir et sensibiliser sur les risques d'un outil certes utile, mais problématique. Avec de meilleures informations, l'utilisation du numérique ne sera que meilleure et que plus efficace.